Muriel Leroy a eu l’occasion en cette fin d’année d’interviewer Mattias KOPING, pour son roman « Les Démoniaques » sortie aux éditions Ring en octobre 2016 (retrouvez la chronique du roman ici)
Muriel LEROY : Pouvez-vous vous décrire en quelques mots pour vos lecteurs ?
Mattias KOPING : J’ai quarante-quatre ans. Je suis marié et père de deux enfants. Je vis à la campagne, où je mène une existence calme.
ML : D’où vous est venue cette passion de l’écriture ?
MK : Sans doute de la passion de la lecture et des textes. J’avais un professeur de français particulièrement talentueux en classe de première. Il avait un don pour faire passer son amour des textes. L’écriture est l’autre face de la médaille.
ML : Que lisiez-vous étant enfant puis adolescent ?
MK : Ma mère me lisait des tonnes d’histoires. Il y avait pas mal de livres à la maison. Au collège et au lycée, je me contentais souvent de ce que les profs nous indiquaient. Après le lycée par contre, je me suis vraiment mis à lire, énormément, de tout, des textes littéraires de tous les genres et de toutes les époques.
ML : Avez-vous une méthode de travail spécifique ? Que vous faut-il pour écrire (ambiance, musique, lieu) ? Surtout connaissez-vous d’avance la trame complète de l’histoire avant d’écrire ?
MK : Ma méthode est que je n’ai aucune méthode. Je pars souvent d’une scène unique, que je visualise bien, et c’est sur elle que je m’appuie pour développer le texte. J’écris cette scène, je regarde si elle est intéressante ou pas et j’avance en fonction de ça. Je ne connais jamais la fin d’un texte quand je le commence. Ainsi, j’avance en terre inconnue, comme mes personnages. Et c’est une aventure que d’écrire le bouquin.
Par contre, j’ai un rituel de « mise en route ». A chaque séance, je modifie systématiquement le passage de la séance précédente, parfois de manière très modeste, parfois de manière importante. Ça me permet de m’élancer.
Mis à part ça, je n’ai aucun autre rituel, je n’ai besoin de rien de particulier pour écrire.
ML : Pour revenir à votre roman, que cherchez-vous à démontrer à travers vos livres ? En quoi l’aspect psychologique de vos héros est-elle si importante ? Sont-ils inspirés de faits réels ou totalement fictifs ?
MK : « Les démoniaques » n’est pas un roman à thèse. En revanche, cela n’empêche pas qu’il soit très clair : il n’y a aucune ambiguïté sur le fond, les ordures étant de vraies ordures dans le livre. Aucune identification avec les personnages négatifs n’est possible, aucune empathie non plus. Plutôt de dire que certaines choses sont horribles et monstrueuses, j’ai fait agir et parler directement les personnages comme des monstres. On comprend tout de suite que ce qu’ils font est horrible. C’est ça qui donne la fameuse « claque » dont parlent les lecteurs et les critiques. Les personnages du bouquin ont une psychologie assez marquée à cause de ce choix : les faire agir et parler directement, sans commenter leurs actes dans les passages assumés par le narrateur.
Tous mes personnages sont fictifs. Cela étant, j’avais en arrière-plan de nombreuses influences en tête quand j’ai écrit le roman. Certains films, pour l’ambiance, étaient là, en toile de fond, aussi bien américains que français. Pour les films américains : Délivrance, Monster, Bad Lieutenant, les films de Tarantino. Pour les films français, je citerai en particulier Rue barbare, Canicule, Polisse, L 627, Coup de torchon. Et bien d’autres encore…Surtout, j’ai regardé des documentaires sur les réseaux de prostitution, sur les trafics en tout genre et sur les gangs. J’ai aussi suivi de très près le débat sur la prostitution en France. Une mention spéciale pour le documentaire « Putains de guerre », sorti en 2012 et régulièrement diffusé sur France 5, qui dénonce les collusions entre armées, états, grandes institutions et réseaux de prostitution sur les différents théâtres de guerre depuis la Seconde Guerre mondiale.
C’est plus pour l’ambiance que ces sources m’ont apporté quelque chose que pour les personnages. Pour ce qui est des personnages, j’essaie de les faire sortir de mon imagination. Une chose que je déteste, en revanche: leur donner un nom et un prénom. C’est toujours difficile.
ML : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
MK : Je suis très sportif, ce qui canalise mon énergie souvent débordante. J’adorerais savoir dessiner. J’adore la bande dessinée. Pour ce qui est de l’écriture, j’aimerais bien écrire une pièce de théâtre. J’aimerais aussi écrire un scénario de BD et rencontrer des dessinateurs.
ML : Sur quoi travaillez-vous aujourd’hui ? Avez-vous des projets ?
J’ai des projets, mais pour le moment, je ne fais pas grand-chose. Je suis de près ce qui passe autour des Démoniaques. Cela me prend pas mal de temps.
ML : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
MK : Oui, je me suis créé une page Facebook Mattias Köping il y a deux mois et ça a été une sacrée aventure ! Les lecteurs intéressés peuvent s’y connecter. Dans la mesure du possible, j’essaie de faire écho sur ma page à ce que m’écrivent les lecteurs, les chroniqueurs et les critiques. J’essaie de n’oublier personne. Les gens qui animent les groupes de polars sont de vrais passionnés, qui ne comptent par leur temps. J’ai découvert tout un tas de livres et d’auteurs. Un grand merci à eux ! J’y partagerai aussi mes coups de cœur de lecteur ( j’ai déjà commencé, du reste).
Merci, Mattias KOPING, pour cette interview !
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