Présentation Éditeur
Qu’est-ce qui peut pousser un individu à immoler son prochain ? Fred, auteur en mal d’inspiration, se pose la question. Le besoin de se faire connaître ? L’obéissance aux injonctions d’un dieu quelconque ? La vengeance ? Fred se lance dans l’écriture de son roman. Mais est-ce bien d’une fiction qu’il s’agit ? Dans son quartier, les Batignolles à Paris, celui que tout le monde appelle désormais « Le Faucheur » sème la mort sur son passage et redonne de l’inspiration à notre auteur… Le face-à-face est inévitable.
L'avis de Stanislas Petrosky
Second tome de la trilogie des trois visages de la vengeance.
Le seul point commun dans cette trilogie, c’est le lieu, je quartier des Batignolles dans le XVII arrondissement de Paris.
J’avais adoré le premier opus Cécile et le monsieur d’à coté. Et bien il en est de même avec celui-ci. Setbon, c’est bon ! voilà le slogan littéraire le plus pourri de 2016 et j’en revendique la paternité sans aucun souci.
L’écriture de Philippe Setbon est noire à souhait, aussi noire que la fumée que dégagent les cadavres que sème le Faucheur sur sa route… pourquoi ce type enflamme t-il ses victimes ? Quelle mort plus atroce que de finir carbonisé, d’être brûlé vif ?
Qui est-il ? Qu’est-ce qui relie toutes ces victimes entres elles ? De quoi, de qui veut-il se venger en appliquant un tel supplice à ces pauvres hères ?
Et Fred, lui enflammera t-il le cœur de Lynda ?
Voilà les questions que le lecteur va se poser, pour avoir certaines réponses en toutes dernières pages.
Ha j’en vois venir certains, les pisses-froid, rabat-joie et autres mauvais coucheurs, qui vont lancer à la cantonade : Peut-être, mais bon, Setbon il ne se foule pas sur le thème, la vengeance, c’est éculé et resucée ! Peut-être mais déjà reste poli, puis la vengeance, tout comme la triangulaire amoureuse sont et resteront toujours des thèmes d’inspiration fabuleux. Puis surtout c’est traité d’une telle manière que c’est neuf. Oui, neuf, car j’ai rarement lu sur la vengeance avec un tel mélange de protagonistes cassés, brisés, déçus.
Là où est la force de ce court roman, c’est que si tu lis bien le bouquin, tous les personnages, Fred, Lynda, les victimes, les flics, les suspects, le tueur, tous sans exceptions sont torturés, ils sont tous à un moment merdé dans leur vie, soit cette dernière leur a fait un beau croche-pied. Un amalgame qui donne la teinte noire de ce roman, on cherche, les pages se tournent sans difficulté, le livre est à peine commencé, que déjà le mot fin apparaît à nos yeux…
Bravo monsieur Philippe Setbon, c’est fort bien joué, j’ai hâte de découvrir le troisième opus.
L'avis de Pierre-Marc Panigoni
Nous voici ici avec le deuxième volume de la trilogie de la vengeance. Il convient de préciser que ce roman peut se lire directement sans avoir lu le premier volume.
Tout commence avec Fred Jouvé, auteur à succès en panne d’inspiration depuis sa rupture et qui sombre dans la dépression. Sa seule occupation et de nourrir son chat, puis tout récemment il sort de sa routine grâce à son nouveau voisin, Benjamin. Mais cette rencontre n’est pas la seule qui lui redonne un nouvel élan : un SDF puis l’épicier se font bruler vif par un incendiaire surnommé le Faucheur. Il se dit alors que cette affaire lui servira d’inspiration pour son nouveau polar. Il se lance donc à fond dans ces évènements encouragés par son voisin et avec l’aide involontaire de Lynda Fragonard l’enquêtrice chargée de l’affaire…
Ce roman est court et se lit vite. Il ne se lit pas seulement parce qu’il est court, mais aussi parce qu’il est prenant. L’intrigue est simple, mais efficace. Nous comprenons vite qu’il s’agit d’une vengeance bien précise. Pour qui ? Pour quoi ? Nous le découvrirons qu’à la fin.
L’intrigue serait classique s’il n’y avait pas des personnages solides. C’est le cas ici. Nous avons 3 protagonistes, 3 blessés de la vie avec des cicatrices pas encore cicatrisées pour certains, et qui les tortures sans cesse, les consument.
Ces gens ordinaires sont la force de ce livre. Nous n’avons pas de super flic, pas d’âme de héros. Nous faisons face à des gens affrontant des évènements qui les dépassent et qui font en même temps les nœuds de l’intrigue. La profondeur des personnages est telle que l’on se sent bien avec Fred, Benjamin ou Lynda.
En résumé, le drame qui se passe aux Batignolles dévoile la personnalité des protagonistes tout en créant l’atmosphère de ces évènements.
Personnellement j’aime le roman noir, et celui-ci en est un fidèle exemple : tout est obscurité, tout est dit sans faux semblant, et la fin est d’un naturel logique.
Ce deuxième opus est une réussite, et je ne peux que conseiller de la lire.
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