Présentation de Nicolas Zeimet
Nicolas Zeimet a 37 ans et vit à Paris. Il écrit depuis l’âge de dix ans. Son premier roman, Déconnexion immédiate, est paru en 2011 chez Mon Petit Éditeur. Seuls les vautours, son deuxième roman, publié en 2014 au Toucan vient de paraîre en poche chez 10/18. Comme une ombre dans la ville est son troisième roman. (Source : Le Toucan) |
L’interview de Nicolas Zeimet
Pierre-Marc Panigoni : Pour commencer à en savoir plus sur toi, si tu devais me citer un seul roman, un seul film et un seul auteur, quels seraient-ils ?
Nicolas Zeimet :
Le roman : Simetierre, de Stephen King
Le film : Retour vers le futur.
L’auteur : Stephen King.
PMP : Peux-tu me décrire en quelques mots ton parcours ?
NZ : J’ai commencé à écrire à l’âge de dix ou onze ans. Au départ, je m’amusais à imaginer les suites de mes livres et films préférés ! Puis je me suis mis à aborder des sujets plus personnels, mais rien de suffisamment intéressant pour oser le montrer. L’aventure a vraiment débuté quand j’ai mis le point final à mon premier roman, Déconnexion immédiate, en 2010. A partir de là, tout s’est enchaîné, et aujourd’hui je termine l’écriture de mon quatrième roman !
PMP : Dans quelles circonstances as-tu écrit ton premier roman ? Qu’est ce qui t’a donné envie d’écrire ?
NZ : C’est ma passion de la lecture qui m’a donné envie d’écrire. J’ai découvert une telle magie dans les pages des livres de mon enfance que j’avais envie de la reproduire. C’est ce que font tous les enfants, d’ailleurs : imaginer des personnages et leur faire vivre des aventures. Ma façon de m’y employer, c’était l’écriture.
Pour mon premier roman, la gestation a été longue puisque j’ai mis trois ans à l’écrire. Je n’étais pas aussi discipliné qu’aujourd’hui à l’époque, et il m’arrivait de laisser reposer le manuscrit pendant des mois avant d’y revenir. Mais bon, il fallait bien que je vive pour avoir des choses à raconter !
PMP : Quelles sont tes habitudes d’écriture ?
NZ : Je suis plus sage aujourd’hui, j’écris donc beaucoup plus. Résultat, j’ai divisé mon temps de production par trois. Quand il me fallait en moyenne un an et demi pour écrire un roman il y a cinq ans, il me faut maintenant six mois. J’ai d’ailleurs commencé l’écriture du prochain en octobre dernier et je vais le terminer très prochainement…
Pour ce qui est de mes habitudes, je commence par réfléchir à mon sujet très en amont, et je prends des notes à tout-va. Une fois prêt, je fais des recherches, j’amasse la documentation nécessaire, je dessine les personnages (au propre et au figuré), puis je me lance. Je me laisse ensuite entraîner de chapitre en chapitre en suivant la trame de fond, mais aussi en me laissant surprendre. Il arrive que des personnages gagnent en épaisseur sans que ce soit prévu, simplement parce que je m’attache à eux ou parce que eux s’imposent à moi : Alice, la teenager de Seuls les vautours, n’avait qu’un tout petit rôle au début, et Eugene, le détective privé mal embouché de Comme une ombre dans la ville, était beaucoup plus lisse.
J’aime aussi donner une « couleur » à mes scènes en les écrivant en musique. Il y a pas mal de références musicales dans mes textes ; celles-ci participent à renforcer l’ambiance que j’ai voulu pour certains chapitres. Sur mon prochain roman, ce sont des morceaux de jazz qui m’ont accompagné pour les 100 premières pages, et pour la fin, ce sont des airs folkloriques de l’endroit où je vais vous emmener cette fois…
PMP : As-tu d’autres passions en dehors de l’écriture. A part ton métier, ta carrière d’écrivain, as-tu une autre facette cachée ?
NZ : J’adore les livres, bien sûr, mais aussi le cinéma et les séries télés, qui sont de grandes sources d’inspiration. Et j’adore cuisiner ! Pour les autres facettes cachées, désolé mais elles vont le rester.
PMP : En parlant de facette cachée, ton dernier roman met en scène un auteur de Comics et le récit est truffé de références pop. Si tu devais être un héros de Comics, lequel serais tu?
NZ : Je serais le Professeur Xavier des X-Men. Être doté de pouvoirs télépathiques ouvre un champ quasi-infini de possibilités.
PMP : Après « Seuls les vautours » en 2014, te revoilà donc cette année avec « Comme une ombre dans la ville« . Peux-tu nous parler de ton dernier roman?
NZ : Comme une ombre dans la ville, c’est l’histoire d’un type ordinaire précipité dans une situation extraordinaire. Le héros, Jérôme, est un auteur français de comics venu s’installer à San Francisco pour faire carrière. Solitaire, un peu paumé, il va se retrouver mêlé aux agissements d’un serial killer qui terrorise la ville. Peu à peu, alors que les meurtres s’enchaînent, son quotidien bien ordonné sombre dans l’horreur et la peur. Mais Jérôme, à l’image de ces super-héros dont il conte les aventures, a de la ressource.
Ce troisième roman est différent du précédent, Seuls les vautours. Par sa narration, d’abord, puisque j’en suis le narrateur. Par sa construction, ensuite, mais je laisse les lecteurs découvrir pourquoi. Le but n’était pas forcément de me renouveler avec cette approche, plutôt de raconter une nouvelle histoire sous l’angle le plus adapté. Comme une ombre dans la ville étant avant tout un récit de personnages, je voulais entrer dans la tête de ses protagonistes pour fouiller leurs émotions. Au plus profond. A ce titre, la dernière partie du roman est très sombre, très immersive. Je me suis moi-même surpris d’avoir été si loin dans la noirceur, à la relecture.
PMP : « Seuls les vautours » était un roman rural se déroulant en 1985, celui-ci est citadin et contemporain. Besoin de changement?
NZ : Pas vraiment, non. Quand j’écris, j’obéis à l’envie du moment, je ne calcule pas. L’idée de Comme une ombre dans la ville m’est venue dans l’un de ces moments de méditation contemplative qui n’appartiennent qu’à moi, où je me suis demandé ce qui se passerait si je pouvais figer le temps. Ce thème a beaucoup évolué après ça, mais il est présent, en filigrane, tout au long du texte.
Pour ce qui est du côté citadin, San Francisco est une ville que je connais bien et que j’adore, et j’avais envie d’en parler. Ses collines me semblaient le terrain de jeu idéal pour mon tueur, et il plane là-bas une ambiance de douce folie que je voulais saisir et transmettre. J’aime voyager et faire voyager, et après les grands espaces de l’Ouest américain et la Californie, je vais vous emmener encore plus loin pour mon prochain roman !
PMP : Je n’ai pas encore lu « Déconnexion Immédiate » (va falloir que je me mette en chasse pour le récupérer), mais il me semble que tes romans ont tous une ambiance différente. Ton prochain échappe-t-il à la règle?
NZ : Oui et non. Il y aura toujours du suspense, puisque c’est ce que j’aime, mais peut-être un peu moins de noirceur. Et pas de tueur en série (enfin, pas vraiment…). Je pense que c’est son ambiance qui définit un roman, peut-être plus que son intrigue. Le cadre, les personnages et les choix de narration, c’est cela qui fait la différence. J’aime l’idée d’associer des couleurs à des ambiances (un peu comme Kyle, le personnage synesthète de Comme une ombre dans la ville). Déconnexion immédiate était noir, Seuls les vautours était jaune, Comme une ombre dans la ville est bleu, le prochain sera gris et vert. Les tons changent, mais l’ambiance, au fond, reste toujours à peu près la même, d’aventure en aventure.
PMP : Dans les 2 derniers romans, la psychologie des personnages semble être très importante pour toi. Est-ce qu’une impression ou alors cela t’est nécessaire pour tes intrigues?
NZ : Ce n’est pas une impression. Je fonctionne beaucoup à l’instinct. Je suis un grand sensible et j’ai énormément d’empathie pour mes personnages. Même les ordures. J’aime donner vie à chacun d’entre eux, les façonner, les faire évoluer et voir où ils me mènent.
Bien souvent, ce sont leurs comportements qui orientent l’intrigue. Ce qui m’intéresse, ce sont leurs failles, leurs forces, leurs différentes facettes. Je leur construis toujours un passé afin de savoir d’où ils viennent, cela me permet de savoir où ils vont. Leur psychologie est donc essentielle à l’intrigue, elle m’aide à voir quelle incidence auront sur eux les événements et les rencontres auxquels je vais les confronter.
PMP : La narration de « Comme une ombre dans la ville » est assez atypique avec ses 3 parties pour le point de vue de 3 personnages. Comment est venue cette idée de rupture dans la structure classique d’un roman?
NZ : Elle m’est venue assez vite dans le processus de préparation. Comme je m’intéresse à trois personnages principaux, je voulais être au plus près d’eux. Quoi de mieux, alors, que de me glisser successivement dans leurs peaux respectives ? Mais je n’en dirai pas plus, pour préserver le suspense…
PMP : Quelle est la question qu’on ne t’a jamais posée mais à laquelle tu aimerais répondre?
NZ : « Allez-vous écrire une suite à Seuls les vautours ? »
PMP : Merci pour cet entretien et je te laisse le mot de la fin…
NZ : Alors je réponds à la question précédente : Oui !
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