Bonjour Céline Landressie, pourriez-vous me décrire votre parcours en quelques mots ?
Euh… chaotique ^^ ? C’est un mot qui résume bien la majeure partie de mon parcours. Pour diverses raisons – sur lesquelles je n’ai pas nécessairement envie de m’appesantir – j’ai quitté les bancs de l’école très tôt. Au premier trimestre de 4e, pour être précise. Ce que je sais, que ce soit en matière de français, ou en n’importe quelle autre matière, je l’ai appris par moi-même. Le terme d’autodidacte s’applique donc à mon cas ^^’.
Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?
Malgré tous mes efforts pour éviter de tomber dans l’écueil des clichés, force m’est d’admettre que j’ai toujours été titillée par l’appel de la plume. Lorsque j’étais encore en primaire, je rédigeais des nouvelles (répondant plutôt au genre thriller). Cependant, je ne m’estimais jamais satisfaite de mes écrits. Je n’en ai gardé aucun, considérant qu’ils étaient médiocres. Il en alla différemment pour le premier tome de Rose Morte, premièrement car le projet pris très vite une place considérable dans mon esprit, et deuxièmement car j’étais à une période de ma vie me permettant de me consacrer pleinement au métier (ou plus exactement à la tentative d’entrer dans le métier) d’auteur.
J’ai rédigé les premiers chapitres, que j’ai soumis à l’œil rigoureusement implacable de ma moitié, lequel a validé avec enthousiasme. C’est ainsi que cette aventure littéraire a débuté 🙂
Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)
J’essaye de me tenir à un rythme très strict, la quantité de travail à abattre étant considérable. Aussi, je m’installe devant mon ordinateur tous les jours libres (WE inclus), d’aussi bonne heure que possible. J’y reste en moyenne 6 à 8h par jour. Ces plages de travail comprennent la rédaction en elle-même, mais également la lecture et le visionnage de la nombreuse (très nombreuse) documentation nécessaire à l’élaboration du récit, ainsi que toutes les recherches annexes effectuées par d’autres biais.
Mais, comme toute activité créative, cela ne fonctionne pas sur commande. La fatigue, les imprévus divers et variés, et surtout les multiples impératifs du quotidien (attenant à l’intendance de la maison ou à la parentalité) viennent fréquemment perturber tout cela. Sans parler de la gestion de la communication et de la promotion. Cela rend l’exercice ardu et fatigant. Toutefois, je m’épanouis dans le métier d’auteur, alors je m’accroche, vaille que vaille !
Je connais la fin de chaque tome, ainsi que de la saga toute entière. Les grandes lignes de chacun des ouvrages sont déjà dans mon esprit, de même que la plupart des « moyennes » lignes. En revanche, il reste une grande part d’autonomie à mes personnages (si je puis m’exprimer ainsi). Je me laisse guider par eux, par leurs personnalités, leurs réactions, pour écrire ce qui relie les grands points de l’histoire qui se sont déjà faits jour dans mon esprit.
Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
Pour moi, les quatre personnages principaux sont très réels. Mais évidemment, il s’agit d’une implication excessive de ma part ^^. Si la question concerne la mention de personnages historiques dans le texte, alors oui, il y en a plusieurs. Toutefois c’est volontairement que je ne marque pas le distinguo. À mon sens, différencier d’une quelconque manière les personnages ayant réellement existés de ceux qui ne sont que fictifs reviendrait à montrer les fils de la marionnette : ce serait contreproductif, sachant que le propos est d’insérer une trame fantastique pragmatique (je sais, cela sonne un peu antagoniste ^^) et crédible dans notre réalité. Ceux qui connaissent les noms mentionnés les reconnaîtront, et cela me suffit bien ainsi.
Si la question portait sur d’éventuels personnages historiques qui m’auraient inspirés ceux de mon quatuor principal, alors la réponse est non ^^.
Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?
Le parcours est toujours difficile lorsque l’on se lance dans une activité artistique. Hélas, cette branche et les métiers qu’elle comporte sont trop souvent déconsidérés, voire apparentés à des sous-métiers, ou des hobbys du dimanche. Il n’en est pourtant rien : les activités du domaine des Arts et des Lettres sont des métiers à part entière, qui nécessitent énormément de travail et d’abnégation. Il faut avoir bien conscience de la difficulté que cela représente avant de tenter l’aventure…
Pour ma part, j’ai eu la chance de n’avoir pas trop subi d’écueil. Avant que l’Homme Sans Nom ne manifeste son intérêt, je n’avais démarché qu’une dizaine de maison d’édition. Il m’en restait davantage encore à contacter quand les discussions avec HSN ont commencé.
J’ai choisi de travailler avec cette petite maison, puisque j’étais réaliste sur la quasi impossibilité d’entrer directement dans une grande maison d’édition. D’autre part, j’ai mesuré immédiatement l’immense talent des illustrateurs qui ornaient les couvertures d’HSN. Or, bien que l’on répète à qui mieux mieux que l’on ne juge pas une œuvre à sa couverture (ce qui est vrai !), j’avais conscience aussi que le premier contact avec le lecteur passe par la couverture. Si celle-ci n’accroche pas, les possibilités de voir le lectorat passer son chemin sans s’intéresser à l’ouvrage sont démultipliées. Devant le talent des deux illustrateurs qui exerçaient chez HSN, j’ai été conquise. Cela entra pour une très grande part dans ma décision.
Enfin, travailler avec une petite maison me permettait d’espérer que mon texte soit préservé dans son intégrité. Ce n’est pas toujours le cas. Or, la conception de la saga nécessite que son cheminement et sa construction soient intégralement respectés, faute de quoi le propos sous-jacent serait noyé, voire dévoyé. Avec HSN, la collaboration sur le texte se passa ainsi que je m’étais prise à l’espérer. L’éditeur a respecté l’ouvrage, ce dont je lui sais vraiment gré.
Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?
Ah ah ^^ Forcément ! Tout auteur est un jour confronté à des remarques tantôt étranges, tantôt exaspérantes, tantôt stupides (oui, oui, n’ayons pas peur des mots). Fort heureusement, cela reste très minoritaire. Il arrive bien plus fréquemment que les lecteurs surprennent par leur engouement, leur attention, leur intuition. Cela m’est arrivé de nombreuses fois, pour ma plus grande joie !
Je songe notamment à une lectrice (Marie, pour ne pas la nommer ^^) qui a saisi dès le premier tome un élément qui n’est perceptible que dans le second opus. Elle m’a bluffée ! Ou alors, à Éric, qui a dressé une chronologie globale des événements divers en se basant sur les informations glissées dans les deux tomes parus. Il en a tiré des déductions excessivement pertinentes sur certaines articulations du monde obscur que je m’efforce de dépeindre (ce qui démontre bien l’attention avec laquelle il a lu). Lui aussi m’a sidérée. Il n’y a cependant pas eu qu’eux pour ressentir le récit de façon pointue, beaucoup d’autres m’ont surprise par leur perspicacité. C’est un bonheur ineffable lorsque l’on s’évertue à écrire un texte subtil : constater qu’il est saisi jusque dans ses moindres détails est extraordinaire !
Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (musique, peinture, cinéma…). A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
Nous avons tous des facettes cachées. Pour ma part, mes autres passions se portent essentiellement sur l’informatique (les loisirs vidéo ludiques) et la lecture (évidemment). Il fut un temps où je dessinais volontiers, mais je n’avais aucun talent ^^ ! Enfin, aucun en matière de créativité pure. Je pouvais reproduire quelque chose, mais pas donner vie à ce que j’avais en tête.
Le temps m’a manqué pour m’essayer aux activités qui me tentaient. Peut-être aurais-je un jour l’occasion de rattraper ce retard ?
Quels sont vos projets ?
Ils sont multiples. Bien évidemment, achever l’écriture de Rose Morte. J’ai également en tête une trilogie spin-off (intitulée Bleu Nuit), qui me hante trop pour que je ne l’écrive pas. Je ne sais à quel moment je pourrais m’y consacrer, mais ça viendra. Une seconde trilogie spin-off de Rose Morte me trotte aussi dans la tête…
Mis à part cela, j’ai plusieurs projets de romans fantastiques. Quatre, pour le moment. Ainsi qu’une idée de trilogie Fantasy, et un projet de « littérature blanche ». Ce ne sont les envies qui manquent, comme vous voyez 🙂
Quels sont vos coups de cœur littéraires ?
J’ai lu beaucoup d’œuvres magnifiques, tous genres confondus. En dresser la liste complète serait fastidieux. Pour ne reprendre que les plus emblématiques : Des Fleurs pour Algernon de D. Keyes, le Seigneur des Anneaux de Tolkien, Raison et Sentiments de Jane Austen, Anna Karénine de Tolstoï, L’histoire sans fin de M. Ende, Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb, Ça de S. King… et de nombreux autres !
Quels sont vos autres coups de cœur ? (Musique, série, film…)
Côté musique, arrive en tête le groupe Queen. Suivi de près par Depeche Mode (dont l’univers musical est intimement lié à la saga, d’ailleurs), puis par Rammstein et Mylène Farmer. Puis, globalement, j’écoute beaucoup la musique des années 70 et 80 ^^’
Point de vue série, mes préférées sont : Hercule Poirot, Spartacus, Lie, to Me, Sherlock, Life on Mars (version US), House MD, Banshee, Penny Dreadful, et j’en oublie.
Quant aux films, c’est là encore assez foisonnant. Je ne vais en citer que quelques uns pour ne pas vous ensevelir sous la masse : Dracula de Coppola, Entretien avec un vampire, Orgueil et Préjugés (film et série BBC), l’Exorciste, The Ring (US), Deux sœurs, Forrest Gump, Good morning Vietnam, Le Cercle des poètes disparus, et… de nombreux autres qui ne me reviennent pas à l’instant T ^^ !
Avez-vous un site internet ou un blog où vos lecteurs peuvent laisser des messages ?
Absolument. Il y a différentes possibilités de suivre l’actualité de la saga. Tels que :
La page Facebook : Facebook/RoseMorte.lasaga
Le twitter : @RoseMorte
Le blog (qui accuse une fois encore un certain retard dans l’indexation des chroniques et interviews, mea culpa ^^’) : http://rosemorte.canalblog.com
Une adresse mail : rosemorte.presse@gmail.com
Et enfin, il y a même une adresse postale où l’on peut envoyer un mot rédigé à l’ancienne, avec papier et stylo, si le cœur vous en dit ! Cette adresse est notée dans les informations de la page Facebook, ainsi que sur le blog officiel 🙂
Les prochaines dédicaces et rencontres de prévues ?
Le calendrier étant très, très serré pour la parution de Flétrissures, le troisième tome de Rose Morte, je n’ai pour le moment de prévu que les Imaginales 2015, où je serai présente les quatre jours, avec Flétrissures qui devrait être tout juste sorti des presses 🙂
Il y aura probablement d’autres lieux et dates, mais je ne peux pas vous dire ce qu’il en sera pour le moment, puisque je l’ignore moi-même. Ces informations seront données sur les différentes pages consacrées à la saga dès qu’il y aura du nouveau 🙂
Un dernier mot pour la fin ?
Merci à vous de vous être penchée sur la saga et l’auteur qui se cache derrière. Ce fut un réel plaisir de répondre à vos questions 🙂
Puis, comme toujours, je voudrais remercier tous les lecteurs et bloggeurs qui, grâce à leur soutien et leur engouement, permettent à cette aventure de perdurer. Je sais ce que je vous dois, croyez que je vous en suis profondément reconnaissante.
Merci à Céline Landressie de nous avoir accordé cette longue interview.