Hervé COMMÈRE : Imagine le reste

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Herve COMMERE - Imagine le reste
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Parution aux éditions Fleuve le 12 Juin 2014

Parution aux éditions Pocket le 10 septembre 2015

Il y a d’abord Fred et Karl, deux amis d’enfance, deux frères, qui décrochent un jour la timbale : un sac en cuir brun renfermant deux millions d’euros. De quoi avoir la vie dont ils rêvaient. De quoi, surtout, filer vers le sud et retrouver Carole, la fille qu’ils ont toujours aimée.

Puis vient Nino, un chanteur à la voix incroyable, qui fuit sa propre vie, Nino le seul à ne pas voir son talent. Nino qui vole sans vraiment le savoir le sac de Karl et Fred, avant de devenir le chanteur du plus grand groupe de rock de tous les temps, le sac à ses côtés comme un fardeau.

Il y a Serge enfin, que tout le monde craint depuis le départ, et dont personne ne connaît les larmes cachées. Serge, capable de tout pour récupérer ce fameux sac dont il est le propriétaire initial. La prunelle de ses yeux…

Chacun verra dans ce sac ce qu’il voudra y voir : une vie meilleure, des habits de lumière, ou le souvenir d’un bonheur enfui. Chacun imaginera le reste, et tous feront fausse route. Mais tous auront vécu.

Imaginer le reste est une chose magnifique, mais voir son destin s’accomplir est une chose plus belle encore.

Imagine le reste s’ouvre comme un polar captivant mais, au-delà d’une intrigue implacable, Hervé Commère nous offre une poignante histoire d’hommes et de femmes qui transcende les genres et s’inscrit en littérature.

(Source : Fleuve – Pages : 420 – ISBN : 9782265098169 – Prix : 19,90 €)

L’AVIS DE LUCIE MERVAL

Dès le prologue, une énigme : Nino Face, le célèbre chanteur a mystérieusement disparu en pleine gloire. Pourquoi, comment ?

Ensuite, un sac contenant 2 millions d’euros va être le point de départ de cette histoire. Posséder ce sac et son trésor n’est pas perçu de la même façon selon les protagonistes. Pour Karl et Fred, c’est l’occasion de changer de vie, d’arrêter les combines minables, de tailler la route vers le Sud vers la femme qu’ils aiment et qu’ils ont perdu. Pour Nino, c’est l’occasion de fuir une vie bien calme et de se lancer dans son rêve de toujours, la musique, même s’il doute de son talent. Pour Serge Cimard, bien plus que le contenu, ce sac en cuir représente des souvenirs, la période heureuse, celle qui donne goût à la vie…

« Il y a des choses évidentes, elles sont rares mais elles existent et quand on en croise une, il faut soutenir son regard, la voir en face et la saisir, lui faire un baiser sur la bouche et danser avec elle. »

Parfois un seul regard, une rencontre, un instant, un objet peuvent changer le cours d’une vie. Il suffit d’ouvrir les yeux…

« Il roulait dans le soleil en voyant en face les illusions qui nous entourent et les chemins que l’on trace, il suffit d’un sentiment pour faire ou défaire une vie, quelques instants déterminants dont découlera la suite, quelques paroles, un regard, ou même un simple rêve qu’on prend pour la réalité, un faux reflet, juste un mirage. La route était belle et il plissait les yeux. Une vie peut-elle être plus dans le vrai qu’une autre, plus près d’une vérité ? Il n’en savait rien. »

Ces hommes rencontreront sur leur chemin, dans leur quête, d’autres hommes et femmes capables d’illuminer leur chemin. D’autres, trébucheront, se relèveront…Enfin pour certains, la route s’arrêtera bien vite…

Doit-on se contenter de rêver notre vie ou foncer pour la vivre pleinement ?

J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Nino et sa rencontre avec l’homme qui fera de lui une star. Un homme qui veillera sur lui comme un fils et lui prodiguera des conseils…

« Quand un évènement se produit, Nino, regardez. Quand au milieu du tumulte, vous entendez quelqu’un parler, écoutez-le. Si dans la vie, vous avez quelque chose à dire : dites-le. C’est l’unique devoir que nous avons, l’unique rôle que nous devons endosser »

Ce roman qui démarre comme un polar sur les chapeaux de roue (Imagine le reste, c’est une disparition, un vol, un braquage…) se mue peu à peu en road trip initiatique. Chaque personnage cherche à trouver sa place dans l’existence, entre ombre et lumière…Ils constituent tous les pièces d’un puzzle et quand à la fin de la lecture, le puzzle est complet, on ne peut être qu’ému, soufflé !

Hervé Commère a une manière bien à lui pour distiller le suspens (il commence à nous raconter une histoire et puis, d’un coup, il écrit une phrase comme : il ne le savait pas encore, ce n’est pas encore le moment… Dans ce cas, une seul solution : tourner les pages pour avoir la suite de l’histoire) tout en insufflant à son histoire, beaucoup d’humanité, d’émotions.

Imagine le reste, c’est aussi de la musique, du cirque, une belle maison au bord de la mer, l’amitié, les rêves, le rapport aux parents et tellement plus encore…

C’est le genre de livre que l’on quitte avec regret, la larme à l’oeil. Une seule envie : rembobiner le fil de l’histoire et redécouvrir ses personnages si attachants !

Un énorme énorme coup de coeur !!!


L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

J’ai mis très longtemps à ouvrir ce livre qu’on me conseillait depuis quelques mois. J’en ai entendu des avis positifs et quand tout le monde semble d’accord , étrangement j’ai des doutes.

J’ai donc pris le temps et je dois bien avouer que ce fut une erreur : j’aurai dû le lire plus tôt.

Pour résumer correctement ce roman, c’est délicat. C’est comme si je devais parler de Pulp Fiction. En effet, nous avons un sac rempli de billets que chacun perçoit différemment tout en cristallisant l’attention, des protagonistes avec leurs propres histoires qui finissent par se croiser, et surtout rien ne se passe comme il le faudrait, car chaque évènement a des répercutions attendues ou pas comme des ronds dans l’eau (non non je parle bien toujours du dernier roman d’Hervé Commère) qui en rencontrent d’autres.

Je vais quand même m’y risquer. Ce roman commence comme un polar classique : une star disparait mystérieusement, des amis d’enfance, Fred & Karl, vont de petit coup en petit coup jusqu’au jour où ils dérobent un sac rempli de 2 millions d’euros et c’est parti… C’est parti pour rejoindre la femme qu’ils aiment, c’est parti pour le changement de vie de Nino Face, c’est parti pour Serge Cimard qui veut retrouver un sens à sa vie.

Ce roman n’est pas un polar comme nous pourrions le croire.

Ce roman n’est pas un road trip malgré les milliers de kilomètres parcourus.

Ce roman n’est pas un roman traditionnel.

Ce roman est une leçon de vie…

« La vie était en vérité plus simple que tout ce que l’on pouvait en dire, il suffisait de vivre, de regarder, d’entendre et, peut-être d’aimer. »

Durant toute la lecture, j’ai eu la sensation que l’auteur avait réalisé un tour de force : réunir toute la nature humaine dans l’ensemble de ses personnages. Des acteurs avec leurs codes, leurs forces, leurs faiblesses, leurs cœurs, leurs raisons, leurs déraisons. Chaque protagoniste est détestable et attendrissant en même temps. Tous ont aimé ou ont été aimés. Tous vibrent et souffrent, mais finissent par trouver l’apaisement.

Quoi que nous fassions, qui que nous soyons, ces tranches de vie résonnent à leur façon dans nos têtes, et nous arrivons indiscutablement à ressentir les choses à leurs manières…je vous laisse imaginer le reste…

Ce roman est purement addictif. Hervé Commère a un talent certain. Dès que l’on commence à lire cette histoire rien ne peut nous arrêter. Les pages se tournent au fur et à mesure que nos sentiments évoluent, le flot de mots nous emporte totalement et nous nous retrouvons à la fin avec une émotion sincère. Une émotion qui fait du bien.

« Il songeait aux illusions, celles dont on se berce, que l’on choisit de croire et suivre, celles que l’on se refuse, aussi, parfois, sans que l’on puisse jamais s’en vouloir, le tout étant de continuer, de vivre encore et d’essayer, de regarder, de s’écouter, de parfois se laisser aller. »

Vous l’aurez sans doute compris, ce livre est un coup de cœur énorme. En débutant cette chronique, je vous disais que j’avais fait une erreur, que j’aurais dû le lire plus tôt. C’est vrai. Si je l’avais lu quand il est sorti, je n’aurai pas attendu le dernier trimestre pour avoir des coups de cœur et désespérer d’en avoir en 2014.

Si je peux dire qu’une chose, c’est qu’il faut lire absolument ce roman, je ne peux que vous le conseiller, et vous ne serez pas déçu.


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Pierre-Marc PANIGONI
Pierre-Marc PANIGONI
PM, gestionnaire qui préfère le polar aux livres de comptes

3 Commentaires

  1. Je viens de le commander chez mon libraire, pour le lire avant le festival « Noir sur la ville », où il sera présent 🙂
    Hâte de le revoir, et de discuter avec lui !

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