Interview de Fabrice Pichon

Rencontre avec l’auteur de romans policiers Fabrice PICHON

Fabrice Pichon

Jérôme PEUGNEZ : Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Fabrice PICHON : Je ne suis issu ni du monde des lettres, ni de celui de l’enseignement et encore moins des forces de l’ordre. J’ai usé mon postérieur sur les bancs de la fac de droit dont l’amphi se trouvait sur la promenade des anglais avant de me lancer dans l’animation. Puis ensuite je me suis trouvé un job sérieux pour subvenir aux besoins de ma petite famille.

JP : Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?

FP : Ecrire a été, très tôt vers une douzaine d’année, le moyen de m’évader et de vivre au travers de personnages que j’imaginais des aventures palpitantes. Avec la musique (les oreilles de mes voisins m’en sont témoin), c’était pour moi un moyen de canaliser la créativité qui bouillonnait au fond de moi.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

FP : Après ma bibliothèque rose, la verte et la rouge et or ? Adolescent je lisais tout ce qui me passait sous la même. A quinze ans j’attaquais une étude sur la psychologie féminine de Pierre Daco… mais j’ai tout oublié.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

FP : J’écris dès que je le peux et au moins deux heures par jour, mais surtout lorsque je sens que je tiens le chapitre. Ce qui veut dire que j’ai de grandes et longues périodes d’incubation où tout se passe dans ma tête. Et comme je fais beaucoup de route, c’est une manière de travaille en temps masqué. En général, je pars sur une idée, puis les personnages évoluent à leur gré. Certains apparaissent, d’autres meurent. Lorsque j’attaque un projet, j’en connais rarement la fin.

J’ai la crainte de ne plus avoir d’inspiration alors, certainement par réaction, je travaille en alternance sur plusieurs projets à la fois jusqu’à ce que l’un d’eux prenne le dessus.

JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

FP : Marianne Bracq (l’un de mes personnages récurrents) est née de la synthèse de deux femmes que j’ai croisé au court de mon existence. Certains diront un fantasme, je pense simplement qu’elles étaient complémentaires et les réunir dans un même personnage donnait plus de réalisme.

Pour le moment, je travaille sur un projet s’inspirant très fortement d’une personne existante (avec son accord). Bien qu’il s’agisse d’une fiction, ce personnage sera aisément identifiable, ce qui ne permet pas de lui faire faire tout ce que j’ai envie. C’est une nouvelle contrainte à laquelle je tente de faire face.

JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

FP : J’avoue que j’ai dû patienter quinze jours entre l’envoi de mon premier manuscrit et le retour de l’éditeur. D’accord les dés étaient un peu pipés puisque je cherchais un éditeur régional à l’époque et que j’avais ciblé sa ligne éditoriale. Avec les éditions Lajouanie la démarche était différente (je cherchais un éditeur de plus grande envergure) mais les délais ont été aussi bref.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?

FP : La chose m’ayant le plus marqué est le retour des lecteurs à propos de Marianne Bracq ( le complexe du prisme , le Mémorial des Anges) et de Marie Salvan ( Plusdeprobleme.com) : «  vos personnages auraient pu être inventé par une femme »….c’est très plaisant lorsqu’on est un homme et qu’on prend « le risque » d’avoir des personnages féminins comme héroïne. Cela veut dire que j’ai évité le piège de la caricature et des clichés.

JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?

FP : Je pratique la musique en dilettante (le clavier) mais mes doigts sont rouillés. Pour le reste, je me partage entre ma passion d’auteur, ma famille et mon boulot… et après je regrette que les journées soient seulement de 24 heures.

JP : Quels sont vos projets ?

FP : Le prochain roman est entre les mains de mon éditeur.

Une nouvelle histoire avec Marie Salvan et ce « personnage existant » qui est en écriture pour 2018 je pense.

A côté de cela, un « one-shoot » est en cours également. D’ailleurs dans celui-ci la musique aura une place prépondérante, essentiellement la musique classique, et accompagnera fortement l’un des personnages principaux. Et puis, une petite dizaine d’idée en gestation. Certaines plus avancées que d’autres. J’espère avoir le temps d’aller jusqu’au bout : Un polar introduisant un personnage historique mais se déroulant aujourd’hui, un autre mêlant deux époque : 1947 et 2012 à Cannes, un troisième très critique sur la société et la politique… etc.. bref j’ai de quoi m’occuper.

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

FP : Beaucoup de livres me plaisent et je ne pourrais pas tous les citer, mais les quelques-uns qui s’en détachent et qui ont laissé une trace indélébiles sont: Back-Up et Un long moment de Silence de Paul Colize, L’homme qui a vu l’homme de Marin Ledun, Le Bloc de Jérôme Leroy, et la plupart des bouquins de JH Oppel dont je suis incontestablement fan.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?

FP : La musique est très présente dans certains de mes romans : la BO de Midnight express cadence le prologue de « Vengeance sans visage ».

Dans  « Plusdeprobleme.com », l’ambiance musicale est aussi marquée qu’hétéroclite en fonction des personnages, de l’atmosphère, du moment qu’ils traversent.

J’essaye d’apporter ma touche, non pas en citant tel ou tel artiste ou disque, mais en décrivant  la musique comme élément indispensable de tel ou tel chapitre.

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

FP : Naturellement, il y a mon site www.fabricepichon.com, ainsi que mes pages facebook : « plusdeprobleme.com », « fabrice pichon- auteur » et même mon mur perso qui ne l’est plus vraiment. Il faut dire que les réseaux sociaux permettent une proximité avec les lecteurs et des retours directs ce qui est souvent très agréable


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Jérome PEUGNEZ
Jérome PEUGNEZ
Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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