Rencontre avec l’auteure Virginie ANGLARD, à l’occasion de la sortie de son roman L’ombre du crime, panique sur Brive aux éditions La Geste.
Jérôme PEUGNEZ : Bonjour Virginie ANGLARD, pouvez-vous me décrire votre parcours ?
Virginie ANGLARD : Bonjour à l’équipe de Zonelivre.
J’ai reçu une formation littéraire classique (latin/grec) au lycée Jean-Baptiste Darnet (Saint-Yrieix-La-Perche), puis en classe prépa au lycée Gay-Lussac (Limoges).
Un heureux concours de circonstances m’a détournée de cette voie : j’ai débuté mon parcours professionnel dans le secteur de la formation, puis me suis orientée vers le conseil en insertion professionnelle. J’y interviens encore aujourd’hui, avec la même passion qu’à mes débuts.
JP : Comment vous est venue l’envie d’écrire ? À quelle période ?
VA : Mon père écrivait, plus particulièrement de la poésie ; j’ai su tenir une plume avant une petite cuillère !
Mais l’envie de « passer à l’acte » m’est venue sur le tard, à la faveur d’un licenciement économique qui m’offrait, enfin, du temps de qualité pour l’écriture.
JP : Quelles étaient les lectures de votre enfance ?
VA : Dans la maison de mon enfance, il y avait des bibliothèques immenses. L’une était consacrée aux « livres interdits » par mes parents. Vous devinez la suite : j’ai lu très tôt (trop tôt, estimeraient les pédagogues) Dostoïevski, Sartre, Dante et bien d’autres encore.
Mais ma jeune sensibilité s’est émue particulièrement d’Homère, Verlaine, Prévert, Colette, Vian, Gary ou Giono, autant de lectures familialement « autorisées ».
JP : Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? (Votre rythme de travail : le matin, soir, combien de temps…)
VA : Depuis un an, j’ai fait le choix de travailler à temps partiel, pour privilégier l’écriture.
Je ne suis capable de produire que le matin. Je me lève entre 5 et 6 heures, et j’écris jusqu’à midi.
Le soir, je ne vaux rien ; je me remets parfois à la tâche pour de la relecture, des corrections.
JP : Lorsque vous écrivez la première ligne de votre livre, en connaissez-vous déjà la fin ?
VA : Au départ, je n’ai pas de trame précise en tête, seulement une liste de thèmes que je souhaite traiter, et la silhouette de personnages qui pourraient y correspondre. Puis je laisse « mariner ». C’est généralement le soir, avant de m’endormir, qu’une histoire se dessine peu à peu. Ou durant la nuit. Mais son déroulement ne dépend pas de moi : les personnages m’entraînent là où je n’avais pas forcément prévu d’aller !
JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre roman et sa parution ?
VA : Un peu plus d’un an, ce qui est plutôt rapide.
J’ai fait justement le choix du roman policier pour ne pas perdre de temps : avec le thriller, c’est le genre littéraire qui se « négocie » le mieux.
JP : Pouvez-vous nous parler de votre roman « L’ombre du crime, panique sur Brive » aux éditions La Geste ?
VA : Comme je l’ai expliqué, je travaille à partir de thèmes qui me tiennent à cœur.
Pour l’Ombre du Crime, je souhaitais mettre en lumière l’incidence du passé sur chacun d’entre nous, et son « occurrence » dans les moments clés de notre vie. La facilité du passage à l’acte criminel m’obsédait depuis longtemps, ainsi que la réponse sociale au crime.
Ces préoccupations ont constitué le terreau de l’intrigue : enlèvements, obsession meurtrière, souffrances intimes des protagonistes et coup de théâtre à la fin du roman…
JP : Dans votre roman, y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspirée ?
VA : Dans ce premier opus, toutes les émotions sont authentiques : je ne sais produire que dans la sincérité. Et les confidences d’une amie m’ont donné à réfléchir…
Chacun des personnages est inspiré d’une vérité familière. L’angoisse de Cassandra, c’est la mienne. La pudeur affective de Guiliano, c’est ma timidité. Avec Bréchard, je partage l’émotivité quasi maladive. L’humour acide et décalé du légiste, je le pratique quotidiennement ! Et la souffrance de Claude, sa pulsion criminelle, celle qui conduit au meurtre, il me semble la reconnaître…
Pour le reste, l’emballage, le décor, j’ai fait mon job, celui d’imaginer, de comprendre.
JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de votre livre ?
VA : Le lecteur ne s’y trompe pas…
On me demande régulièrement s’il y a un peu de mon vécu dans le roman, s’il s’agit d’une histoire vraie.
Mais ce qui revient le plus souvent, c’est l’ébahissement de mes lecteurs face au choc final : « Je n’ai rien vu venir » ou « Vous m’avez bien eu(e) » !
JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) À part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?
VA : Ma priorité a toujours été de consacrer un temps de qualité à ma fille, Aurore : elle m’est vitale.
Et je reste avant tout une lectrice, dès que j’ai un moment, je bouquine !
Par ailleurs, j’adore bricoler, fabriquer : couture, tricot, perlage… Mais j’ai de moins en moins de temps à y consacrer.
JP : Avez-vous des projets ?
VA : J’en ai trop…
Je travaille actuellement au troisième opus de ma série policière (le deuxième est chez mon éditeur).
J’ai deux autres romans qui me trottent, dont un en cours d’écriture.
J’aimerais également retravailler deux textes de littérature blanche que j’ai un peu négligés depuis quelques mois.
Enfin, je réfléchis à une histoire à quatre mains avec une camarade auteure de Limoges.
Je compte donc me rapprocher le plus possible de l’espérance de vie moyenne des femmes françaises pour boucler ces projets !
JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?
VA : Des coups de cœur ? Je suis une midinette de la lecture, j’aime souvent !
Plus sérieusement, j’ai deux modèles contemporains, deux repères qui résument assez bien mon univers et mes objectifs : Anna Gavalda et Franck Bouysse. Je serais prête à…tuer pour atteindre cette profondeur !
JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman « L’ombre du crime, panique sur Brive » ? A moins que le silence suffise ?
VA : J’apprécie le silence, autant que la solitude.
Mais si vous m’y obligiez, j’écouterais sans doute un peu de Chopin, ou du Brahms.
JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
VA : J’encourage mes lecteurs à laisser leurs critiques sur ma page Facebook, ou dans ma boîte : v.anglard.auteur@gmail.com.
Ils le font, pour mon plus grand bonheur.
JP : Merci Virginie ANGLARD d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
VA : Merci à vous de votre intérêt pour les artisans que sont les auteurs.
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