Muriel LEROY : Pouvez-vous vous décrire en quelques mots pour vos lecteurs ?
Nicolas LEBEL : Je suis un auteur de romans policiers se déroulant le plus souvent à Paris, où j’habite. J’aime les vins des côtes du Rhône septentrionales, les whiskies Islay, les albums de Deftones et d’Alter Bridge, mais pas tous.
Je pleure en ce moment la mort de Chris Cornell.
ML : D’où vous est venue cette passion de l’écriture ?
NL : J’ai toujours écrit, surtout, je crois, parce que je peinais à dire. L’écrit m’a toujours semblé le meilleur moyen de mettre à plat des humeurs tumultueuses, des émotions turbulentes. Puis quand j’en ai eu assez de me parler de moi, j’ai commencé à écrire de la fiction, des poèmes, des nouvelles, des scénarii de jeux de rôle. Quelques piges pour la presse. J’ai traduit un peu également.… La première fiction que j’ai finalisée est une épopée lyrique d’ heroic fantasy en alexandrins (Les Frères du Serment) ! 3 ans de travail ! Un vrai bonheur !
Je pense qu’il existe une sorte de pulsion de l’écriture, une envie, un besoin de dire, de raconter. Est-ce cathartique, thérapeutique ? Je ne sais pas… J’ai écrit quatre bouquins, j’écris le cinquième et je n’ai pas l’impression d’aller mieux !
L’écriture est certainement une passion. C’est surtout beaucoup de travail.
ML : Que lisiez-vous étant enfant puis adolescent ?
NL : Pif et Mickey ! Le livre n’était pas un objet usuel à la maison. J’ai pourtant toujours lu, rarement ce que l’école voulait que je lise, mais j’ai toujours pris plaisir à lire. Ce n’est que tardivement que j’ai compris ce que j’avais lu, gamin. J’ai été obligé de lire le Rouge et le Noir, Madame Bovary et Eugénie Grandet trop tôt, à m’en dégoûter de leurs auteurs que je n’ai redécouverts que plus tard, le temps venu. Mais c’est grâce à l’école que j’ai lu Maupassant, Baudelaire, Poe, Rimbaud, Racine, Beckett, Borges…
Ado, j’ai commencé à lire la presse en plus de la littérature. J’adorais la Grosse Berta, un journal satirique fondé par des anciens de Charlie Hebdo, qui n’ont d’ailleurs guère tardé à refonder Charlie Hebdo…
ML : Avez-vous une méthode de travail spécifique ? Que vous faut-il pour écrire (ambiance, musique, lieu) ? Surtout connaissez-vous d’avance la trame complète de l’histoire avant d’écrire ?
NL : J’écris sur du temps volé ici et là, le matin, l’après-midi, le soir, la nuit… Je travaille dans le silence, même si, en fait, je n’entends rien de ce qui se passe autour de moi quand j’écris. Pas de radio, de musique… J’ai besoin de silence pour entendre ce que mes personnages se disent.
Je commence toujours une session d’écriture en ouvrant mon dictionnaire ! (Ne me demandez pas pourquoi ! Un TOC, j’imagine). Ensuite, je corrige ce que j’ai écrit à la dernière session avant d’attaquer la suite. Enfin, je termine toujours une session en balisant ce que j’écrirai à la prochaine ; je sais toujours quelle partie je vais écrire en m’installant. Voila les quelques rituels que j’ai pu mettre en place.
Je connais en général la scène de fin, c’est-à-dire la direction générale du roman. Tout ce qui est écrit doit tendre vers cette ultime scène qui pourtant doit surprendre…
ML : Pour revenir à vos romans, que cherchez-vous à démontrer à travers vos livres ? Sont-ils inspirés de faits réels ou totalement Fictifs ?
NL : Je ne cherche pas tant à démontrer qu’à démonter. Mon propos comme souvent dans le polar est de parler de la société dans laquelle nous vivons, d’ouvrir le capot et de mettre les mains dans le moteur social pour trouver la panne. Je parle des SDF parisiens dans mon premier roman, de l’intégrisme religieux et du terrorisme dans le dernier. Je n’ai pas de leçon à donner. Juste un point de vue. Et oui, tout est inspiré de faits réels, faits divers et variés…
ML : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
NL : Je suis amateur de sport de combat et pratique depuis l’âge de 6 ans : judo, ju jitsu, aïkido, boxe anglaise, française et américaine. J’ai passé mon premier dan de krav maga l’hiver dernier et espère bien passer de deuxième l’année prochaine.
Quant à ma « carrière d’écrivain », je me demande si une telle chose existe. Je pense que c’est un oxymore.
ML : Sur quoi travaillez-vous aujourd’hui ? Avez-vous des projets ?
NL : Je travaille sur un roman noir parce que c’est un genre différent de ce que j’écris d’habitude, et que j’avais très envie de m’y essayer. J’ai également commencé à travailler sur la prochaine enquête de Mehrlicht… Ce ne sont pas les projets qui manquent, c’est le temps.
ML : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
NL : J’ai une page Facebook où je passe trop de temps à amuser la galerie en disant des âneries. J’espère faire un blog prochainement pour pouvoir en dire plus.
https://www.facebook.com/Nicolas-Lebel-Polars-485293481534883/
Merci, Muriel, pour cette interview !
C’est moi qui vous remercie, Nicolas Lebel, d’avoir pris le temps de répondre à mes question
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