- Éditions auto éditions le 11 novembre 2017
- Pages : 202
- ISBN : 9781973274360
- Prix : 6,99 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Qui peut bien avoir envie de tuer Maryse, cette petite bonne femme revêche tellement banale ? Personne, dans l’entourage de la victime, ne montre son vrai visage. Et quand la vérité s’étale sous le nez des policiers, ils ne la voient pas… Pour réparer les conséquences de leurs errances, ils concevront un piège qui les conduira au mobile du crime, glaçant. Une enquête d’un groupe de la Crim’ : Quentin, esthète qui cherche la beauté dans les scènes de crime pour en supporter la vue, Greg, un jeune flic déjanté qui n’aime que son chien, Chloé, une crack en informatique dépressive, et Julieta, la pétillante petite nouvelle.
Roman noir où se rejoignent drame psychologique et fait de société « Crime à Contresens » raconte les affres d’une police très impliquée confrontée à ses limites humaines et affectives.
L’auteur, Dana Véret, est consultante en communication scientifique. Elle a partagé la vie d’un policier et travaillé pour la gendarmerie scientifique.
L’AVIS DE CATHIE LOUVET
Dana Véret a étudié l’anglais avec option théâtre américain moderne, théâtre irlandais et littérature américaine moderne. Elle a ensuite obtenu un master en Sciences de l’Education.
Elle est consultante en communication scientifique, c’est-à-dire qu’elle accompagne les chercheurs dans la rédaction de documents vulgarisés, par exemple des demandes de financement de projets de recherche. Auparavant, elle a travaillé dans un cabinet de gestion de ressources humaines. Elle intervenait régulièrement sur des problématiques de management pour la police et la gendarmerie.
Elle a partagé la vie d’un policier pendant quatre ans. Dana a toujours voulu être écrivain, mais elle n’a écrit son premier roman qu’à l’âge de 30 ans, qui n’a pas trouvé d’éditeur. Elle a écrit un second livre dix ans plus tard, toujours sans être édité mais certains éditeurs l’ont encouragée à persévérer. Et aujourd’hui, quelques dix ans plus tard, c’est chose faite avec son premier roman policier.
Le roman
Crime à contresens est un roman policier auto-édité. Il est écrit à la première personne selon le point de vue de Quentin Latour, le narrateur. Construit sous forme de huis-clos dans un immeuble montmartrois avec pour toile de fond la routine d’un groupe d’enquêteurs de la Crim’.
Le style est incisif, les phrases courtes, utilisant souvent un vocabulaire « coup de poing », comme dans l’extrait suivant : « Je cherche toujours la beauté dans les scènes de crime pour en supporter la vue : chacun son truc. J’imaginai une Piéta. Un corps alangui qui a beaucoup souffert ; l’autre qui souffre encore. Je posai sur la forme immobile un regard abstrait. J’y cherchais des figures, j’en relevais les teintes et leur intensité. » (Page 7), parfois émaillé de formules humoristiques telles que « J’avais le ciboulot comme un GPS par ciel bas qui mouline dans la purée » (Page 25) =>Ton désabusé du flic qui en a beaucoup vu mais qui conserve malgré tout une pointe d’humour indispensable pour ne pas sombrer…
Thèmes : le scandale de la traite des blanches sous forme de prostitution : « On m’a fait venir avec promesse femme de chambre. Vous rendez compte, femme de chambre ! » (Page 30) ; l’amour absolu mais aussi le racisme primaire, l’homosexualité dans un contexte social habilement esquissé, permettant de recentrer une des problématiques du roman : « C’était la période mouvementée du « mariage pour tous » contre les « manifs pour tous ». Chaque jour, des milliers de personnes battaient le pavé pour défendre leur idée de la famille. C’était l’heure des grands débats sur la théorie du genre et son enseignement à l’école. » (Page 92).
L’intrigue
Une femme agressée dans son immeuble. Les secours trouvent le mari la tenant dans ses bras. Elle revenait de faire ses courses. Les deux commerçants d’en face et les habitants de l’immeuble n’ont rien vu ni entendu de suspect. Mais dans ce microcosme humain, les langues ne tardent pas à se délier: la victime était une chieuse; le Black du rez-de-chaussée l’avait menacée de mort la veille du meurtre; seul son mari l’aimait; la belle quadra du premier aime bien le jeune type du rez-de-chaussée mais se sent quand même obligée de rapporter ses paroles de menace. Mais qui parmi eux aurait pu la haïr au point de vouloir l’assassiner ? Et pour quel motif ?
Entre temps, Metro, une jeune prostituée qui avait proposé de renseigner les flics, est retrouvée morte, sauvagement assassinée. Aucun lien entre les deux affaires sinon qu’elles piétinent : pas d’indice exploitable, pas de témoins fiables. Rien. Nada. Jusqu’à ce que Latour, suite aux tragiques conséquences des erreurs de la police, reprenne l’enquête un an plus tard.
Travail de police: avec Crime à contresens, nous plongeons dans le quotidien d’un groupe d’enquêteurs de la Crim : l’enquête sur le meurtre de madame Lesueur avec ses procédures et ses investigations souvent fastidieuses :
« Studieux à nos bureaux, on épluchait des listings pour un genre de jeu des sept erreurs : y avait-il une différence dans la vie de Bernard Lesueur entre l’avant et l’après crime ? » (Page 141).
Mais aussi les enquêtes en cours, comme celle sur la prostitution ; leur quotidien souvent routinier, loin des clichés véhiculés par les séries à succès, n’oubliant jamais qu’une enquête criminelle est souvent constituée de longues heures en apparence improductives mais indispensables :
« On commença par planquer la nuit, pour ne pas se faire repérer à l’arrivée. Les planques sont des moments étranges, tendus. On doit rester immobile et discret tout en étant prêt à bondir d’une seconde à l’autre: cela ne va pas de soi. » (Page 49).
Mon avis
Crime à contresens est un polar très bien construit, qui « sent le vécu », nous montre l’envers du décor, comment se déroule une enquête criminelle dans les coulisses. Très bien documenté, sans pathos ni exagération, Dana Véret raconte les tribulations d’une équipe de la Crim’ : le quotidien, les petites manies et les particularités de chacun, les compétences mais aussi les erreurs…Un regard juste et vrai. Sans concession ni apitoiement. Tout simplement humain, comme dans ce passage émouvant au cours duquel Quentin feuillette le cahier d’apprentissage de la jeune prostituée.
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