Humeurs noires, l’aventure d’un passionné…

Humeurs noires - librairieCe qu’il y a de bien quand on commence à bosser/s’amuser1 dans le milieu du livres c’est que l’on croise en un : des superbes gonzesses souriantes et offertes2, en deux : des personnes passionnées, non loin d’être carrément dingues.

Olivier Vandenbercq est de cette race-là, la race des seigneurs de la librairie.

Car dans une conjoncture en crise, où chaque mois des centaines de livres envahissent les rayons, où le Kraken Amazon et le Cerbere FNAC dévorent les petits libraires indépendants, ce type à le courage, le cran de quitter son boulot —  où il palpait une fortune, mais je ne peux pas trop en causer —  pour monter sa librairie.

Déjà il ne monte pas son échoppe n’importe où, mais à Lille, l’une des villes qui bougent le plus en France, et là surtout le garçon choisit un concept différent de ses confrères…

Souvent les librairies organisent des séances de dédicaces, l’auteur se retrouve assis à une table sur laquelle sont disposés ses ouvrages. S’il est connu, aucun souci, il ne voit pas le temps passer, ses fans faisant la queue afin d’obtenir la dédicace tant convoitée. S’il est débutant, qu’il vient de sortir son premier livre, qui n’a pas encore reçu des dizaines de chroniques, la journée peut paraître longue, très longue, je sais de quoi je parle j’ai connu3

Donc Olivier a décidé de recevoir les auteurs en doublette, déjà au cas où ils soient inconnus et que la foule en liesse ne se jette pas à leurs pieds, ils pourront toujours causer ensemble si personne ne vient les voir.

Mais surtout l’homme — qui se fait aussi appeler le Corbac ou l’emplumé — a eu une idée de génie. Au départ son local à un gros défaut, celui-ci est sur deux niveaux, il possède une cave en pierres. Et là on reconnait l’esprit vif de l’homme du Nord habitué à la misère et au grand froid !

Plutôt que d’avoir un boulet à cause de cette cave, Olivier va décider d’en faire un atout. Il va installer un comptoir, avec un percolateur, une pompe à bière, et offrir ainsi aux visiteurs de quoi se restaurer, mais surtout, ô lumière céleste, il va en ce lieu animer des débats avec des auteurs !

Chaque dédicace est jumelée, comme je l’ai déjà dit, mais surtout les auteurs auront un point commun dans leurs œuvres respectives, pour votre serviteur, j’eu l’insigne honneur d’être en galante compagnie avec la magnifique et talentueuse Johana GUSTAWSSON qui a écrit Block 46. Une soirée dédiée à l’univers concentrationnaire et au nazisme.

Pas un des sujets les plus gais, certes, mais un débat fort intéressant, il fut très enrichissant pour le public et les débateurs, nous avons pu comparer nos techniques de travail, d’écriture, expliquer pourquoi nous avions choisi ce sujet douloureux. Olivier sait mener le débat, poser les questions pertinentes.

Un public partagé entre les copains du coin qui viennent saluer, les habitués et les férus d’histoire. Public qui à la fin du débat, pose lui aussi ses questions, interroge les auteurs et se fait dédicacer les livres.

Un accueil chaleureux, là c’est plus du côté scribouillard dont je vous cause, moi lorsque l’on m’accueille en dédicace4 avec une merveilleuse bière belge de 9°, que je pourrai qualifier de cuvée du patron, vu que c’est « la bière du corbeau », ben je suis heureux…

Bien sûr ce n’est pas encore la file de deux cents personnes pour assister aux soirées, mais c’est en bonne voie, si vous êtes de passage sur Lille, n’hésitez pas à passer à la Librairie-Café Humeurs Noires au 6 de la rue Mourmant, discuter avec un fou, un passionné…

La page Facebook de la librairie en cliquant sur ce lien

1. Rayer la mention inutile.
2. Je sais que ce n’est pas donné à tout le monde de les croiser, mais ça peut faire venir du monde sur Zonelivre.
3. Qui a dit je connais encore ?
4. Déjà que l’on m’accueille cela m’étonne…

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Stanislas PETROSKY
Stanislas PETROSKY
Après avoir passé 30 ans à préserver les corps des défunts, Stanislas Petrosky est aujourd'hui enseignant en thanatopraxie dans un centre de formation spécialisé. Auteur de nombreux ouvrages, il débute aujourd'hui une série autour de l'une de ses passions, l'anthropologie criminel et ses fondateurs. Prenant pour base de véritables affaires traitée par le professeur Alexandre Lacassagne, Stanislas Petrosky plonge avec érudition dans ce monde si particulier qu'est le monde du crime au tournant du XIXe siècle.

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