Après 25 ans de carrière, Éric DUPUIS est aujourd’hui major-instructeur des forces de l’ordre. Grâce à ses prestations en tant qu’acteur et conseiller technique pour le cinéma et les séries télévisées, il a eu l’opportunité de devenir auteur en proposant ses récits.
Éric n’est pas n’importe quel major instructeur, je vais te le présenter :
Sébastien MOUSSE : Bonjour Éric, quand un flic écrit du polar réaliste, que son héros est major instructeur comme lui, que l’on ressent parfois le mal-être du policier, ses supérieurs et ses collègues le félicitent, où l’évitent ?
Éric DUPUIS : J’aurai tendance à dire que ma hiérarchie ne s’est pas intéressée à mes romans. Quant à mes collègues, il faut reconnaitre que notre corporation n’est pas très portée sur la lecture. Par contre ceux qui ont tenté le premier volume sont aussitôt revenus acquérir le second pour suivre les aventures de Zibanski. C’est ma meilleure récompense.
SM : Comment un flic décide d’écrire sur son quotidien ? Par passion pour l’écriture, ou pour se défouler ?
ED : Déjà à 21 ans, dès mes premiers pas en uniforme, j’écrivais des histoires courtes, tirées des aléas de la voie publique. Par la suite, j’ai retranscris cela par le dessin, à travers la bande dessinée, puis, je me suis remis à écrire pour une société de production en vue de séries télévisées policières. Au bout de cinq ans, n’aboutissant à rien de vraiment concret, j’ai décidé de mettre en avant la profession du gardien de la paix, en évoquant, à travers des fictions, la dure réalité du terrain. Dans l’espoir de montrer une autre facette de notre métier, régulièrement décrié ou trop souvent cantonné au flic ringard en uniforme, que l’on voit régulièrement dans les séries.
SM : J’ai eu la chance de visiter ton lieu de travail, de faire une séance, de voir ce qu’était la vie d’un flic formateur, c’est très intéressant, mais le terrain ne te manque pas ?
ED : A vrai dire non. J’ai connu une « certaine » police, dans la fin des années 80, jusqu’en 1999, date à laquelle je suis devenu instructeur. Les interventions étaient différentes d’aujourd’hui, le public et le contexte également… Je pense que j’ai fait mon temps. Après avoir arpenté le bitume, côtoyé le stress, la peur et la mort pendant 14 ans, j’ai vraiment le sentiment de pouvoir apporter mon expérience aux fonctionnaires que je forme afin de leur éviter les pièges de la rue.
SM : Tu es en plus un formateur d’élite, tu as bossé pour la TV, Julie Lescaut, Profilage, Sœur thérèse.com, Alice Nevers, etc. mais aussi tu joues carrément ton propre rôle dans l’excellent film Polisse, quels souvenirs de toutes ces expériences ?
ED : Que de bons moments ! Une insertion dans ce monde qui attire inévitablement et qui a commencé par la « petite » porte en tant que figurant en 2006. Progressivement, les responsables de casting m’ont fait confiance en m’octroyant des missions de conseiller technique, de silhouette parlante puis des rôles d’acteur dans des séries télévisées et enfin au cinéma dans Polisse. J’ai fait des rencontres extraordinaires et je n’oublierai jamais les journées de tournage avec ces acteurs professionnels, talentueux et si souvent enclin à l’humour.
SM : La trilogie est finie, le dernier opus est sorti en février de cette année, tu planches sur un nouveau livre ?
ED : Bien entendu. J’ai même deux romans policiers en route. Mais plus de suite ni de trilogie cette fois. Le premier se situera dans ma région natale, le Pas-de-Calais, alors que le second se déroulera dans les Pyrénées Orientales, ma région d’adoption. Comme d’habitude, ce sera noir, haletant, avec une intrigue et des rebondissements comme je les aime.
SM : Éric merci d’avoir répondu à mes questions, à bientôt
Pour en savoir plus sur Éric : www.romanspoliciersericdupuis.com
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