Christine MANGAN : Tangerine

Royaume-uni
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PRÉSENTATION ÉDITEUR

Tanger, 1956. Alice Shipley n’y arrive pas.

Cette violence palpable, ces rues surpeuplées, cette chaleur constante : à croire que la ville la rejette, lui veut du mal.

L’arrivée de son ancienne colocataire, Lucy, transforme son quotidien mortifère. Ses journées ne se résument plus à attendre le retour de son mari, John. Son amie lui donne la force d’affronter la ville, de sortir de son isolement.

Puis advient ce glissement, lent, insidieux. La joie des retrouvailles fait place à une sensation d’étouffement, à la certitude d’être observée. La bienveillance de Lucy, sa propre lucidité, tout semble soudain si fragile… surtout quand John disparaît.

Avec une Tanger envoûtante et sombre comme toile de fond, des personnages obsessionnels apprennent à leurs dépens la définition du mot doute.

L’AVIS DE YANNICK P.

Tanger, 1956, une atmosphère particulière. Une chaleur étouffante s’abat sur tous ceux qui débarquent, les odeurs assaillent les narines trop sensibles et la sueur se colle sur les corps trop fragiles, les rues sont surpeuplées, la violence est tapie, presque physique.

Tanger est une zone internationale qui voit venir sa fin. L’autonomie arrive à grand pas. C’est la fin du protectorat et dans cette ville, les occidentaux ressemblent à des aventuriers échoués.

Voilà pour le décor.

On frôle Paul Bowles. Pourtant, on verse davantage vers du Highsmith lorsque l’on fait connaissance avec Alice Shipley. Elle se morfond. N’osant pas sortir, elle passe son temps enfermée à attendre le retour de son mari, John. C’est à ce moment que son ancienne colocataire, Lucy débarque de New York. Lucy est décidée à démarrer une nouvelle vie. Pour ce faire, elle force Alice à renouer le contact. Lucy est trop bienveillance. Et John disparaît.

Tangerine est un subtil thriller psychologique. Un roman noir qui s’étire. Mais il n’a rien de langoureux. La chaleur comme les personnages, sont oppressants.

Le 1er roman de Christine Mangan est très bien traduit. L’écriture y est belle et presque trop douce. Langoureuse. Les chapitres alternent les narrations entre Alice et Lucy.

La fragilité de ces héroïnes, se fissure, s’en suit une ambiguïté à la hauteur de cette ville. Tout semble se jouer entre mensonges et manipulations. Le lecteur est attaché à ce jeu de dupes dans ce Hitchcock littéraire ensoleillé.

Nota : je préférais la couverture originale, bien plus versée dans l’esprit du roman

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Yannick P.
Yannick P.https://nigrafoliablog.wordpress.com/
Jeune quinqua fringuant, serial Lecteur addict au roman noir" pour le reste, père aimant de 2 ados, marketeur de profession et amateur de whiskys, vins et de cuisine conviviale et auteur de TU JOUES TU MEURS !

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