- Éditions French Pulp le 18 janvier 2018
- Pages : 240
- ISBN : 9791025103067
- Prix : 15,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Une collection de romans noirs et populaires avec le célèbre détective créé par Léo Malet dans le Paris d‘aujourd‘hui, par de grands auteurs du XXIe siècle.
Paris XXème – Les Loups de Belleville :
Quand son meilleur ami se fait descendre, Nestor Burma n’est pas aux anges. Il décide alors de poursuivre l’enquête de Niki Java, son copain journaliste, afin de connaître la vérité. Et lorsque Burma crie au loup, la meute montre les crocs chez les néo-fascistes de tout poil….
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
Ce roman est le premier d’une nouvelle collection de la maison d’éditions French Pulp.
Les nouvelles aventures de Nestor Burma, le célèbre détective privé crée par Léo Malet, un pari osé, voir culoté que de faire vivre des aventures d’un personnage par d’autres auteurs et dans une autre époque. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, il suffit de se souvenir du brillantissime Duel en enfer de Bob Garcia qui faisait renaître Sherlock Holmes…
Et tout comme le livre suscité, le pari est réussi, Dounovetz, amateur au départ de la plume de Malet, a su redonner vie à Burma.
Il est le premier de l’aventure, celui qui va essuyer les plâtres, mais ceux-ci ont été bien fait, pas de tâche. C’est bien la gouaille et le caractère de Nestor qui sont présents, juste modernisé. Car il ne fallait pas écrire une suite dans la même époque que Malet, il fallait qu’il ressuscite de nos jours l’anar enquêteur…
Dounovetz promène Burma dans le XXème, prenant comme toile de fond un sombre faits divers survenu dans la nuit du mercredi 9 janvier au jeudi 10 janvier 2013 : les corps de Fidan Doğan, Sakine Cansiz, cofondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et Leyla Söylemez, toutes trois militantes kurdes, ont été découverts à Paris, dans les locaux du Centre d’information sur le Kurdistan au 147 rue la Fayette, visiblement exécutées chacune de plusieurs balles dans la tête…
Quelques années plus tard, « on » cherche à punir les responsables, une bataille rangée entre les barbouses du Millî İstihbarat Teşkilat et les militants du Partiya Karkerên Kurdistan.
Sur fond de terrorisme, d’espionnage et de vengeance, Serguei nous balade, une balade certes mouvementée, mais plaisante, où l’on peut sentir parfois le parfum du tabac à pipe de Malet flotter au fil des pages…
Il me tarde de découvrir les prochaines aventures de ce reboot réussi…
L’AVIS DE YANNICK P.
L’agence Fiat-Lux et son détective Nestor Burma, créé par Léo Malet en 54, sont de retour. Après une quinzaine de romans qui prenaient place dans un arrondissement différent de la capitale sous couvert des « Nouveaux mystères de Paris », d’une série télévisée populaire avec Guy Marchand dans le rôle éponyme, et des bandes dessinées dont les splendides oeuvres de Tardi et Moynot, c’est à Serguei Dounovetz que revient la tâche de redonner forme à Burma.
Il étrenne ces Nouvelles aventures de Nestor Burma, avec Les Loups de Belleville chez French Pulp.
Burma me renvoie à mes 20 ans. Un poil coincé entre surréalisme, anarchisme. Comme pour beaucoup, l’idée de voir reprendre ce privé populaire, de le moderniser pour le voir évoluer dans le Paris d’aujourd’hui est une gageure.
Quant à la mention Pulp, c’est pour moi, un aller direct dans l’univers de Bukowski et celui des romans de gare populaires. De ces revues au papier plutôt médiocre que j’achetais l’été chez les bouquinistes.
Mais revenons aux Loups de Belleville. French Pulp a eu l’excellente idée d’imposer un cahier des charges serré pour ne pas dénaturer l’œuvre de Malet. Une liste d’ingrédients à doser et des personnages à respecter. Car offrir ces « Nouvelles Enquêtes de Nestor Burma » à des auteurs variés ne doit pas ouvrir la porte à une vrille anarcho-littéraire. Moralité entre hommage et humour, l’aventure Burma continue. Plutôt elle évolue. Car pour faire un parallèle avec Millénium (cf ma chronique sur le 4), si la reprise du personnage central est de mise, il faut le faire vivre par ailleurs. Le copier/coller est impossible. Il revient à l’auteur et à l’éditeur de s’approprier le personnage, de le faire grandir, lui et ses collatéraux. Et chez French Pulp, c’est des petits malins. Ils ont bien compris que le succès ne pouvait venir que si l’environnement collait autant à l’actualité qu’à l’inné de l’auteur. Chacun devra apporter sa différence et son œil. Le Nestor Burma de chez French Pulp promet une ribambelle de thématiques empêchant tout parallèle insipide et potentielle redite.
Ici, Burma est comme il se doit, entouré. Jamais loin de la belle Kardiatou Châtelain et de son physique de rêve, cette métisse attirante reprend le rôle d’Hélène Châtelain. A Florimond Faroux succède sa fille, la commissaire Stéphanie Faroux quinqa à la tête du 36 Quai des Orfèvres et leurs relations restent toujours sur le fil. Enfin, il y a Mansour Kébaïli, rejeton de banlieue, geek à ses heures faisant office d’employé freelance de Burma.
Les Loups de Belleville, démarrent sec. Un des potes de Burma, Niki Java, journaliste est tué. Burma reprend le dossier poisseux qui le mène à une féministe et activiste kurde, un diplomate proche du pouvoir, un marchand d’armes, une mère maquerelle refusant son âge. En tache de fond, les ombres des renseignements généraux et bien sûr un lot de cadavres. Bref avec ça, cher lecteur, je ne te dis rien. Charge à toi d’ouvrir ce livre et de te régaler. Car si Malet maniait l’ironie, l’auteur use d’humour à grands coups de calembours parfois foireux dans la bouche de Burma. Jusque-là c’est raccord. Et comme il se doit, il encaisse pas mal de coups. Si le privé est un solitaire, s’il doit refréner ses pulsions avec son secrétaire, il se laisse bien sûr aller avec la gente féminine.
Mais par-delà, les multiples rebondissements que l’auteur nous balance à chaque chapitre de ce court roman – le rythme est soutenu comme dans les bons romans de gare et tu ne lâches le livre qu’à l’arrivée. Dounovetz, fait péter l’actualité à travers la Turquie et les revers ambigües de son pouvoir, les résistants kurdes face à cette dictature turque, les fameux loups gris qui fleurent bons les extrêmes. Bref, c’est aussi un éclairage sur le PPK de Sakine Cansiz, le Parti des travailleurs du Kurdistan, et sur ce groupuscule, les loups gris qui prirent forme aux yeux du monde avec Ali Agca.
Avec Les Loups de Belleville, Dounovetz redonne vie à Burma et son détective de choc. Vivement que l’on change d’arrondissement.
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.