LA révélation du thriller 2009 : Ingrid DESJOURS. Son premier roman a été un choc : Echo. Certains passages résonnent encore dans un coin de mon esprit après plusieurs mois de lecture. Un texte marquant, inoubliable. Cette jeune femme a charmée toute l’équipe de Zonelivre par son talent et par sa personnalité. Pour ceux qui n’auront pas la chance de la rencontrer, voici une interview pour la découvrir. Il va paraitre au mois de juin 2010 aux éditions Pocket. En même temps, nous pourrons retrouver sa sexo-criminologue Garance Hermosa dans Potens qui paraitra aux éditions Plon dans la collection Nuit Blanche.
Echo est votre premier roman. Pouvez-vous nous faire partager votre parcours jusqu’à la publication ? Facile ou parcours du combattant ?
La publication d’Echo est l’aboutissement d’une belle rencontre. Rencontre entre l’idée d’un roman, l’envie de l’écrire pour partager quelques unes de mes connaissances et beaucoup de mon ressenti, un éditeur formidable qui a su me lire et m’encourager. Pour moi, il s’agit plutôt d’un conte de fées, alors que je n’y croyais pas, ne me sentais pas à ma place dans le microcosme littéraire que j’idéalisais au point de tenter de m’enfuir, un soir, d’un salon du livre où je me sentais à la place de l’imposteur.
Quelle est la genèse de Echo ?
Echo est un carrefour. Un point de convergence où sont entrés en collision l’histoire d’un enfant dont j’ai suivi le parcours il y a quelques années, le mythe de Narcisse et Echo que j’affectionne particulièrement, et des personnages qui se sont imposés à moi et m’ont harcelée jusqu’à ce que je leur permette de s’exprimer.
Echo se distingue par des personnages très forts. Ces portraits sont-ils inspirés par des personnages réels ?
Certains plus que d’autres. Je m’inspire de personnes que je croise, qui m’entourent ou qui me fuient, et me nourris comme un vampire de leur visage, de leurs failles, de leur essence… pour les réinjecter, les recracher dans mes personnages après les avoir un peu digérés. Je donne aussi beaucoup de moi-même, bien sûr…
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et ce qu’il vous a apporté pour ce roman ?
J’ai travaillé plusieurs années en Belgique, en qualité de psycho criminologue. J’ai côtoyé des criminels et des délinquants sexuels. C’est à la fois, passionnant et drainant, parce que la responsabilité est lourde. Éprouvant psychologiquement, aussi. Écrire est une sorte de catharsis.
Certains auteurs de thrillers ont le sentiment de devenir plus sombres, plus distants avec leurs proches ? Dans quel état d’esprit êtes-vous lorsque vous écrivez ?
Lorsque j’écris, je suis en transe ! Dans un état cotonneux d’où la réalité me parvient feutrée et où j’évolue comme dans un rêve. Je deviens chacun de mes personnages tour à tour : je suis l’assassin, je suis l’enquêtrice, je suis la marionnettiste et les poupées. En phase d’écriture, j’absorbe tout et tout le monde (quand je parviens à ne pas me désocialiser, ce qui est très difficile, tant écrire me drogue) mais ça passe effectivement par un filtre sombre et glacial. Mes amis me trouvent alors lointaine, distante, insensible parfois. Mais je suis juste dans un état second. J’adorerais d’ailleurs passer un électro-encéphalogramme, dans ces moments-là, juste pour voir si mes ondes cérébrales sont différentes.
Comment trouvez-vous l’inspiration ?
Eh bien justement, elle me vient souvent quand mon état de conscience est un peu altéré : en rêve, parfois, quand je nage, souvent, ou même et surtout lorsque j’assiste à un concert qui me plait. C’est dans le lâcher prise que je me laisse approcher par des idées, des concepts, des ressentis qui seront le terreau des histoires que je raconte. Et puis il y a les rencontres. Observer, écouter les gens, les laisser parler de ce qui les anime, essayer de les comprendre, pousser la réflexion avec eux… tout ça m’enrichit. Je ne supporte pas de tourner en circuit fermé : l’autophagie a ses limites et je trouve ça ennuyeux, appauvrissant, quand la confrontation aux autres révèle tant de choses et fait si bien avancer !
Avez-vous une date de sortie en format poche d’Echo ?
Oui ! Je suis vraiment très heureuse que Pocket m’ait aussi fait confiance. Le petit Echo devrait sortir en juin prochain.
Pouvons-nous avoir quelques infos sur vos prochains romans ? Quand aurons-nous la joie de nous replonger dans votre univers ?
Eh bien, comme un bonheur n’arrive jamais seul, mon deuxième roman sortira en juin 2010, lui aussi. J’ai hâte de vous présenter cette nouvelle enquête qui, je l’espère, vous réserve quelques rebondissements inattendus dans un univers méconnu, puisque l’intrigue se passe dans un club pour surdoués. Nous allons retrouver Garance et Patrik, mais les deux ont beaucoup évolué… on en apprendra aussi un peu plus sur le passé de la jeune profiler, sur ses failles et les raisons qui lui font porter un masque.
Quels sont vos coups de cœur littéraires et musicaux ?
J’aime beaucoup la littérature fantastique et ne me lasse pas de relire René Barjavel ou Anne Rice. J’apprécie aussi énormément les contes et légendes de France et d’ailleurs, qui me font rêver, ainsi que la mythologie grecque qui demeure une source inépuisable d’inspiration. Mes goûts musicaux sont très variés, mais j’ai des périodes quasi obsessionnelles ou je n’écoute qu’un chanteur. En ce moment, c’est Christophe Miossec, dont les textes me bouleversent et résonnent très fort en moi.
Un immense merci à Ingrid DESJOURS pour nous avoir permis d’en savoir un peu plus sur son univers.
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.