Interview de l’auteur Olivier BARDE-CABUÇON

olivier barde-cabuconOlivier Barde-Cabuçon a la quarantaine et vit à Lyon. Après un début en cabinet d’avocat, il exerce ses talents de négociateur dans un groupe international. Il écrit ses romans le week-end et pendant les vacances…

Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Littérairement, disons pour résumer que j’écris depuis l’enfance mais que je me suis réalisé un peu plus tard !

Comment vous est venue l’envie d’écrire ? Depuis quelle période ?

Dès l’enfance, ma passion de la lecture a ouvert mon imagination vers tellement d’horizons lointains que j’ai très vite ressentis un besoin irrépressible d’écrire, toujours et encore. La lecture, c’est la clé du rêve. L’écriture aussi !

Tous vos livres ont un rapport avec l’Histoire, d’où vous vient cet intérêt ?

Il vient d’une vraie passion pour l’histoire, là encore et je m’excuse de le répéter, depuis l’enfance. Je crois d’ailleurs que beaucoup de choses s’imposent à nous très jeune, à travers notre premier regard sur le monde. J’ai commencé par me passionner pour l’épopée napoléonienne, d’où mon premier livre (Les adieux à l’empire) puis sur tout le XVIII ème siècle (période dans laquelle je sévis actuellement) puis l’Antiquité, la Belle Epoque (période où se situe Le détective de Freud) et encore les Années Folles … Bref, comme vous pouvez le remarquer, je situe tous mes romans dans les périodes que j’aime et qui offre un réel intérêt, surtout lorsqu’elles constituent des périodes de rupture.

Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? Connaissez-vous la fin de l’histoire quand vous commencez à écrire ou laisser vous évoluer vos personnages ?

Et bien pas toujours ! Avec Casanova et la femme sans visage, j’ai découvert la clé de l’énigme à 20 pages de la fin ! Cela nécessite ensuite quelques réaménagements mais préserve aussi le suspens. Pour le second opus qui paraîtra en mars 2013, j’avais la clé de l’énigme au début de l’histoire mais j’ai changé d’idée et de point de vue en route ! Bref, je suis un auteur d’instinct même si mes romans sont très structurés.

Quelle est la génèse de votre dernier livre : Casanova et la femme sans visage ?

La lecture de Mémoires de ma vie, de Casanova. Sur ses vieux jours, Casanova écrit ses mémoires pour lui, pour se rappeler tous les bons moments de sa vie aventureuse. Du coup, il se décrit sans fard et ne cache rien puisque ces Mémoires ne sont pas destinées à être publiées. Mais introduire Casanova dans un roman policier nécessitait des enquêteurs. J’ai donc créé assez vite ce duo très marginal, prérévolutionnaire et en avance sur son époque : le commissaire aux morts étranges et le moine hérétique.

Y a t’il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspirés ?

Soit mes personnages sont réels et alors je suis fidèle à ce qu’ils sont : Casanova, Louis XV, la Pompadour, le comte de Saint Germain, Sartine. Soit ils trouvent naissance dans mon imagination. J’avoue cependant que le moine est un peu à part. Allez savoir pourquoi, en écrivant je pensais beaucoup à Guillaume de Baskerville, en plus déconneur !

Le parcours a t’il été long et difficile entre l’écriture de ce livre et sa parution ?

Pas trop. Ecrire est pour moi une chose assez naturelle. Après avoir achevé Casanova et la femme sans visage, j’ai quitté mon ancienne maison d’édition et j’ai envoyé mon manuscrit par la poste au Service des Manuscrits de quelques maisons d’édition, dont Actes Sud/Actes Noirs. Le directeur de collection d’Actes Noirs m’a téléphoné pour me dire au bout de 40 pages son enthousiasme. Il a bien entendu terminé le livre avant de me proposer un contrat !

Votre livre a reçu le Prix Sang d’Encre de la ville de Vienne il y a quelques jours, quel a été votre ressenti ?

C’était mon premier prix littéraire et celui-ci avait beaucoup de valeur pour moi. Sang d’Encre, c’est quelque chose en France pour la littérature policière ! Bref, j’ai vécu un grand et beau moment d’émotion.

Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de vos lecteurs ?

Non mais ce qui est amusant, c’est que chaque lecteur a son ou ses personnages préférés et cela diffère souvent d’une personne à l’autre !

Pouvez-vous nous en dire plus sur la suite des aventures du Commissaire au morts étranges ? Une sortie en poche de prévue ?

Casanova et la femme sans visage devrait sortir en poche en mars 2013, en même temps que, en version normale, le second opus de la série. Cette suite sera beaucoup moins people ! Je développerai plus les relations entre le commissaire aux morts étranges et le moine sans nom. J’y lève également quelques pans du mystère qui les entoure mais pas tous ! Un personnage féminin nouveau viendra perturber tout ça !

Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture ?

La lecture, l’histoire, le théâtre … entre autres !

Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

J’en ai tellement que je vais me limiter aux derniers : Un hiver de glace (Daniel Woodrell), Les faucheurs sont les anges (Alden Bell), Mélancolie des corbeaux (de mon ami Sébastien Rutés chez Actes Noirs et ce n’est pas par esprit de maison mais pour le talent !)

Avez-vous un site internet ou un blog où on peut vous laisser des messages ?

Certainement, et des messages privés comme publics : http://olivierbardecabucon.kazeo.com/

Le mot de la fin pour les internautes ?

N’oublions pas en ces temps de communautarisme et de repli sur soi que les hommes et les femmes ont une véritable patrie commune : les livres !

 

Merci à Olivier Barde-Cabuçon de nous avoir accordé cette interview.


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Lucie MERVAL
Lucie MERVAL
Lucie Merval est libraire

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