« Mémoires effacées est un bon polar qui se déroule à l’orée de deux mondes différents, celui de la pêche et celui de l’archéologie marine. »
Présentation Éditeur
Dans les eaux protégées de Beauduc, un corps vient d’être repêché. À la tête de la brigade fluviale et nautique de Port-Saint-Louis-du-Rhône, Iris est ravie de pouvoir compter sur les talents d’enquêteur du capitaine Léo Sarlat, de passage en Camargue où il rend visite à son père. Bientôt, un nouveau cadavre est découvert, le danger guette… Une plongée étonnante en fond marin, où se mêlent archéologie et histoire antique. Capitaine à la Section de recherches de Marseille, Léo Sarlat, mis à pied par sa hiérarchie après la mort de son coéquipier, retrouve par hasard Iris, une ancienne collègue, major de gendarmerie à la brigade fluviale et nautique de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Un cadavre vient d’être repêché dans les fonds protégés de Beauduc dont dépend son secteur. Bientôt, la découverte d’un autre corps laisse à penser qu’on a affaire à un tueur en série. Léo et Iris découvrent que les victimes ont participé il y a quelques années au même camp de fouilles subaquatiques organisé par un éminent archéologue de la région. Or ce dernier a depuis peu entrepris des fouilles dans la zone de pêche protégée de Beauduc où serait enfoui un vestige de l’époque grécoromaine, là-même où on a retrouvé la première victime. Léo craint pour les siens, son père Jeff, d’abord, un pêcheur de tellines dont le bungalow est situé sur la plage de Beauduc, sa fille Jade, ensuite, venue le rejoindre pour les vacances, et enfin Iris et son fils qui, depuis les événements, passent de plus en plus de soirées sur le voilier de Léo amarré non loin de là…
Origine | |
Éditions | De Borée |
Date | 16 mai 2019 |
Pages | 310 |
ISBN | 9782812929175 |
Prix | 20,50 € |
L'avis de Cathie L.
Frédérick d’Onaglia est né à Lyon le 24 mai 1969, ville dans laquelle il a grandi. Après avoir travaillé une dizaine d’années dans l’entreprise familiale de fabrication de chaussures (à laquelle il rend hommage dans Le Faux Pas, son sixième livre), sa véritable passion pour l’écriture l’emporte. Et c’est tout naturellement en Provence qu’il choisit de poser ses valises.
Avec Le Secret des Cépages, son premier roman, l’auteur rencontre un large public et obtient deux prix littéraires dont celui du Lion’s Club International. Cet amoureux de la Provence se met alors à dépeindre des sagas où les passions se déchaînent sous le soleil du Sud.
Mémoires effacées, second roman de l’auteur publié par les éditions De Borée, est paru en 2019. Le récit est raconté au présent à la troisième personne => Immédiateté qui imprime son tempo au rythme des nombreux dialogues et des scènes d’action vivantes :
« La Massue éteint le poste. Il ne lui sera d’aucun utilité pour ce qu’il a à faire. Il concentre son attention sur la manœuvre rendue délicate par la météo exécrable. Il donne du mou à la chaîne qui plonge dans les eux noires. Les vingt-quatre tonnes d’acier dépassent le point de mouillage. Par son poids, l’ancre fait tendre les maillons qui grincent sous la coque. » (Page 10)…
« Les sens en alerte, Etienne examine les lieux et repère le hors-bord du fugitif caché derrière la vedette hollandaise dont les occupants se sont regroupés sur le pont. Un couple, un enfant et un chien. Autant d’otages en puissance. Bien que n’ayant jamais eu à affronter pareille situation, le maréchal des logis de perd pas son sang-froid. A l’abri des tirs, il appelle des renforts et attend les instructions. « (Page 174).
Les Thèmes : histoire de la Camargue ; monde de la pêche ; relation parents/enfants ; relations parents/enfants adultes.
Alors que l’Amarok pêche en zone interdite, La Massue, son capitaine, remonte la drague dans laquelle se trouve…le cadavre d’un homme. Ne voulant pas d’ennui, il s’apprête à la rejeter à la mer au moment où un navire de la Gendarmerie Nationale l’arraisonne.
Suite à une interpellation qui a mal tourné, provoquant la mort de son équipier, le capitaine de gendarmerie Léo Sarlat est mis en disponibilité, tenu pour responsable de la mort de Tony bien que lui-même ait frôlé la mort.. Le problème est qu’il est incapable de se souvenir de ce qu’il s’est réellement passé : « Si je n’avais pas perdu cette foutue mémoire! En attendant de la retrouver, je suis condamné à vivre avec la mort de mon coéquipier sur la conscience. » (Page 159).
Alors que Léo rend visite à son père dans le but de se réconcilier avec lui, il se retrouve par hasard sur les lieux du débarquement de l’Amarok. Iris, son ancienne collègue, lui demande son aide afin de résoudre l’affaire du cadavre trouvé par La Massue : un homme tué par balles séjournant dans l’eau depuis au moins une semaine. Le problème est que, en milieu aquatique, les preuves se dégradent rapidement : « La mission des plongeurs est par ailleurs délicate: un coup de palme intempestif, un geste brusque, et c’est un pan de vérité qui sombre dans les remous. » (Page 37).
Quant à Jeff, le père de Léo, il continue de chercher les vestiges d’un temple dédié à Artémis à l’embouchure du Rhône, sur le delta. Il est persuadé que La Massue, pour l’instant arrêté et écroué pour le meurtre de Stan Pertuis, poursuit la même quête que lui. Pourquoi Léo, malgré les apparences, reste convaincu que le capitaine de l’Amarok n’est pas le coupable qu’ils recherchent? Et si Iris avait tiré des conclusions un peu trop hâtive? Et si l’affaire s’avérait bien plus complexe? Le cadavre portant le même tatouage dans le cou que la première victime, retrouvé sur la plage quelques jours plus tôt, semble confirmer cette hypothèse…
Les descriptions des lieux dans lesquels se déroule l’intrigue sont décrits avec peu de détails, juste ce qui est nécessaire pour configurer les conditions d’enquête : « L’accès à la mer le plus proche s’effectue par un sentier de dunes de sable blond coiffées de touffes d’oyats et d’immortelles. L’un des avantages de son affectation à Port-saint-Louis-du-Rhône est cet immense terrain balayé par les vents. » (Page 61). Quant à Beauduc, lieu où vit Jeff, le fait que ce soit un spot réputé, un espace protégé, ne facilite pas les investigations de Léo.
Mémoires effacées est un bon polar qui se déroule à l’orée de deux mondes différents, celui de la pêche, dont il peint les difficultés et les réalités, et celui de l’archéologie marine. Mais Frédérick d’Onaglia a su les réunir dans une intrigue bien construite, mettant en scène des personnages bien campés, avec leurs zones d’ombre mais aussi leurs qualités, comme tout un chacun.
Avec en prime la « mise au placard » de Léo Sarlat et ses difficultés à retrouver la mémoire de l’attaque qui a coûté la vie à son équipier ; pourtant, les bribes de souvenirs qui remontent peu à peu à la surface lui font envisager que les choses ne semblent pas s’être déroulées comme ce qui lui a été rapporté => Une enquête dans l’enquête ??
Le + : l’originalité du roman est de faire intervenir la brigade fluviale et nautique de la gendarmerie, un aspect peu usité dans les enquêtes mises en scène dans les polars => Contraintes et facilités différentes d’une enquête menée sur la terre ferme, d’autant que l’action se situe au démarrage de la saison d’été dans une région très touristique où circulent nombre de bateaux de plaisance. Un moment de lecture agréable, une histoire passionnante.
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