- Éditions Rouge Sang le octobre 2013
- Pages : 278
- ISBN : 9791092981018
- Prix : 9,80 €
Rééditions aux éditions Taunada en mars 2019 voir l’article ici
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Alix Flament, journaliste à Chambéry, travaille sans conviction sur un article relatant les mésaventures sexuelles d’un candidat à l’élection présidentielle française.
Six ans plus tôt elle était une spécialiste reconnue des affaires criminelles. Jusqu’à ce qu’elle ne publie un livre d’entretiens avec la pire tueuse en série que le pays ait connu depuis le 19ème siècle, ouvrage dont elle ne se remettra pas et qui marquera la fin de sa carrière dans le domaine des faits divers.
L’évasion sanglante d’Éloane Frezet redonne vie aux cauchemars qui la hantent depuis ses dialogues hallucinés avec la meurtrière. Mais seule Alix la connaît suffisamment pour tenter d’aider la police à la traquer.
C’est sans compter que la meurtrière, loin de se terrer, espère bien tenir sa promesse de terminer l’œuvre mortelle qu’elle a dû interrompre lorsqu’elle se trouvait derrière les barreaux…
L’AVIS DE LAURE CHIRON
Eloane Frezet, la pire tueuse en série qui ait frappé dans notre pays depuis le XIXème siècle, femme sans remords et hallucinée, vient de s’échapper de prison de manière aussi sanglante qu’elle a commis ses meurtres, et compte bien tenir deux promesses faites lors de son arrestation, puis de son emprisonnement. La première, celle de terminer son œuvre inachevée. La seconde…
Alix Flament, journaliste renommée spécialisée dans les affaires criminelles l’a interviewée 6 ans plus tôt, après son arrestation, et en a tiré un livre qui l’a propulsée au sommet de sa carrière. Dont elle ne se remettra pas, et qui la fera redescendre aussi vite qu’elle est montée, avec une ritournelle qui lui tourne sans cesse dans la tête depuis la fin de ses entretiens avec la tueuse : la promesse qu’elle sera la première sur sa liste dès qu’elle franchira les barreaux de sa prison. Depuis, Alix vit avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, et se contente de mener une carrière de journaliste morne et sans intérêt.
Dès qu’Eloane est dehors, Alix Flament passe de confidente proclamée par Elonae Frezet à celle de proie, la première qu’elle contactera dès que ses mouvements ne seront plus entravés, et qu’elle aura finement mené par le bout du nez les forces de l’ordre lancées à sa poursuite. Parce que son but premier se trouve bien là : poursuivre son œuvre macabre tout en brouillant savamment les pistes, afin de mieux se rapprocher de sa proie. Elle tient ses deux promesses en même temps, avec je dois dire un brio assez déconcertant.
Commence alors un jeu de piste sanglant, une atmosphère angoissante et lourde s’installe, où toute la psychologie des personnages prend de l’ampleur, et où les relations entre les deux femmes se révèlent au compte-goutte. Eloane Frezet joue avec les nerfs d’Alix Flament, et Gaëlle Perrin Guillet… Avec les nôtres, sans prendre de gants. Elle nous balade de pistes en suppositions aussi bien que le fait la tueuse avec les flics, avec semble-t-il un malin plaisir. A se demander si elle n’a pas éprouvé autant de plaisir qu’Eloane Frezet à mettre nos nerfs ainsi à rude épreuve !
L’atout du livre réside aussi dans l’alternance entre la traque menée par les flics d’un côté et Alix Flament de l’autre (qui ne peut s’empêcher de mener ses propres investigations), et les extraits des entretiens entre les deux femmes qui, en plus de nous éclairer sur la personnalité manipulatrice de Frezet, nous éclaire aussi sur la frayeur qu’elle peut représenter pour Alix. Ces extraits d’entretiens distillent aussi savamment des « indices » qui, nous le pensons, vont nous mener sur la piste de la tueuse et la fin de l’histoire, mais que nenni ! Bien au contraire, ils ne font qu’augmenter le suspens et ajouter des énigmes là où on ne pensait plus en trouver.
Pour finir, je dirais que Haut-le-Chœur est un thriller psychologique particulièrement stressant, à l’intrigue vraiment bien ficelée, au service d’un jeu de piste macabre, dont la fin vous laissera haletant-e-. Je ne peux que vous conseiller de le lire rapidement, il fait partie de ces livres que l’on ne peut lâcher tant qu’on ne l’a pas fini. Et auquel on pense du matin au soir, jusqu’à ce que l’on puisse reprendre notre lecture.