Présentation Éditeur
Prier Dieu, se vouer au Diable
Du haut de ses quatre-vingt-dix ans, Gabrielle de Miremont semblait inatteignable. Figée dans l’austérité de la vieille aristocratie catholique dont elle est l’incarnation. Sa devise : » Ne jamais rien montrer, taire ses émotions « . Jusqu’à ce matin-là, où un gendarme vient lui annoncer la mort de son fils. Son fils cadet, son enfant préféré, le père Pierre-Marie, sa plus grande fierté. Gabrielle ne vacille pas, mais une fois la porte refermée, le monde s’écroule. Cet effondrement, pourtant, prend racine quelques semaines plus tôt, à la suite d’un article de presse révélant une affaire de prêtres pédophiles dans sa paroisse. Révoltée par cette calomnie, Gabrielle entreprend des recherches. Des recherches qui signeront sa perte. Ou sa résurrection.
Je suis la maman du bourreau raconte avec une subtilité et une justesse époustouflantes le calvaire d’une mère murée dans son chagrin. Un portrait dérangeant, qui touche au cœur, et rend un hommage vibrant à ceux qui osent dénoncer l’innommable.
Origine | |
Éditions | Héloïse d’Ormesson |
Date | 13 janvier 2022 |
Éditions | Pocket |
Date | 26 janvier 2023 |
Pages | 201 |
ISBN | 9782350877594 |
Prix | 17,50 € |
L'avis de Stanislas Petrosky
Des romans sur la pédophilie il y en a pas mal, la pédophilie dans l’église aussi, on se souvient tous de Sodoma, le livre enquête de Frédéric Martel. On pourrait croire que s’attaquer de nouveau à ce sujet est fort compliqué, puisque « tout » a été dit. C’est sans compter sur deux choses. La première, c’est l’angle d’attaque, pas de flic qui investigue, de salopard qui se confie où de victime qui se raconte, non David Lelait-Helo a choisi une approche fort intéressante, la mère du prêtre violeur. Sur que la génitrice n’a d’yeux que pour son fils est une bigote de compétition avec options bénédicité et prières à toute heure…
Puis il y a le style. Lelait-Helo sait écrire et il a de la culture le garçon ! Il y a même de la poésie qui transperce parfois au cours d’un chapitre.
Ce qui fait qu’un roman qui aurait pu vite avoir un goût de déjà lu est en fait une petite pépite noire finement ciselée qui ne sombre jamais dans le scabreux et le voyeurisme.
Le personnage de Gabrielle de Miremont, la mère de l’immonde abbé est magnifique. On aurait tendance à la détester au départ, lui envoyer une bonne gifle pour la faire revenir sur terre, puis au fil des pages, elle sombre dans un tourbillon, elle est projetée contre les images de sa vie, la vérité lui implosant le cœur.
Un très beau roman sur un sujet très lourd.
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