PRÉSENTATION ÉDITEUR
Effrayant hommage à Ray Bradbury, Margaret Atwood ou George Orwell, MotherCloud nous entraîne dans un monde où le Big Business aurait supplanté Big Brother, un monde d’une perversion totale, pas si éloigné du nôtre.
Ex-petit patron désormais ruiné, Paxton n’aurait jamais pensé devoir intégrer une unité MotherCloud, cette superstructure de l’e-commerce qui a dévoré la moitié de l’économie mondiale. Pourtant, dans une société n’ayant plus rien à offrir, comment peut refuser un job qui propose non seulement un salaire, mais aussi un toit et à manger ?
La jeune Zinnia non plus n’aurait jamais pensé rejoindre MotherCloud, mais sa mission est tout autre : une révolution est en marche dont elle est le bras armé. Devenir salariée n’est qu’un premier pas pour infiltrer le système, en percer les secrets. Le détruire.
Dans cet univers où tout est calculé, paramétré, surveillé, où l’humain disparaît au profit de la rentabilité, où l’individu n’est qu’un algorithme, Zinnia et Paxton réalisent bientôt qu’il est impossible de dévier. À moins d’être prêt à se sacrifier ?
Car derrière sa façade d’entreprise idéale, MotherCloud est une machine à broyer, impitoyable à l’égard de ceux qui oseraient se rebeller.
Origine | |
Éditions | Belfond |
Date | 05 mars 2020 |
Traduction | Michael BELANO |
Pages | 416 |
ISBN | 9782714480910 |
Prix | 21,90 € |
L’AVIS DE YANNICK P.
Sous couvert de dystopie, Rob Hart signe un roman pas si éloigné de la réalité. Juste un peu en avance sur son temps. Très peu à dire vrai. MotherCloud est un excellent thriller. Un chouia d’anticipation, pas de noyade technologique, le tout se lisant avec une grande fluidité.
La société décrite par Rob Hart est déjà en marche. Elle s’appelle 2.0 ou 3.0, 5G ou GAFAM. Oui Cloud ressemble à Amazon et son créateur, Gibson Wells (quel patronyme quand on est dans l’anticipation) a des traits de plusieurs grands partons de la tech. Rien d’étonnant. Fait intéressant, Hart donne la parole à ce magnat à travers son blog. S’il suinte le cynisme de la situation, il éclaire sur les objectifs.
Mais derrière le libéralisme et la consommation de masse, il y a des milliers de petites mains. Des hommes et des femmes. Ils travaillent, mangent, consomment Cloud. Ils sont contrôlés, pistés, analysés. Car Cloud rend tout accessible. Mais à quel prix.
Le consommateur devient l’acteur de sa propre perte d’autonomie. Bienvenu dans un monde de facilité, d’immédiateté. Pour un pseudo confort, on glisse vers un néo-esclavagisme, une soumission sans fond. L’employé est, quant à lui, sans cesse noté au gré de ses performances, il va donc travailler, s’éreinter.
Les deux ne doivent surtout pas penser. Juste se complaire en étant que des rouages.
A ce titre MotherCloud est un thriller à lire absolument. Si vous ne le faites pas pour les aventures et le quotidien vécus par Paxton et Zinnia – L’un a vu son entreprise détruite et absorbée par Cloud, l’autre se révèle plus rebelle. Tous les deux ont une bonne raison d’être au cœur de la machine – lisez le pour vous donner une vue plausible de l’avenir, à défaut un éclairage de ce qui se met en branle lors d’un BlackFriday ou d’un simple achat d’une montre connectée.
Alors oui, on aime pester contre les mondes décrits par 1984 et autres dystopies, mais fait est que si le regarde le poids de nos états face à ces immenses conglomérats, il est aisé de voir qui va gagner. Le futur proche de MotherCloud est déjà là. Tous les outils sont d’ores et déjà déployés. Le pire étant que nous aimons ce futur et en avons fait notre quotidien.
Et n’oubliez jamais, quand c’est gratuit, c’est toi le produit !
Il faut vraiment que je le lise celui-ci !