INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Toucan le 21 janvier 2015 Parution aux éditions Pocket le 11 février 2016 Le lieutenant Dany Myers est officier de police dans une petite ville du Midwest américain. Son père y était commissaire et lorsqu’il a brutalement disparu, Dany a tout naturellement voulu prendre la relève. Mais cet « héritage » est encombrant et il est mal perçu de ses supérieurs. On lui confie plutôt les tâches subalternes et ses collègues gardent leurs distances. Sa vie sentimentale n’est pas non plus une réussite, longue suite d’échecs et d’occasions manquées. C’est un homme seul et pessimiste. Jusqu’à ce qu’il soit, par hasard, confronté à un bien étrange suicide que ses supérieurs veulent classer à tout prix et au plus vite. Mais Dany a un défaut, il est têtu… (Source : Toucan – Pages : 416 – ISBN : 9782810006182 – Prix : 18,00 €) |
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Once upon a time a little boy…
Une famille recomposée. Un frère et une soeur, malgré eux, qui n’arrivent pas à créer de liens. Le besoin pour ce jeune garçon d’aller se confier à son père mais à aucun moment il n’aurait pu prévoir qu’il allait croiser un prédateur.
27 ans plus tard. Dans cette bourgade tranquille, Dany Myers se rend à un repas chez un collègue de travail mais le lieu des festivités se révèle être un lieu de carnage. Les premières constatations semblent indiquer que l’épouse a massacré son époux à coups de hache et qu’elle s’est donné la mort ensuite.
Une enquête très particulière pour Dany car c’est un des leurs qui est sur le sol et même plutôt l’un d’eux. Car pour des raisons qu’il ne s’explique pas , il est toujours mis sur la touche par les autres policiers. Il incarne le looser absolu et cela va même jusqu’à l’humiliation. Et la mort de son supérieur n’est pas faite pour arranger les choses. Sa propre mère le rabaisse sans cesse et le traite comme un petit garçon.
Cela s’intensifie avec une vague de suicides étranges, Dany est persuadé qu’il détient une piste mais tout est fait pour l’éloigner de la vérité…
L’auteur a écrit un conte qu’on ne peut pas raconter aux enfants tellement il est effrayant. Elle sème des indices, de petits miettes que le lecteur ramasse au fil du récit pensant deviner les derniers mots qui s’écriront avant le mot fin et il se trompe.
Il y a réelle sensibilité dans l’écriture dans l’écriture de Claire Favan, son personnage de Danny est très intéressant ; c’est un adulte pas comme les autres que l’on a parfois envie de protéger et à d’autres instants de le secouer pour le faire réagir. J’ai vraiment aimé ce portrait d’une relation dysfonctionnelle qui peut exister entre un homme et sa mère quand cette dernière refuse de couper le cordon et qu’elle se montre castratrice.
Il y a une « fraicheur » dans ce thriller, j’aurais presque pu dire une forme de candeur or il y a tout à coup une véritable montée en puissance et…. Chapeau…
Je salue son travail. Car j’ai été prise par le récit et je n’ai pas pu reposé « Miettes de sang » avant de l’avoir fini.
L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI
Danny Myers est un flic de 34 ans, fils de l’ancien capitaine de police, dans une petite ville dans laquelle tout se sait, tout s’obtient par connaissances, et dans laquelle les jalousies sont nombreuses et faciles.
Tout commence par une invitation de Danny, flic que tout le monde adore détester, par le capitaine de police. À son arrivée sur place, il découvre son chef mort assassiné à coup de hache par sa femme qui elle-même s’est suicidée à son tour. Comment une femme de son gabarit a-t-elle pu commettre un tel acte ?
L’affaire est classée.
Peu de temps après, un autre membre de l’équipe est retrouvé suicidé juste après avoir tué toute sa famille.
Même cause, même conséquence, l’affaire est classée.
Cet enchainement macabre éveille alors la curiosité de Danny qui se met à enquêter contre l’avis de son nouveau chef.
Claire Favan nous livre ici un roman très bien construit, efficace et captivant. Je dois bien avouer que l’intrigue qu’elle nous a ficelée est originale et prenante. Même si à force de lire j’avais ma petite idée derrière la tête, quand c’est bien écrit et bien amené, je me laisse avoir, et je me suis fait avoir.
Pour que ce récit prenne toute sa dimension, il fallait des personnages qui soient bons. Et c’est le cas. Prenons par exemple Danny. C’est un homme de 34 ans, flic, fils d’un capitaine de police qui a disparu quand il avait 6 ans, fils d’une mère étouffante et possessive qui aurait pu faire passer la mère de Norman Bates pour une fille gentille et distante. Pour couronner le tout, il est d’une discrétion telle qu’il se fait marcher dessus par tout le monde…ce que personne ne se prive de faire.
C’est peut-être pour ça qu’on se prend d’affection pour lui car nous avons envie qu’il réussisse et qu’il dame enfin le pion de sa mère et de son nouveau chef.
Je pourrais passer du temps sur tous les personnages car ils sont tous riches : le nouveau capitaine et les autres policiers qui ne pensent qu’à leurs petits trafics de ripoux, un maire obsédé par sa réélection et donc le politiquement correct de façade, une mère imbuvable et omniprésente, des hommes d’église patient et ayant foi en l’homme, l’amour de jeunesse jamais oublié et toujours présente, etc.
Pour en revenir au récit, il est comme le disais précédemment simple et efficace, mais j’ai malgré tout un reproche à faire : pourquoi Claire Favan a-t-elle encore une fois construit son roman aux USA ? Pour ses précédents opus, ça pouvait se justifier complètement, mais là non. J’aurai bien vu ce roman dans une petite ville de campagne, ou sur les côtes landaises ou normandes. Pour moi cela aurait créé une dimension supplémentaire…
Pour finir, je parlerai de la fin. Ne vous inquiétez pas, je ne vais rien dévoiler. La conclusion est belle, inattendue et très bien trouvée même si, après réflexion, aucune autre fin ne pouvait être possible. Souvent les bons romans me laissent un goût amer à cause de leur final n’étant pas à la hauteur du récit, là non. Tout est bon de la première à la dernière ligne.
J’ai donc passé un excellent moment avec ce roman, et je ne peux que vous le conseiller car vous passerez un très bon moment en compagnie de Claire Favan, qui est pour ceux qui en doutaient encore, une auteur à suivre assurément.
L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT
Pour son quatrième roman, Claire Favan crée de nouveau la surprise : non pas pour son sujet, toutefois classique mais parce qu’une nouvelle fois, elle est là où on ne l’attends pas. A la différence de son précédent thriller qui confrontait avec intelligence le polar et le surnaturel, la romancière française nous plonge cette fois dans le quotidien d’une petite ville des Etats Unis, à travers les yeux de son personnage principal. Et ce personnage est un flic. Mais pas n’importe quel flic.
En effet, Claire Favan nous narre l’histoire de Dany Myers, jeune lieutenant de police arrivé fraîchement dans la brigade de sa ville, et qui a du mal à trouver sa place dans sa fonction de policier. Brimades des collègues, de son chef, et aussi de sa mère, avec qui il vit depuis longtemps…
Dany a donc du mal à se faire une place en tant que policier, et en tant qu’homme dans sa vie privée.
Et il faudra une affaire de meurtres et de suicides étranges pour que Dany Myers prenne son destin en main, autant dans sa fonction de lieutenant de police, qu’en tant qu’homme pour s’affirmer à lui-même une certaine autorité et confiance.
Claire Favan a construit avec Dany Myers, un personnage de flic extrêmement intéressant, comme il est rare d’en cotoyer dans les polars et autres romans.
Ses faiblesses, son manque d’autorité face à celles et ceux qui le côtoient tous les jours, font de lui un personnage auquel on ne peut que s’attacher et prendre compassion.
L’enquête qu’il mène au péril de sa vie (braver l’autorité de son chef et de sa mère qui ne jure que par son rejeton) nous prend à la gorge et en tant que lecteur, on suit l’avancée de ses investigations tout au long de ce très bon page-turner…
Avec ce titre très mystérieux (il faut arriver au 3/4 du roman pour en comprendre toute la puissance) Claire Favan elle aussi, sème tout au long de ce pur polar (l’étiquette « thriller » sur la couverture – elle aussi, bénéficiant d’une belle illustration – est à mon sens un peu surfaite et pas justifiée du tout) des « miettes » d’indices, de rebondissements savamment dosés tout au long de l’enquête que mène Dany pour résoudre le mystère de ses crimes, un peu nombreux à son goût.
Bénéficiant d’une écriture alerte, vive, et d’un style percutant (phrases courtes, peu de dialogues, et de l’action quand il le faut) l’auteure manie avec une efficacité rare un sens du suspense à toute épreuve. En tant que lecteur, on a envie de savoir la suite au fil des pages qui se tournent devant nos yeux. Un vrai page-turner comme je vous le disais plus haut.
Un vrai bon plaisir de lecture que ce pur polar ! Claire Favan une nouvelle fois, nous surprend avec ce nouvel opus bien noir, bien sombre, mais non dénué d’humanité, sachant à chacun de ses nouveaux romans (depuis le « diptyque du Tueur ») ne pas user de la même recette. A chaque fois, elle se renouvelle et cela confirme de plus en plus, son véritable talent d’auteur. Une carrière plus que prometteuse et on ne peut que lui souhaiter que de grands succès à venir.
L’AVIS DE DAVID SMADJA
Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Midwest américain.
Des secrets, des manipulations, des flics corrompus ; pas de place pour l’innocent.
Et c’est pourtant un innocent qui va mettre le feu aux poudres en plongeant sa tête de benêt là où il aurait pas du.
On va donc suivre avec délice et malice l’enquête menée par le lieutenant de police Dany Myers (le même nom que Michael Myers, le tueur fou d’Halloween, un indice ? )
Rejeté et méprisé par tous. Dominé par une mère abusive et autoritaire. Ce garçon un peu limité va devoir portant user de toutes ses ressources pour pallier aux brimades et humiliations provoquées par son entourage d’une part ; et réussir à se concentrer et à trouver du courage pour tenter de résoudre l’affaire d’autre part.
À son héros, peureux, mais attachant, Claire Favan va faire vivre un vrai chemin de croix mais quel extase pour le lecteur enclin à peu de compassion.
L’écriture est simple, fluide, addictive. Des chapitres courts. Des phrases qui s’enchaînent. Des pages qui tournent, tournent, virevoltent même tant la soif de connaître la fin est féroce.
Efficace le nouveau roman de Claire Favan !
Claire Favan, Petite Poucette perverse, sème des miettes de sang tout le long du chemin. Miettes de sang que nous, lecteurs affamés, allons dévorer tels les oiseaux du conte.
D’ailleurs, c’est écrit comme une sorte de conte macabre avec sorcière et ogres.
De la noirceur qui se distille au fil des chapitres. Un vrai crescendo toxique qui va s’introduire insidieusement dans la tête du lecteur et distiller son suc vénéneux jusqu’à la dernière page.
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