Glenn COOPER : La prophétie des Papes

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Parution aux éditions Cherche Midi en février 2013

Parution aux éditions Pocket en février 2014

Traduit par Sophie Aslanides

1148, nord-est de la France. Malachie, archevêque d’Armagh et légat d’Irlande, meurt dans les bras de Bernard de Clairvaux, père spirituel des Templiers. Il laisse derrière lui un texte ésotérique, la fameuse Prophétie des papes, dans laquelle il énumère 111 devises qui s’appliqueront aux 111 papes successeurs de Célestin II (1143-1144). Selon la prophétie, le 112e pape sera le dernier. 2013, Rome. À la mort du pape, 111e successeur de Célestin II, un conclave se tient au Vatican. Au même moment, on extrait des catacombes romaines un surprenant témoignage des premières heures du christianisme. Une telle découverte, si elle était rendue publique, mettrait en péril les fondements mêmes de l’Église. Au coeur du secret, Elisabetta Celestino, une jeune et brillante archéologue devenue nonne, va tenter, au péril de sa vie, de déjouer une conspiration millénaire, ourdie par une mystérieuse confrérie occulte.

Après Le Testament des Templiers, Glenn Cooper explore les arcanes secrets du Vatican et tisse une toile machiavélique autour de l’un des textes les plus controversés de l’histoire de l’Église catholique, La Prophétie des papes.

(Source : Pocket – Pages : 480 – ISBN : 9782266227100 – Prix : 8,00 €)

L’AVIS DE CATHIE L.

La Prophétie des papes est un thriller ésotérique publié en 2011 aux Usa sous le titre The Devil will come et en 2013 en France aux éditions du Cherche-Midi dans la collection « thrillers ».

Son intrigue est construite autour de la prophétie de Malachie, remettant en cause les fondements même de l’Eglise romaine et donc de la chrétienté. Ce thème a déjà été exploité à différentes reprises avec plus ou moins de bonheur, notamment par Edouard Brasey en  2012 et Luis Miguel Rocha, romancier portugais, en 2015.

Les chapitres s’enchaînent de façon à alterner les flash-back qui ramènent à différentes époques du passé: l’époque romaine, sous le règne de Néron, au moment où le columbarium vient d’être achevé; 16 ème siècle, sous le règne d’Elizabeth 1ère, avec l’apparition du dramaturge Christophe Marlowe et John Dee.

D’autres flash-back nous ramènent avant l’agression d’Elisabetta, événement qui semble concrétiser une frontière dans l’histoire en précipitant les personnages du présent dans le chaos.  Car l’essentiel de cette intrigue s’articule autour du problème crucial du choix d’un nouveau pape, de la volonté de l’Eglise d’éviter tout scandale que pourrait provoquer les découvertes étranges faites dans les souterrains  de la catacombe de Ste-Calixte, située tout près de la via Appia Antica, à Rome.

La prophétie de Malachie :

La prophétie de saint Malachie ou prophétie des papes est un texte ésotérique de type prophétique et eschatologique qu’une tradition populaire attribue à l’évêque d’Irlande Malachie d’Armagh.

Le moine bénédictin Arnold Wion prétend avoir découvert en 1590 une prophétie qu’il attribue à saint Malachie et est censée désigner les prochains souverains pontifes. Il l’apporte aux cardinaux lors du conclave d’octobre 1590 et la fait publier pour la première fois en 1595 dans un document de cinq pages. C’est une liste en latin qui énumère 112 devises, attribuées à Célestin II et à ses successeurs, prétendant annoncer la fin du monde, celle-ci arrivant avec le dernier pape désigné.
Pour chaque pape, une devise latine est donnée qui a suscité des interprétations prophétiques.

L’intrigue, déroulement de l’histoire :

L’histoire se déroule sur plusieurs niveaux: dans le présent: la mort du pape suivie des six jours que dure le conclave qui doit élire son successeur; en parallèle, les recherches que mène sœur Elisabetta suite à une intrigante découverte dans les catacombes romaines afin de résoudre le mystère du columbarium et de son contenu, découverte dont les ramifications remontent de l’époque du règne de Néron, en passant par le règne d’Elizabeth 1ère.

  • Prologue : mission de Malachie à Rome pour demander au pape d’accorder le pallium aux archevêques d’Armagh et de Cashel. Importance de se trouver à Rome le 24/09/1139 à l’approche de minuit. Il monte sur le toit du palais de Latran afin d’observer l’éclipse de lune. Événement céleste rare : lune en poissons venait de boucler son cycle de 19 ans pour replonger sur la pointe sud de l’ellipse solaire ( le point d’adversité maximale, la queue du Dragon).
  • Rome an 2000 : Elisabetta et son fiancé Marco sont sauvagement agressés par deux hommes.
  • Vatican 2011 : mort du pape ; réunion du conclave.
  • 11 ans après l’agression dont a été victime Elisabetta et du refus de la Commission d’entreprendre des fouilles dans le sous-sol de Saint-Calixte, le professeur  De Stefano lui demande son aide afin d’étudier en secret d’énigmatiques représentations archéologiques qu’un glissement de terrain a mis au jour. Il s’agit d’un columbarium, chambre funéraire souterraine pour des populations pré-chrétiennes : des urnes funéraires en pierre interrompues par un panneau sur lequel le zodiaque est représenté par des symboles ( dans leur ordre longitudinal traditionnel du Bélier aux Poissons suivis des 7 signes planétaires dans un ordre particulier : Lune-Mercure-Vénus-Soleil-Mars-Jupiter-Saturne), et une centaine de corps, 85 adultes et douze enfants, chaque squelette possédant une queue osseuse.
  • Rome, an 37 : Babilius fomente un complot afin de monter les Romains contre le culte chrétien naissant dont il craint la puissance à venir. L’apôtre Pierre rend visite à une communauté chrétienne à Rome afin de contrer ce complot.
  • Résultats des recherches d’Elisabetta : « Il y a deux versions du Faust de Marlowe, un texte A et un texte B. La pièce a été jouée à Londres dans les années 1590, mais la première version publiée, celle qu’on appelle la version A, n’est sortie qu’en 1604, onze après la mort de Marlowe. En 1616, une seconde version de la pièce a été publiée, le texte B.(…)elle avait 676 vers supplémentaires.Et qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Pour notre situation ?Je ne sais pas. Nous avons un ensemble de faits qui sont peut-être liés les uns aux autres, mais la manière dont ils le sont n’est pas claire. Nous avons un columbarium du 1er siècle contenant presque cent squelettes, des hommes, des femmes, des enfants, tous avec des queues. Il y a des preuves d’un incendie qui coïncide peut-être avec la mort de ces gens. Les murs sont décorés avec un motif circulaire contenant des symboles astrologiques peints dans un ordre particulier. »
  • Le conclave devant se dérouler quatre jours plus tard, et afin d’ éviter tout scandale, l’Eglise tient absolument à ce que le mystère soit très vite résolu sans que le public en soit informé.
  • La chambre funéraire est complètement vidée et le mur qui contenait la fresque est abattu par des inconnus. Elisabetta est soupçonnée et renvoyée.
  • C’est alors qu’elle découvre, dans un ouvrage écrit par sa mère, un carton avec un dessin ; elle apprend que ce symbole a été adopté par les lémures comme code rapide et simple pour se reconnaître entre eux. Utilisé à partir du 16e siècle comme signature dans leurs correspondances secrètes.
  • Père Tremblay rend visite à Elisabetta ; il est le serviteur du cardinal Diaz, son chuchoteur à propos du mal : « Je chuchote à son oreille, il chuchote à celle du pape(…) je n’ai pas de titre. Je suis seulement assistant particulier auprès du cardinal » Sa mission est de surveiller les lémures. « Je suis un pisteur, malheureusement plus souvent enquêteur que prêtre. Je cherche les signes de leur présence, je suis leurs traces qui sont parfois aussi évanescentes que des rumeurs . »
  • Tremblay emmène Elisabetta aux archives secrètes afin de retrouver les documents que sa mère Flavia avait consultés ; ils découvrent que le 17 mai 1985, l’accès aux archives a été retiré à Flavia parce qu’elle aurait demandé à consulter des dossiers classés secret. En réalité, elle avait découvert une preuve directe de l’existence des lémures : dans une lettre adressée au chef archiviste, Flavia écrivait le 22 avril 1985 : « Au cours des travaux préliminaires pour mon livre sur Elisabeth 1ère, je suis tombée sur une intéressante correspondance entre le mathématicien et astrologue John Dee et Ottavio Mascherino, l’architecte qui a construit la tour aux Vents. Je voudrais pouvoir accéder aux archives pour rechercher d’autres lettres échangées par les deux hommes, pour élaborer mon hypothèse selon laquelle , au plus fort su schisme entre Rome et l’Angleterre, il y avait néanmoins des échanges scientifiques et culturels intenses et ininterrompues entre les grands esprits de l’époque. » Lettre accompagnée d’une note manuscrite de la main de Flavia : « extrait d’une lettre de Dee à Mascherino : alors que j’observe l’éclipse totale de la Lune le 27 septembre depuis Londres, la chaleur envahira mon cœur à la pensée que tu seras en train de contempler le même événement depuis Rome, mon cher frère » lettre signée d’un mot : « Lémure » !!
  • Ils découvrent ensuite que la preuve ( la lettre de John Dee) a été déplacée des archives vers une collection privée ; mais par qui ?

=> Au péril de sa vie Elisabetta va reprendre le fil des découvertes de sa mère afin de percer les lourds secrets liés au columbarium.

Références historiques :

  • Prophétie de Malachie : il y aurait 112 autres papes jusqu’à la fin de l’Eglise ; et le fin du monde tel qu’on le connaissait.
  • Références aux premiers chrétiens, la création de catacombes ; à Constantin et sa conversion.catacombe
  • XVIème siècle : Antonio Bosio redécouvre les catacombes et les étudie.
  • 1852 : l’Église place les catacombes sous la protection de la nouvelle Commission pontificale d’archéologie sacrée.
  • Angleterre du XVIème siècle : Walsingham déjoue les complots papistes : des agents catholiques partout en Europe complotent pour destituer la reine et mettre Marie à sa place. Contexte de l’emprisonnement de Marie Stuart ; lutte papistes contre les Protestants. Poley et Walsingham infiltrent les milieux catholiques afin de prendre Marie en défaut.
  • Allusion à un livre de John Dee intitulé «  Monas Hieroglyfica » (la monade hiéroglyphique) publié en 1564.
  • Saint Malachie : avait vécu de 1094 à 1148. Il était évêque d’Armagh. Il avait été canonisé par le pape Innocent III en 1199 et il était devenu le premier saint irlandais. Il était censé être l’auteur de La Prophétie des Papes, une vision prémonitoire des cent douze derniers papes. L’essentiel de ce qu’on apprit de sa vie provenait d’une Vie de Saint Malachie, une biographie écrite par son contemporain français saint Bernard de Clairvaux, le grand théologien du XIIème siècle, auquel Malachie rendait visite lors de ses voyages entre l’Irlande et Rome. Lors de son dernier voyage à Clairvaux il tomba malade et mourut.La prophétie de Malachie resta inconnue, ou tout du moins non publiée de son vivant. C’est l’historien bénédictin Arnold de Wyon qui la publia le premier en 1595 dans son livre Lignum Vitae et mentionna Malachie comme étant son auteur. Selon le récit de Wyon, en 1139 Malachie avait été convoqué à Rome par le pape Innocent III. Pendant son séjour, il eut une vision des papes futurs qu’il nota sous la forme d’une séquence de phrases mystérieuses. Son manuscrit resta inconnu jusqu’à sa découverte mystérieuse dans les archives de Rome en 1590.

Éléments de mystère et de suspense :

  • Découverte dans une crypte souterraine d’une centaine de squelettes humains avec une queue.
  • Découverte dans les souterrains de Saint Calixte d’un columbarium unique avec une symbolique astrologique apparaissant rarement sur les fresques des maisons ou des tombeaux.
  • Un des squelettes tient dans sa main une chaîne en argent avec un médaillon en argent représentant le symbole chi-rhô, un des premiers symboles chrétiens => alors que le contexte du columbarium romain est manifestement païen.
  • Cadavre d’un vieil homme avec une queue : le corps a été volé à la morgue ; le bureau du docteur Gunther a été cambriolé et toute sa doc en rapport avec ce cas a été volée. Le corps comporte de curieux tatouages représentant 3 demi-cercles concentriques de nombres entourant la base de sa queue.
  • Lémures : humains qui ont une queue ; sorte de « secte ». « Les lémures. Les fantômes des anciens Romains, les ombres des morts. Des âmes malfaisantes, insatiables, rejetées. Ils entraient dans les foyers la nuit, ils commettaient des actes affreux. »

 

Comme dans ses autres ouvrages, le style de Glenn Cooper est fluide et riche de détails permettant au lecteur de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette étonnante, intrigante et très complexe histoire de la prophétie de Malachie, ici mise en scène avec beaucoup de soin et d’érudition savamment distillée, abordant des sujets aussi divers que le célèbre dramaturge et poète anglais Christopher Marlowe,  sur la conjecture de Goldbach, problème mathématique qui n’a toujours pas pu être démontré à ce jour ainsi que sur les croyances de l’antiquité romaine relatives aux lémures  (la petite touche de fantastique qui donne à ce thriller ésotérique toute son originalité).


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Cathie L.
Cathie L.https://goo.gl/kulVbu
Ecrivain de romans historiques, chroniqueuse et blogueuse, passionnée de culture nordique et de littérature policière, thrillers, horreur, etc...

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