Estelle SURBRANCHE : Ainsi vint la nuit

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INFOS ÉDITEUR

ainsi vint la nuit - surbranche
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Parution aux éditions La Tengo en mars 2015

Et vous, que feriez-vous si 7 kilos de cocaïne atterrissaient entre vos mains? Matthieu et Romain, deux surfeurs étudiants, ne mettent pas longtemps à répondre à la question : monter un bizness qui rapporte une montagne de fric. Tout semble si facile… Sauf que la marchandise appartient à un gang serbe, particulière­ment à cheval sur la notion de propriété et peu sourcilleux sur les méthodes de leur tueuse favorite, Nathalie. Plus dangereuse en­core, Paris la nuit, ses fêtes, les paillettes des clubs et ses amours illusoires, qui corrompent l’amitié, les corps et la raison. Une seule personne peut encore arrêter le massacre : la capitaine Gabrielle Levasseur… si elle arrive à s’affranchir des fantômes qui la hantent.

(Source : La Tengo – Pages : 352 – ISBN : 9782354610722 – Prix : 18,00 €)

L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT

« Bien mal acquis ne profites jamais »

Cette devise, Romain et Mathieu nos deux jeunes surfeurs, auraient mieux fait de l’appliquer au lieu de se procurer par le plus grand des hasards, quelques kilos de cocaïne jetés à la mer. Cette poudre blanche n’était pas à eux, et comme chacun sait : « il faut rendre à César ce qui est à César ».

Estelle Surbranche dont c’est le premier roman, a écrit une véritable petite pépite de polar : sur une affaire de drogue (sujet relativement classique si il en est dans le roman policier) la jeune auteure m’a fait forte impression pour cette première tentative dans le registre noir.

Avec une intrigue tortueuse et des personnages formidablement bien campés, Estelle Surbranche a écrit une incroyable histoire de dérapage sur l’addiction à la poudre blanche et de la dangerosité de s’approprier le bien d’autrui surtout quand celui ci appartient à des trafiquants serbes très très méchants, et qui ne font pas dans la dentelle quand ils doivent retrouver les vilains voleurs de leur came… Entre scènes de soirées bien fêtardes sous l’emprise de la drogue et de l’alcool, meurtres sauvages et enquêtes des flics sur le terrain, le lecteur aura droit à un cocktail savoureux de pages à lire, à l’aide d’une écriture bien pêchue et en même temps, fine et ciselée, comme le fil d’une lame de rasoir. Assorti de deux personnages féminins absolument incroyables (l’une d’elles est flic, l’autre est une fille élevée à la dure et qui tue sans remords pour la mafia serbe) son récit file à cent à l’heure et en tant que lecteur, on est constamment sous tension tout au long du récit. On en prend bien la g… à chaque page grâce à son écriture enragée, que l’on soit du coté des gentils surfeurs qui s’improvisent dealers ou des méchants de la mafia serbe, ou encore de l’équipe de flics qui enquêtent avec peine sur la vague de meurtres qui secouent la ville.

Un coup de chapeau pour les deux personnages féminins, ça faisait longtemps que dans le polar, je n’avais pas eu occasion d’avoir devant les yeux, deux femmes aussi opposées, et aussi dotées d’un aussi fort caractère, à faire ravaler le côté macho de n’importe quel mâle… Chacune d’entre elles, dans sa partie, tirent son épingle du jeu et elles n’en ressortiront pas vivantes !

Une fois la dernière page tournée, on comprend mieux le titre du livre, très bien choisi d’ailleurs et on en comprend tout le sens.

Ne vous fiez pas à l’apparence légère de la couverture qui représente un surfeur en action, elle ne reflète qu’une infime partie en surface de l’ambiance : d’ailleurs les couleurs de la photo du livre en témoignent : loin de l’image exotique du surf dans les îles, celle ci reproduit à merveille les ambiances froides et dures de ce premier roman mené tambour battant.

Au final, c’est une surprise extrêmement agréable : je ne regrette pas, avec l’appui de Laure (autre chroniqueuse de la Team Zonelivre) d’avoir été voir l’auteure (au cours d’une rencontre avec un auteur chroniqué aussi sur Zonelivre) pour lui parler de notre intéressement commun à sa première publication : « Ainsi vint la nuit », paru aux Editions La Tengo est un très bon premier roman (une trilogie est à venir) et je n’ai qu’une hâte : lire la suite…

Estelle Surbranche est une plume prometteuse ! Une jeune auteure à surveiller !

L’AVIS DE LAURE CHIRON

La rencontre avec cette jeune auteure qu’est Estelle Surbranche s’est faite au hasard d’une dédicace d’un auteur de la Ligue de l’Imaginaire, à laquelle Jean-Marc et moi avions prévu d’assister ce jour là. Lorsqu’elle a prit la parole pour nous présenter son livre, Ainsi vint la nuit, j’ai tout de suite apprécié sa personnalité, sa façon de nous parler de son livre et de sa genèse, ainsi que la passion qui l’animait à mesure qu’elle l’évoquait. Conquise, Laure.

Quelques temps plus tard, me voici donc en train de commencer la lecture de ce petit bijoux qui part d’un fait divers (très) banal : de la cocaïne d’une pureté invraisemblable s’échoue sur les plages de Biarritz, après un go-fast qui a mal tourné. Deux jeunes surfeurs, près à repartir sur Paris après une semaine de vacances trouvent deux paquets, une quantité impressionnante d’or blanc qui leur vient des flots qu’ils chérissent tant. L’un comme l’autre n’hésitent pas longtemps, et prennent une décision qui va marquer un tournant dramatique dans leur vie : tout garder et la revendre aux petits étudiants bourgeois et friqués de la capitale. Jusque là, tout semble simple et facile. Sauf que… cette coke, elle appartient bien à quelqu’un. Quelqu’un bien décidé à récupérer la marchandise, sans hésiter à semer des cadavres mutilés et étripés sur son passage, pour parvenir à ses fins. On ne plaisante pas avec une jeune Serbe entrainée à tuer, la mystérieuse Nathalie.

Dès lors, nos jeunes surfeurs jusque là transparents deviennent la coqueluche de la jeunesse dorée parisienne, accumulent une montagne de fric qu’ils dépensent à tort et à travers, tout en en gardant un peu pour leur consommation personnelle. Le début d’une dérive qu’ils n’ont pas vue arriver, contrairement aux vagues qu’ils côtoient chaque été et qu’ils arrivent à éviter avec brio. Ce qui ne va pas aller sans conséquences, plus graves les unes que les autres. Et pendant qu’ils s’éclatent dans leur nouvelle vie de luxe et de soirées chics, une multiplication de morts par overdose submerge Biarritz, où la capitaine Gabrielle Levasseur est chargée de l’enquête. Un dossier épineux, sur lequel elle ne doit pas se louper pour faire ses preuves auprès de sa nouvelle hiérarchie, quitte à briser l’omerta sur ces trafics, malmener les suspects et affronter les fantômes qui la hantent à grands coups de beuveries loin de sa ville et de coucheries sans lendemains.

Depuis le début du livre, à l’image de la coke qui vous rend un peu plus accro chaque jour, le combat dans lequel ces deux femmes s’affrontent monte dans la violence, et elles se rapprochent l’une de l’autre, inexorablement. Ce polar avance à un rythme effréné, l’enquête prend des proportions nationales, avec en arrière plan la déchéance des deux étudiants, devenus dealers et consommateurs assidus, attirés par l’argent facile.

Les chapitres s’enchainent, les éléments de l’enquête et de la traque s’enchaînent à la perfection, l’intensité et la pression monte, l’écriture s’emballe, et nous avec. On a peur pour Gabrielle lorsqu’elle pourra faire face à Nathalie ; on se demande jusqu’où la jeune Serbe ira dans sa violence difficilement contenue lorsqu’elle perd le contrôle, et on referme le livre la mâchoire décrochée.

Que va-t-il se passer maintenant ? Que vont devenir Gabrielle et Nathalie, qui aura la peau de l’autre la première ?

Ce sont des réponses que j’attends avec une grande impatience, puisque Ainsi vint la nuit est le premier opus d’une trilogie annoncée. Et je ne vous dit même pas comme j’ai hâte !!

Si il y a bien un divin polar à lire cet été pendant vos vacances, c’est bien celui ci. Et si vous allez à la plage, méfiez-vous de ce qui pourrait bien échouer sur le sable devant vous 😉


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Jean-Marc VOLANT
Jean-Marc VOLANT
Passionné et grand lecteur

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