AYERDHAL : Bastards

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Parution aux éditions Au Diable Vauvert en Février 2014

Parution aux éditions Livre de Poche en février 2016

À court d’inspiration, l’écrivain new-yorkais Alexander Byrd se lance à la recherche de Cat-Oldie, une vieille dame qui s’est débarrassée de trois agresseurs avec un outil de jardin et l’aide d’un chat.
Sa quête se transforme en véritable investigation qui ravive une guerre entre services spéciaux impliquant la mystérieuse ancêtre. Elle l’amène aussi à croiser le chemin de femmes aussi félines que fatales et à requérir l’assistance de Colum McCann, Norman Spinrad, Jerome Charyn…

Ayerdhal surprend encore avec un formidable thriller qui se lovera comme un chat dans vos meilleurs cauchemars !

(Source : Editeur – Pages : 521 – ISBN : 9782846267878 – Prix : 20 €)

L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

Si je voulais absolument cataloguer les livres, je serais bien ennuyé avec celui-ci car il s’agit ici d’un roman hybride. Je peux parler sans aucun souci de ce livre comme étant un thriller, tout comme je peux dire que c’est du fantastique, tout comme je peux également dire que c’est un livre d’action et d’espionnage.

Tout commence tranquillement avec un écrivain en panne d’inspiration qui se retrouve à chercher son sujet dans la rubrique des faits divers. Il se retrouve alors à enquêter sur des homicides perpétrés par une vieille dame et son chat apparemment en légitime défense. Quand nous lisons cela, nous pouvons nous dire que c’est un pitch intéressant et sympa mais que pour le fantastique cité plus haut on repassera… Mais c’est sans compter sur la dimension mythologique et surnaturelle qui surgira quand Alexandre Byrd découvrira qui est cette fameuse Cat-Oldie qui se recueille sur la tombe d’Houdini. Suite à cette découverte Alexandre Bird va se retrouver au milieu de conflits millénaires et inter agences de renseignements américains.

À partir de là, le récit démarre réellement et ce dernier part dans tous les sens, et c’est en écrivant ceci que je me dis que finalement ce roman n’est pas un hybride, mais est bel et bien une chimère, car il est vraiment composé d’éléments qui ne semblent pas destinés à être assemblés ensemble.

Ceci peut paraître désordonné à tel point qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits, mais ce n’est pas le cas et loin de là car tout est millimétré et calibré à la perfection. Les rebondissements s’emboitent logiquement et semblent naturels. Et je ne parle pas du rythme de ce roman qui est soutenu et qui laisse peu de temps au final à la respiration. Ceci est dû à un chapitrage intelligent qui permet de suivre tous les personnages, qui sont nombreux et essentiellement féminins, dans leurs quêtes respectives (en dire plus sans faire de spoilers est difficile). Pour en revenir aux personnages, ils sont nombreux. Très nombreux. Voire peut être trop nombreux. Il y a en effet une quantité impressionnante de personnages autour d’Alexandre Byrd. Ce dernier est le personnage principal, dont tous les traits sont faits pour le faire camper le rôle de l’anti héros auquel on s’attache malgré tout au fil des pages. Au final c’est gagné car nous sommes déçus de quitter ce personnage qui ressort grandit de cette aventure et qui finit par enfin trouver sa place dans la société.

Revenons-en à nos chatons car je parlais initialement du nombre d’intervenants dans le récit. Il est vrai qu’il est assez aisé de s’y perdre, car au vu de leur nombre, et de la densité des actions, l’auteur ne peut approfondir tous les aspects de leurs personnalités sans perdre la percussion du récit et c’est là que réside, pour moi, le seul bémol de ce roman. Et c’est dommage car tous les personnages sont réellement utiles et servent l’intrigue. Aussi le fait que ce soit à 80% des personnages féminins n’est pas anodin au vu des dépendances surnaturelles et mythologiques de l’intrigue. En y réfléchissant un peu plus en écrivant ces lignes je me dis qu’au final nous sommes comme Alexandre Byrd qui s’y perd dans toutes ces femmes et qui se fait emmener malgré lui dans ce vortex créé par Ayerdhal…

Je parle beaucoup de l’aspect surnaturel mais c’est un des points majeurs de ce livre. À côté de cela, un des talents d’Ayerdhal est d’arriver à mêler cette mythologie égyptienne avec une dénonciation du système moderne en critiquant, subtilement comme à son habitude, la société de consommation et les institutions. C’est un véritable tour de force de mixer cela dans le même récit.

Pour finir, je dirai que ce roman n’a pas de juste milieu. Soit on aime, soit on n’aime pas mais il n’y a pas d’entre-deux, car tout est question d’adhésion à l’univers qu’Ayerdhal nous offre au travers de « Bastards ».


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Pierre-Marc PANIGONI
Pierre-Marc PANIGONI
PM, gestionnaire qui préfère le polar aux livres de comptes

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