Présentation Éditeur
Tiphaine et Sylvain vivent ensemble depuis presque 20 ans.
Ils ont connu des moments merveilleux et ont surmonté main dans la main des épreuves difficiles. Comme tant d’autres époux…
Aujourd’hui leur couple bat de l’aile et élever Milo, leur fils de 15 ans, n’est pas une partie de plaisir. Une situation qui pourrait être très classique…
Si Milo n’était pas leur fils adoptif. Si Milo n’était pas le fils de leur ancien voisin David qui s’est suicidé dans sa propre maison. Si Milo n’était pas le meilleur ami de Maxime, leur fils, décédé brutalement à l’âge de 7 ans. Si Milo n’avait pas hérité de la maison de son père dans laquelle vit désormais la nouvelle famille recomposée. Et si une nouvelle voisine n’était pas venue s’installer précisément dans leur ancienne maison, de l’autre côté de la haie, avec un petit garçon de 7 ans…
La fin de Derrière la haine nous a tous bouleversés. Barbara Abel n’en reste pas là. Que deviennent Tiphaine, Sylvain et Milo, ces trois personnages qui ont vécu l’horreur et qui ont inconsciemment choisi de s’imposer l’enfer quotidien en restant dans une maison qui a abrité tant de drames ?
Et juste à côté d’une autre maison qui, dès qu’ils en rouvriront la porte, laissera ressortir tous les fantômes du passé ?
Origine | |
Éditions | Fleuve Noir |
Date | 14 novembre 2013 |
Éditions | |
Date | 9 avril 2015 |
Pages | 360 |
ISBN | 9782266246187 |
Prix | 6,95 € |
L'avis de Sophie peugnez
La vie possible après un drame ?
Tiphaine, Sylvain et Milo forment une famille malgré la douleur du passé. Beaucoup de non-dits qui flottent lourdement dans l’air. Le couple vit maintenant dans la maison de l’adolescent. Ils sont devenus ses tuteurs au décès de ses parents. La vie continue un peu chaotique entre un ado qui se plonge dans le mutisme, un couple dont l’union est fissurée par un secret trop lourd à porter mais qui les lie malgré tout.
La voisine de la maison mitoyenne vient de décéder. Tiphaine est envahie par le stress mais elle se sent soulagée lorsqu’elle constate que c’est juste une mère et sa fille qui s’installe. Or l’apparition d’un petit garçon dans les heures qui suivent provoque un véritable séisme.
La vie est -elle fait de cycle inéluctable ? Le coeur de Tiphaine balance entre l’envie de rester auprès des siens et le besoin furieux de remettre les pieds dans son ancienne demeure. Toute la famille est vraiment perturbée : Milo craint de s’attacher à de nouvelles personnes et Sylvain se sent prisonnier….
Les auteurs ont le droit de vie (et de mort) sur leurs personnages et ils disent souvent qu’ils prennent vie et qu’ils agissent parfois de manière surprenante. Barbara Abel avait mis le mot fin après derrière la haine mais elle avait créé une situation tellement intense que nous avions tous envie de savoir comment cette famille pourrait évoluer et résister… Elle a brillamment réussie cette suite.
Il y a Milo ce petit garçon devenu un adolescent. Age où l’on s’enferme facilement dans le mutisme. Il a vécu un tel drame, ne souffre-t-il pas d’un trouble de l’attachement, d’une peur de perdre ceux qu’il aime. Il suffit parfois d’une parole, d’un geste pour rétablir l’équilibre. Ses parents de coeur en sont-ils conscients, capables ?
Tiphaine, cette maman brisée, vit-elle dans les fantasmes ou où t-elle encore ancrée dans la réalité ? Elle sait qu’il est dangereux de retourner sur les lieux du drame. Mais son besoin viscéral de retrouver les lieux qui ont vu grandir Maxime… Comportement inquiétant mais peut-on vraiment la juger ? Qu’auriez-vous fait à sa place ?
Sylvain, complice mais en même temps prisonnier de son histoire familiale. Aura-t-il le courage d’aider Milo à aller de l’avant ou est-il impuissant face à cette terrible spirale ?
Avec son texte, nous allons une fois de plus au-delà du roman policier. Une approche très réaliste, très psychologique. Beaucoup de douceur de d’intensité dans l’écriture de Barbara Abel. Elle montre avec brio qu’un drame « non soigné » peut créer une fissure destructrice (combien de victimes collatérales ?). Toute femme est potentiellement dangereuse lorsqu’on touche aux siens, lorsque qu’elle est atteinte de manière viscérale (l’instinct maternel). Un thème cher à l’auteur qu’elle traite avec une véritable intelligence.
De nouveaux personnages sont arrivés dans cet opus. Arriveront-ils à s’imposer dans cette terrible situation. Car on voir également en filligramme la vie du quartier et le fait que certains se savent peut-être, se doutent.
Ce texte n’est pas une simple suite, il a également une véritable intensité et il tient son lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.
L'avis de LEA D.
Après avoir lu Derrière la haine, j’étais très curieuse de savoir ce que Barbara Abel allait concocter à ses personnages. Le Salon du Livre de Paris a été l’occasion parfaite pour céder honteusement à la tentation !
Dans Après la fin, nous retrouvons Tiphaine, Sylvain et Milo huit après les terribles événements narrés dans Derrière la haine. Les événements commis par Tiphaine et Sylvain leur ont permis de récupérer la garde de Milo après la mort brutale de ses parents. Le couple espère que tout va s’effacer et qu’ils vont de nouveau vivre une vie heureuse et calme. Mais le passé ne s’efface pas comme ça, au contraire ! Le couple va être profondément miné, et leur vie déjà branlante ne fait que s’effondrer davantage. Ils vont avoir du mal à vivre ensemble, l’incompréhension et la distance s’installe de plus en plus, aggravé par le retrait et l’attitude de Milo, devenu un adolescent mal dans sa peau (on le serait à moins !).
Mais la personne qui descend de plus en plus vers les enfers est Tiphaine, qui voit son mental vaciller encore davantage lors de l’installation d’une femme, Nora, juste à côté de chez eux. Elle est en plein divorce et vient s’installer avec sa fille de 13 ans, Inès, et son fils de 8 ans, Nassim, qui va faire remonter encore davantage la folie de Tiphaine à la surface.
Personne ne s’est remis des dernières années : Milo se renferme de plus en plus, il a peur d’aimer et de voir les gens mourir, Sylvain sombre dans les remords et les regrets… Mais c’est Tiphaine qui est véritablement endommagé et qui ne fait que plonger inexorablement. La dissolution de son couple, le fait de ne pas arriver à se connecter avec Milo la mine profondément. Le coup fatal va être l’arrivée de leurs nouveaux voisins, et particulièrement la présence de Nassim, qui a le même âge que son fils lorsqu’il est mort.
Après la fin met en branle une nouvelle machination et montre une nouvelle facette de la folie qui s’est emparé des deux maisons. Car on dirait vraiment qu’une atmosphère empoisonnée infecte les personnes qui y habitent, que ce soit les nouveaux couples ou les anciens, personne n’y échappe. Toute l’histoire se passe en huit clos, entre les deux maisons, dans une ambiance très noire et tendue. On n’en ressort pas intact, tant l’histoire est à la fois prenante, intéressante, mais qui fait surtout ressentir un vrai malaise devant la noirceur de certaines situations.
Barbara Abel réutilise certaines techniques déjà utilisé pour Derrière la haine, mais a su faire de Après la fin un livre qui prend tout autant aux tripes mais pour des raisons différentes. C’est un roman que je n’ai pas lâché jusqu’à la fin, une fin vraiment…
Un thriller à lire !
L'avis de LUCIE MERVAL
Survivre, malgré tout !
Après le drame vécu (Cf : Derrière la haine), Sylvain et Tiphaine semblent avoir trouvé un équilibre (précaire) avec Milo, leur fils adoptif. Mais les vieux démons sont tapis dans l’ombre…L’arrivée d’une nouvelle voisine dans la maison d’à côté (leur ancienne maison) va faire resurgir les fantômes du passé…
Derrière les façades des maison d’un quartier résidentiel, qui peut savoir quel drame se déroule en secret ? Comment survivre à la perte d’un enfant ? Comment continuer à vivre ?
Tiphaine semble a priori encore fragile mais en reportant son amour sur Milo, ces angoisses semblent s’atténuer. L’arrivée d’une nouvelle voisine avec son fils qui a quasiment le même âge que son fils disparu, va être le déclencheur, le point de non-retour…pour revivre son passé…Quand on a tout perdu, a t’on encore quelque chose à perdre ? Seule la mort pourrait peut être l’apaiser…
J’ai trouvé très intéressant l’évolution du personnage de Milo. Cet adolescent renfermé, solitaire, marqué par la perte de ses parents. Milo, qui porte en lui ce sentiment de culpabilité. Tous les êtres qui l’aiment meurent…Ne plus s’attacher pour ne pas souffrir et ne plus faire souffrir. D’où une certaine distance avec ces parents adoptifs, au grand dam de Tiphaine. La rencontre avec Inès, la fille de la voisine, va peut être tout changer, qui sait…
Sylvain, quand à lui, semble résigné, décidé à enterrer « les événements ». Il est lié à jamais à Tiphaine par le mariage (même si il n’y a plus rien entre eux) et surtout par leurs secrets. L’arrivée de Nora (la voisine) pourrait momentanément lui apporter un peu de lumière au cœur de cette noirceur…
Nora, qui entame une nouvelle vie dans le quartier, pourrait bien être la victime collatérale des blessures du passé non cicatrisées…
« Après la fin » est un texte chargé d’émotions, qui a gagné en intensité par rapport au précédent. Il montre à quel point les plaies qu’on croyait refermées peuvent s’ouvrir de nouveau et mener jusqu’à la folie…Un livre choc que j’ai lu très rapidement…Barbara Abel a ce don pour nous toucher en plein coeur, pour nous lier à ces personnages comme si ils faisaient partie de la famille, pour nous faire frémir par tant de réalisme…
Un grand roman noir qui tient en haleine jusqu’à la fin !
Gros coup de coeur !!!
Je suis en train de le lire mais je n’avais pas vu que c’était une suite. addictif !!