Présentation Éditeur
En 2008, le corps sans vie de Catherine Burgod est découvert dans le relais communal de la poste de Montréal-la-Cluse (dans l’Ain), sauvagement poignardé. En janvier 2009, un voisin, Gérald Thomassin, est placé en garde à vue puis relâché faute de preuves. Thomassin est un marginal. C’est aussi un jeune acteur, récompensé d’un César en 1991 pour son rôle dans Le petit criminel de Jacques Doillon. En 2013, il est à nouveau interpellé, mis en examen puis incarcéré. Faute de preuves, il est remis en liberté en 2015. Mais voici qu’un rebondissement imprévu remet tout en cause : un nouveau suspect fait son apparition, trahi par son ADN. La date du procès d’assises approche. Et le 29 août 2019, Gérald Thomassin disparaît…
Florence Aubenas a enquêté pendant 7 ans. Interrogeant inlassablement la plupart des habitants du village, vérifiant tous les faits, confrontant les témoignages des uns et des autres. Elle vient de terminer une première version de ses investigations lorsque la découverte du suspect n° 2 l’oblige à tout reprendre depuis le début. Jusqu’au coup de théâtre final, qui change à nouveau la perspective.
Le résultat est saisissant : c’est le portrait d’une France où, sous la banalité apparente, se cachent des drames, des secrets inavoués. Mais c’est aussi l’histoire d’une enquête, avec ses accélérations soudaines, ses fausses pistes, ses révélations. Et le récit d’une étrange amitié brutalement interrompue.
Florence Aubenas est grand reporter pour Le Monde, après l’avoir été pour Libération (de 1986 à 2006), puis Le Nouvel Observateur (de 2006 à 2012). Essayiste elle a publié notamment La Méprise : l’affaire d’Outreau (Seuil, 2005), Grand Reporter (Bayard, 2009), Le Quai de Ouistreham (L’Olivier, 2010), qui a reçu le prix Jean Amila-Meckert 2010, le prix Joseph-Kessel 2010, le Globe de Cristal 2011, et rencontré un immense succès. En France (L’Olivier, 2014), qui rassemble des récits de vies multiples parus dans Le Monde, a obtenu le prix d’Académie 2015.
Origine | |
Éditions | de l’Olivier |
Date | 11 février 2011 |
Pages | 240 |
ISBN | 9782823609851 |
Prix | 19,00 € |
L'avis de Yannick P.
Aubenas. J’adore cette femme. Oui c’est ainsi. J’ai pour elle un énorme respect où s’entremêle l’humaine et la professionnelle. Les Quais de Ouistreham m’avaient scotché. Je m’attendais à du sérieux avec L’Inconnu de la Poste. Une fois encore, je n’ai pas été déçu.
Alors oui je suis en retard sur tous ceux qui l’ont déjà lu.
Le sérieux d’une longue enquête et l’écriture qui n’a rien de journalistique. On n’est pas dans l’épreuve de l’article où il est nécessaire d’aller au but. Et à force de saillies, de punchlines, devenir outrancier. Ce que j’aime chez cette auteure, c’est sa capacité à prendre le temps, à aller à la découverte de l’humain derrière le fait divers, l’atroce ou le transparent.
Ici, il s’agit d’errance, de peut-être, de faits. Aubenas ne juge pas. Il y a des gens pour ce faire. Si le style est parfois romanesque, Florence Aubenas, n’oublie jamais qu’entre les pages, il y a des vrais gens. Elle glane les informations, les sentiments et les faits. Elle reconstruit l’histoire et nous entraine sur les pas de celui qui fut un jeune espoir du cinéma français, un môme perdu, sensible, Thomassin que la vie et les rencontres successives ont pu rendre violent, drogué. Jusqu’à ce jour où une femme, Catherine Burgod, est morte à la poste de Montréal la cluse. L’une est une victime innocente, l’autre un coupable sans doute trop facile.
A l’issue de cette enquête, chacun est libre de se faire son opinion. La force d’Aubenas est de rester digne en tout temps. Moi, j’ai choisi de ne garder à l’esprit que les errements de cet homme et le combat de ce père. Deux êtres que la vie cabosse.
Et j’ai déjà hâte de retrouver les prochains écrits de cette femme.
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