INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions La Manufacture du Livre en mars 2013 Parution aux éditions Folio en mai 2014 Prix Landerneau « Polar » 2013 1920, Wladyslaw ouvre sa pharmacie à Lwów. 1948, trois jeunes Italiens attendent la sortie des élèves du Brooklyn College devant leur coupé Hudson rouge. 1952, un homme poursuit une fillette sur le parking enneigé de l’aéroport de Stuttgart. 1989, une femme prend trop vite une courbe du Ring de Bruxelles. 2012, Stanislas déshabille une femme qu’il connaît à peine. (Source : Manufacture du Livre – Pages : 470 – ISBN : 9782358870559 – Prix : 20,00 €) |
L’AVIS DE LAETITIA
Il y a des livres, on ne sait pourquoi, on n’a pas envie de les partager, pas envie de dire ce qui nous a plu, ce qui nous a fait tant d’effet. Pudeur, égoïsme ou juste l’envie de les ruminer seul, de les digérer, de les réfléchir aussi. Ces lectures qui touchent de façon différente.
« Un long moment de silence » est, pour moi, de ces livres. Mais par hommage à l’auteur et également pour le remercier de m’avoir chamboulé les neurones, je me dois d’écrire quelques lignes en espérant ne pas trop me répandre.
Je ne vais pas faire une étude de texte approfondie. D’abord, je n’en suis pas capable et ensuite, je n’aime pas dévoiler le contenu d’un livre, je veux juste vous donner envie de courir l’acheter. Donc, comme à mon habitude, je vais essayer de vous mettre dans le mouvement sans pour autant vous en dire trop, ça enlèverait tout le charme de la découverte et c’est d’autant plus vrai pour ce livre là…
Quoi ? Oui, c’est bon ! J’y vais !
Le père de Stanislas Kervyn, alors âgé d’un an, a été abattu le 21 août 1954, au Caire. N’ayant jamais su qui avait agi ni pourquoi son père se trouvait là à ce moment là, Stanislas mène sa propre enquête et sort un livre comme pour clore ce chapitre de sa vie, chapitre qui restera en suspend, des vides trop nombreux empêchant le deuil, restera un bout de lui inachevé. Voilà l’entrée en matière.
Puis… un coup de pouce hasardeux va tout relancer et puis… Berlin, migraine, organisation juive de tueurs de nazis, boîte en carton, uniforme SS, prostate, « baise », la mère, dossiers, New York, traductrice, photos, le Ring… et ça ira.
Alors pourquoi je l’ai tant aimé ce livre ?
Tout d’abord parce que j’aime le style Colize, j’aime sa façon d’être factuel et précis dans ses descriptions, sa rigueur d’écriture, ce doit être dû à mon manque d’organisation, j’aime sa façon de cadrer l’intrigue sans pour autant la simplifier. Ô que non, elle n’est pas simple !
J’aime également la qualité des recherches inclues dans le texte sans pour autant l’alourdir mais bien pour renforcer l’argumentaire, pour ajouter du sens.
Et puis sa façon de superposer deux moments différents dans un même texte ou encore de partir sur des époques différentes sans nous perdre. C’est une histoire complexe dans un texte clair (je suis sûre que le bureau de Mr Colize est au carré, chaque chose à sa place… chaque mot à sa place).
Des personnages consistants au vécu lourd et omniprésent, des personnages détestables ou attachants, héroïques et efficaces, des personnages denses, des personnages concrets, des personnages vrais.
Et quelle histoire ! Car si la forme est importante (et impeccable), sans fond, on ne se ventouse pas aux pages. On découvre alors un nouvel aspect de l’auteur, du moins un aspect que je ne connaissais pas: la sensibilité. Cette histoire m’a touchée, a touché ma corde affective et certains vous diront que ce n’est pas évident. Et cela pour plusieurs raisons mais, si vous le permettez, je les garde pour moi et ce serait dommage de vous en dire plus.
Lisez-donc ce livre. Il est pour moi un véritable coup de cœur.
L’AVIS DE STANISLAS PETROSKY
C’était il y a quelque temps, avec un ami, Maxime Gillio, on parlait livre, là, il me demande si j’ai lu Paul Colize. Non, pas encore lu, je ne connais même pas le nom.
Ayant confiance en les goûts de mon ami (qui sont très bons, puisqu’il est mon ami) je me procure donc Le baiser de l’ombre aux éditions Krakoen. Et là je tombe sous le charme de l’écriture de Paul Colize.
Vous allez me dire que j’ai commencé une trilogie par son deuxième volet, mais ce n’est pas grave, je me suis régalé tout de même avec ce personnage qu’est Antoine Lagarde.
C’est donc à partir de ce livre que j’ai commencé à suivre Paul, enfin suivre, littérairement parlant, cela va de soi. Paul est Belge, mais ce n’est pas grave, on lui pardonne même, parce qu’il écrit bien, et je serais tenté de dire : de mieux en mieux. Parce qu’après la trilogie Lagarde, il y a eu Back Up…
Et là, si vous aimez l’histoire du Rock, si vous avez envie de vous balader dans le Londres et le Berlin des années 1960, vous aller vous régaler, Paul a concocté un superbe roman musical sur fond de manipulation politico-militaire de toute beauté.
Et c’est là que Paul Colize vous tape légèrement sur les nerfs, car il vous surprend, car cela n’a rien à voir avec ce qu’il a fait précédemment…Et si vous prenez « Une seconde de toute beauté », comment vous dire ?
Si Back Up fut pour moi une claque en plein visage, je dirais que celui-ci est un coup de tatane dans les génitoires…
Paul réutilise une technique dont il s’est servi dans BackUp, il mélange passé et présent, deux histoires se juxtaposent, se rejoignent, il crée un personnage, Stanislas Kervyn, odieux avec les autres, avec lui-même, mais pas tant que cela, on arrive à le plaindre, on voudrait presque l’aider dans sa quête, son Graal. Donc, Stan a un but dans la vie, connaître la vie de son père décédé au Caire dans un attentat alors qu’il était bébé. Et pour cela il va dépenser une fortune, du temps, cela va devenir une obsession. Mais il y a aussi un autre personnage dans ce livre, Nathan Katz, qui lui est rescapé des camps concentrationnaires, et qui va rejoindre une organisation secrète : le Chat, qui traque les criminels de guerre nazi. Les deux histoires vont se croiser, se mêler, s’accoupler pour ne faire plus qu’une et nous surprendre.
Résumer en disant que chacun va basculer du côté de l’autre, que le méchant va devenir le gentil et vice versa, cela serait trop simple, et ce serait nuire au talent de Paul qui est beaucoup plus subtil que cela. Sur ces deux hommes, au fil des pages vont s’opérer des changements radicaux de personnalités, la vie va les modeler, l’histoire va les transformer.
Colize va ainsi nous emmener dans son univers, où chaque mot est ciselé par l’orfèvre du verbe qu’il est. Il va nous donner de l’émotion, nous faire réfléchir sur l’existence et faire replonger dans un passé pas si lointain.
Je vous recommande chaudement ce livre, vraiment, pour vous dire, ce livre est édité à la Manufacture des livres, je le regrette, j’aurai aimé qu’il le soit chez moi !
Paru dans Résonance Funéraire
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un auteur que je vais découvrir cette fin d’année assurément ! Devant tous les avis positifs que j’ai pu lire, je me dis que je ne peux pas rater cet écrivain ! Merci pour ton avis 🙂
Malgré mon précédent post, j’avoue ne pas avoir été convaincu par ce livre de Paul Colize… J’ai aimé le sujet certes, mais le déroulement du récit, le personnage principal que je n’ai pas franchement aimé, font que je n’ai pas accroché du tout… C’est une déception pour moi de ne pas avoir aimé ce livre mais bon…. J’ai eu beau essayer de me raisonner mais rien n’a changé à la dernière page tournée. Je me pencherai sur son dernier publié et j’espère avoir un meilleur ressentiment.