INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Presses de la Cité le 21 février 2013 Parution aux éditions Pocket en septembre 2015 Titre original : The edge of nowhere Traduit de l’américain par Alice DELARBRE Depuis toute petite, Hannah Armstrong entend des murmures. Ils sont en fait des bribes de pensées des gens se tenant près d’elle. Un jour, elle surprend le monologue intérieur de son beau-père et comprend qu’il vient d’assassiner son associé. Dès lors, sa mère, Laurel, la pousse à fuir. Elle l’envoie sous la nouvelle identité de Rebecca Dolores King sur l’île de Whitbey, où une vieille amie doit la recueillir. Mais, quand elle arrive, l’amie en question est morte et le téléphone portable de Becca, son seul lien avec sa mère, ne passe nulle part. Plus seule que jamais, Becca fait pourtant des rencontres décisives : Seth, garçon à la mauvaise réputation, Debbie, gérante d’un motel décrépi, et Derric, star de son nouveau lycée, qui la prend sous son aile. Alors que Becca pense être à l’abri, la jeune fille comprend que ses nouveaux « amis » lui cachent des choses et que cette île n’a rien de paisible… (Source : Presses de la Cité – Pages : 400 – ISBN : 9782258090071 – Prix : 19 €) |
L’AVIS DE SOPHIE
Entendre les pensées, don ou malédiction ?
Hannah vivait avec sa mère et son beau-père mais le don qu’elle possède a mis son équilibre familial en danger. Depuis qu’elle est enfant, elle perçoit les pensées des gens qui l’entourent. Elle a du apprendre à vivre. A utiliser un sorte de brouilleur pour pouvoir se déconnecter et se concentrer sur ses propres pensées ou les paroles des profs… Le compagnon de sa mère est un malfrat et va l’obliger à l’aider dans des malversations. Mais lorsque c’est la notion de meurtre qui entre en scène, il n’y a plus que la fuite possible.
Sa maman a contacté une amie sur une ile qu’elle connait bien pour que sa fille s’y réfugie. Pour tout le monde, elle sera Becca King et devra se camoufler derrière des vilaines lunettes, une teinture… La fuite est stressante, chargée de douleur et d’émotions, il n’est pas facile pour la mère et la fille de se dire au revoir.
La toute nouvelle Becca a parfois du mal à ne pas s’impliquer dans son environnement. Et ses interventions parfois maladroites font naitre des tensions et des inimités autour d’elle. Rien ne se passe comme prévu et son contact sur l’ile est retrouvée morte. Impossible d’avoir sa mère sur son téléphone portable.
C’est une ado seule, démunie, un peu essoufflée par les exercices sportifs (parcourir l’ile en vélo…) qui va devoir faire confiance à de parfaits inconnus. Trouver le juste équilibre entre la confiance et la nécessité vitale de protéger son identité et son histoire.
Saratoga Woods est une nouvelle série d’Elizabeth George accessible pour un public plus jeune que d’habitude avec une héroïne à laquelle ils peuvent s’identifier. Une mécanique qui rappelle la série de Mickey Bolitar, nouveau personnage d’Harlan Coben. Le pari est de toucher les « Young Adults » tout en gardant le lectorat de l’auteur et je pense que c’est réussi. C’est vraiment agréable de lire un texte un peu plus « frais ». Du roman de suspense détente loin de la noirceur de certains thrillers ou de sujets d’actualités plus brûlants, plus perturbants.
Dans ce premier opus, nous découvrons une communauté où tout le monde se connait. Les habitants de l’ile ont également des histoires de cassures, de déceptions et de rêves. On visualise très bien les lieux, on peut facilement imaginer une série TV. Un esprit très américain avec les oppositions bons/ mauvais comportements. C’est efficace.
Becca est une adolescente donc les déboires du lycée, les troubles amoureux, les sentiments extrêmes, c’est son quotidien.
Ce roman policier a une tonalité fantastique étant donné que la jeune fille peut capter les pensées d’autrui cela m’a fait penser notamment à ‘L’homme nu » de Dan Simmons. Notamment le trouble quand elle n’arrive pas à percevoir ce qui se passe dans la tête de la personne qui est face à elle. Est-elle tout à coup face au danger ?
Ce texte traite également des sujets comme l’aide aux jeunes en difficulté sociale, la drogue, la seconde chance… Et combien un ado n’a pas toujours toutes les armes pour bien analyser un comportement d’adulte. Un thème fort qui apparait en toile de fond : l’adoption avec un jeune homme noir dans une communauté blanche (la parentalité, les liens avec ses origines…), une scène que je trouve très émouvante et certainement juste mais je ne peux pas vous en dire plus…
Des rebondissements, des fausses pistes… tout est réunit pour tenir le lecteur en haleine et lui faire passer un bon moment. Quand j’ai posé ce volume, j’aurai bien attaqué le tome deux.
Et je pense qu’Elizabeth George a voulu faire des clins d’oeil à des auteurs qui l’ont inspiré pour écrire ce type d’univers : Hannah devient Rebecca Dolores King, j’ai aussitôt les romans Dolores Claiborne de Stephen King et Rebecca de Daphné du Maurier qui sont apparus, deux grands titres fantastiques. Et normalement Becca aurait du trouver refuge chez « Carol Quinn », et à ce moment là je n’ai pu m’empêcher de penser à Caroline Quine (Carolyn Keene… on trouve plusieurs orthographes) l’auteur de romans policiers jeunesse « Alice » et les « Soeurs Parker ».
Elizabeth George vit sur l’île de Whidbey, dans l’état de Washington, où se déroule Saratoga Woods. Et j’aime car à la fin du livre, elle précise les libertés qu’elle a pris avec les lieux et ses habitants.
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