Présentation Éditeur
Après Criminal Loft, qui a conquis plusieurs dizaines de milliers de lecteurs, Armelle Carbonel revient avec un thriller à huis clos angoissant, où il faut se méfier de tout, surtout des apparences.
Quand l’étrange Seamus lui propose de passer une audition au Majestic, Lilian pense toucher son rêve du doigt. Plusieurs semaines de répétitions payées, le gîte, le couvert et la promesse d’une carrière… voilà ce que le metteur en scène du Majestic offre à cette jeune camée fanatique de Shakespeare, en échange de son engagement. Mais la jeune femme ignore qu’en intégrant la troupe, elle abandonne toute espérance. Car, tous les trois ans, en souvenir de Peg Entwistle, une actrice célèbre qui se tua en sautant du panneau de Hollywood Land en 1932, quelqu’un doit mourir sur scène.
Qui sont les membres de l’étrange troupe du Majestic ? Qui sont ces êtres qui cultivent le souvenir morbide d’une gloire déchue, entre l’enfer, le purgatoire et le paradis d’un lieu sur lequel semble régner la folie ?
Origine | |
Éditions | Fleur Sauvage |
Date | 19 janvier 2017 |
Éditions | Bragelonne |
Date | 17 janvier 2018 |
Pages | 279 |
ISBN | 9791028107437 |
Prix | 7,90 € |
L'avis de Muriel Leroy
Ce livre est un gros coup de cœur pour moi, ayant le mérite d’être loin des sentiers battus dans le polar.
En effet, pas de lutte entre le Bien et le Mal, pas de théorie du complot, non juste un très bon huis-clos, se situant dans un vieux théâtre, inquiétant à souhait.
Celui-ci pourrait être un personnage à part entière tant il nous oppresse, nous glace à la limite de l’horreur… Les personnages eux-mêmes sont dans la même veine… On ignore tout d’eux, chacun est un coupable potentiel mais les deux protagonistes principaux restent attachants, malgré nos doutes persistants… Lequel d’entre eux sera le plus malveillant là est toute la question
Le récit tourne autour d’une pièce de théâtre visant à faire revivre Peg dans son dernier rôle… Qui est cette Peg, qui sont ces dramaturges évoluant autour d’elle ou plutôt de son fantôme ?
On retrouve là aussi des références à l’auteur William Shakespeare et non des moindres ! Des personnages torturés à souhait, mais je n’en dirais pas plus afin de ne pas spoiler…
Le style de départ m’a un peu déroutée, car par intervalle l’auteur écrit dans un style classique puis par moment utilise de très belles phrases plus recherchées… Cela surprend mais on est tellement vite happés par l’atmosphère de ce roman, que cela n’est pas une entrave !
Armelle CARBONEL a su rendre là une histoire prenante, inquiétante comme il y en a peu, dans un huis clos, ces derniers temps ! Tout y est pour tenir le lecteur et même si certains ont pu deviner la fin moi non car c’est quand même très tortueux dans le bon sens du terme, et on se demande, sans arrêt, qui sera la victime de qui et surtout pourquoi !!!
Je ne dirai donc qu’une chose courrez l’acheter vous ne le regretterez pas ! Il est inclassable par le sujet qu’il traite et très addictif donc pas d’hésitation à avoir !!!
Pour moi comme je l’ai dit plus haut c’est un gros coup de cœur 2017 !!
L'avis de Christophe Dubourg
Une écorchée vive qui rêve de brûler les planches. Un squat à fuir, un homme secret et tourmenté. Et une audition menée par une troupe étrange dans un théâtre abandonné… Le Majestic. Serez-vous prêts pour la première ? Après un « Criminal Loft » encensé par la critique, « Majestic Murder » est un thriller sombre et original, asseyant définitivement son auteure parmi les plumes majeures de la littérature noire.
Atypique ! Voilà bien un juste adjectif pour qualifier le dernier roman d’Armelle Carbonel. Juste, mais aussi clairement réducteur. Car s’il n’y avait que ça…
Nous suivons donc le parcours de Lilian, une jeune femme paumée, accro à la coke, une femme qui s’imagine actrice, se rêve en comédienne sinon renommée, du moins reconnue. Elle cite Shakespeare (dans le texte) à tous bouts de champs, c’est dire si elle a « le jeu » dans la peau. Lilian échoue dans un squat où un homme, le mystérieux Seamus, la sauve in extrémis des griffes de violeurs. Elle s’enfuit ensuite avec ce « justicier » providentiel et tous deux se rendent au Majestic, un vieux théâtre abandonné. En point de mire : une audition visant à décrocher le rôle principal d’une pièce de théâtre. Si Lilian décroche ce rôle convoité, Seamus lui, entreprend un long chemin de croix.
Nous sommes plongés dans un huis-clos aux côtés de personnages tous plus étranges (euphémisme) les uns que les autres. Un metteur en scène, Allan, despote borgne aux méthodes d’apprentissage particulièrement dangereuses, un régisseur et homme à tout faire, Clark, Sarah l’accessoiriste, Maddy la couturière mais aussi un enfant inquiétant répondant au mystérieux prénom de Noname…
Plusieurs images et références se greffaient dans mon esprit à mesure que j’avançais dans ma lecture. « Freaks, la monstrueuse parade », vieux classique de Tod Browning réalisé en 1935 (mentionné dans le livre d’ailleurs) mais aussi Lilian Gish, actrice américaine qui tourna entre autre dans l’unique film réalisé par Charles Laughton en 1955, « La nuit du chasseur » avec Robert Mitchum – et qui correspondait bien au physique que j’imaginais pour Lilian, l’héroïne de « Majestic murder ». Que d’excellentes références pour ce roman qui, sans être ultra référentiel, n’en reste pas moins très cinématographique… ce qui peut sembler paradoxal pour un livre dont l’action se déroule en grande partie dans un théâtre ! Un autre invité s’est également immiscé dans mon esprit fiévreux : « Bloody bird », film italien de Michele Soavi (1987) où un tueur coiffé d’une tête de hibou traquait puis assassinait ses proies dans un vieux théâtre abandonné. L’un des derniers bons Gialli (thrillers italiens) de la fin des années 80. Pas vraiment une référence cinématographique, plutôt un obscur plaisir coupable pour moi. Disons que l’association « murder » + « théâtre » a fait le job pour le rappeler à mon bon souvenir ! Bref, j’entamais ma lecture avec une jubilation qui inaugurait de belles heures de lecture…
Et je ne suis pas déçu par « Majestic murder », bien au contraire ! J’ai même été surpris par le style employé, très travaillé, recherché (en particulier lors des actes se déroulant dans l’enceinte du Majestic), par les chapitres (scènes), lesquels déroulent une ambiance glauque et vénéneuse à souhait, et qui de ce fait, empoisonnent le roman entier. Une magnifique mise en scène du macabre, un opéra baroque, une symphonie sans fausses notes composée de phrases et de mots ajustés par un maitre d’œuvre nommé Armelle Carbonel. L’auteure sait créer une atmosphère malsaine, aucun doute là-dessus. Du travail d’orfèvre. Fouler la scène du Majestic ramène un peu aux grandes heures de son équivalent parisien, le théâtre du Grand-Guignol.
Atypique est un juste adjectif pour décrire « Majestic murder ». Malaise est le terme qui le complète lorsqu’à peine refermé le roman, on embrasse tout ce qu’on vient de lire.
« Majestic murder » est une grande réussite. Une plume « autre », un phrasé particulier qui méritera, peut-être, une attention plus soutenue de votre part, car c’est à un roman « neuf » que nous invite Armelle Carbonel. Un livre ciselé de phrases choisies avec attention, un thriller dont la forme n’est peut-être pas évidente de prime abord, mais qui n’a assurément rien à voir avec la production de polars « habituelle ». Un thriller délectable, un gros coup de cœur. Oui, encore un, le troisième en trois mois. Mais quand c’est aussi bon, faut le dire et mieux… tenter de bien l’écrire.
L’actrice au destin funeste à laquelle se réfèrent les membres de la troupe théâtrale (le rôle qu’Allan destine à Lilian dans le roman) a vraiment vécu, c’est aussi ce qui fait la force du roman : Mêler des faits réels avec une dose de fiction (ô combien imaginative, retorse et perverse !), juxtaposer l’authentique et l’imaginaire. Son mari (personnage dévolu à Seamus dans le roman) a également existé. Après la lecture de « Majestic murder »… (ET SEULEMENT APRES !), je vous invite à jeter un œil sur la page Wikipédia de la comédienne. (Instructif et assez révélateur lorsqu’on a FINI le roman !)
Un dernier point concernant la période contemporaine dans laquelle se déroule l’action du roman : Je me suis pris à penser que ce roman aurait tout à fait pu être situé dans les années trente ou quarante, pendant la grande dépression par exemple. Parce que l’époque correspondait bien aux personnages, qu’ils semblaient précisément issus de ces années-là, ancrés dans la crise économique de 1929, parce que l’écriture de l’auteure semblait sortie d’un autre temps… Mais peut-être bien, aussi, que mes références me poussaient naturellement dans cette direction… Toujours est-il que l’histoire étant ce qu’elle est, ça aurait posé un sérieux problème de véracité rapport à la partie « réelle » de l’entreprise… et que « Majestic murder » reste finalement intemporel !
Levez le rideau, le dernier acte commence maintenant ! A votre tour d’entrer en scène !
L'avis de STANISLAS PETROSKY
J’ai connu Armelle il y a quelques années maintenant au détour d’un salon à Égreville. Jeune auteur, elle était à l’époque en auto-édition. Nous avons sympathisé, et comme souvent lorsque l’on sympathise entre auteur, on lit les écrits que chacun commet.
J’ai vu, au fil des romans et nouvelles d’Armelle, son évolution littéraire.
Quand certains s’endorment sur leurs lauriers, ou simplement ne percent pas, n’arrivent pas à trouver leur style, à évoluer, Armelle, elle a trouvé sa voix.
On la surnomma au départ la nécromancière, je peux vous dire qu’aujourd’hui elle mérite amplement ce pseudo.
Pas facile de parler de ce livre sans spolier…
Lillian, une écorchée de la vie, paumée, camée jusqu’à la moelle vit dans un squatt. Seamus vole à son secours lors d’un viol collectif. Une étrange relation nait entre eux.
Lillian rêve de brûler les planches plutôt que de brûler sa vie avec la dope. Il y a cette audition qu’elle va faire accompagné de Seamus.
Et ils vont rentrer dans une troupe de théâtre on ne peut plus bizarre. Un metteur en scène allumé. Lillian qui prend possession de son rôle, ou l’inverse. Un théâtre lugubre, cachant moult secrets…
Une écriture ciselée, recherchée, les traces d’un passé théâtral de l’auteur. Un thriller qui penche vers le roman horrifique. Ça oscille entre du Stephen King, du Charles Nécromian et du H. P. Lovecraft. Bien sûr, Armelle comptant dans mes amis, je ne puis que me poser des questions sur sa santé mentale, mais vu que la mienne n’est pas des plus reluisante non plus, je me dis que son talent compense sa folie.
Le seul hic, non pas dans le livre, car je me suis régalé, mais pour Armelle, c’est que ce genre de roman ne peut pas laisser tiède. En aucun cas le lecteur refermera le livre en disant : je ne sais pas…
Soit il va adorer, il en redemandera encore, soit il va détester et vilipender Majestic Murder. C’est un pari plus qu’osé pour l’auteur, mais aussi l’éditeur. Mais à mes yeux, c’est pari réussi.
Après le grand pas en avant avec Criminal Loft, Armelle Carbonel fait un pas de géant avec Majestic Murder, faisant sa place dans le roman horrifique français aux côtés d’auteurs tel Sire Cécric…
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
[…] les jours de fête. Le voyage se poursuit mais mon bateau intime prend un virage radical avec « Majestic Murder » (Bragelonne – poche) dont la noirceur et le style cassent les codes propres au genre. […]