La journaliste de Christina Kovac est un thriller brillant et captivant, un beau portrait de femme tout en finesse et en délicatesse.
- Éditions Hugo et Cie en novembre 2017
- Traduit par Francois Thomazeau
- Pages : 320
- ISBN : 9782755633016
- Prix : 19,95 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Lorsque la jeune et brillante Virginia, productrice de télé d’une chaîne d’informations trouve sur son bureau, au milieu des coupures de presse, le communiqué de la police de Washington signalant la disparition d’une jeune avocate, le mot DISPARUE ne va plus quitter son esprit. Malgré le scepticisme de ses collègues, la journaliste suspecte l’ambitieux substitut du procureur d’être au cœur de quelque chose de bien plus sinistre, d’autant qu’Evelyn a été vue pour la dernière fois en quittant un restaurant, seule, après une dispute avec son époux.
Du fait des conflits qui minent sa rédaction et ses collaborateurs, Virginia se retrouve à enquêter seule.
Risquant sa carrière, sa vie et peut-être même sa propre santé mentale, Virginia, en véritable journaliste d’investigation, se retrouve en immersion dans l’obscurité des affaires de Washington dans une enquête qui la plongera à travers les réseaux inextricables de corruption qui lient la presse, la police et la politique dans la capitale américaine.
L’AVIS DE LAURENT FABRE
La journaliste de Christina Kovac est un thriller brillant et captivant, un beau portrait de femme tout en finesse et en délicatesse.
Productrice dans une des plus importantes chaînes de télévision d’information de Washington, Virginia Knightly vit son rêve de gérer les programmes à sa guise, délaisssant son métier d’antan, journaliste.
Pourtant, un jour, au gré de ses pérégrinations de recherche de sujet, un avis de recherche l’interpelle …
Une jeune avocate d’un grand cabinet, Evelyne Carney, a disparu du jour au lendemain alors qu’elle venait de se disputait avec son mari dans un restaurant.
Ce qui aurait pu n’être qu’un fait divers parmi tant d’autres dans la capitale des Etats Unis d’Amérique va devenir l’enjeu de la vie de Virginia Knightly.
Elle va devoir réendosser contre l’avis de tout le monde de nouveau l’habit de … journaliste.
Quand on évoque Washington, District of Columbia, la Maison Blanche, le Capitole, la Cour Suprême ou le Congrès peuvent surgir de nos connaissances sur la capitale fédérale.
C’est une ville prestigieuse mais également, en comparaison d’autres grandes métropoles américaines comme Los Angeles, New York ou Chicago, une petite ville indépendante, comme l’indique l’auteur « tout le monde se connaît ou presque … ».
Qui mieux qu’une ancienne journaliste, Christina Kovac ayant travaillé pour la télévision américaine à Washington pouvait nous faire pénétrer dans les coulisses d’une chaîne d’information ?
Et le raconter dans une histoire à couper le souffle, dans la peau d’une productrice exécutive (équivalent à directeur délégué) à la premier personne du singulier pour encore mieux nous faire pénétrer son mental, ses certitudes, ses craintes, sa carapace externe et intérieur de Working Girl.
D’emblée, le ton est donné, le style est précis, maîtrisé, l’auteur sait de quoi elle parle, rapidement le lecteur suit les traces de Virginia Knightly et sera happé par son désir de découvrir ce qui est la notion de base du journalistme d’investigation, le leitmotiv, la raison d’être : faire éclater la vérité.
Pour Virginia, cette histoire de disparition n’est pas anodine, comme tout journaliste qui se respecte, elle flaire quelque chose de louche derrière (pour des raisons de spoiler je n’en dirai pas plus …), il lui faut alors mettre les bouchées doubles, mobiliser toute son équipe, obtenir des infos, encore des infos, toujours des infos. Pas seulement car il faut également s’assurer de la fiabilité des sources des informations avant de pouvoir les passe à l’antenne, ne pas dévoiler des révélations qui pourraient porter préjudice à la chaîne de TV.
Tout le monde le sait, même pour l’une des plus importantes de Washington, personne n’est à l’abri et tout est dans les détails …
Si une information se révélait plus tard être le fruit d’un mensonge, l’intégrité et l’honneur de la chaîne seraient remis en cause, les rumeurs, le bouce-à-oreille, les sponsors déserteraient le navire, l’audimat en chute libre, tout s’écroulerait comme un château de cartes, le début de la fin.
Pour Virginia Knightly, le personnage principale de ce thriller haletant, il lui faut redoubler de vigilance, assurer ses arrières, mobiliser et motiver ses coéquipiers, mettre la main à la pâte ou sur le guéridon quitte à délaisser son douillet bureau en acajou de productrice.
Tout le monde connaît l’adage « c’est comme le vélo, même après des années sans en faire, il suffit de remonter en selle pour retrouver des sensations et en deux temps trois mouvements, le tour est joué ! ».
C’est exactement ce qui se passe pour Virginia, rapidement elle va retrouver ses réflexes d’antan, se donner la peine d’aller au bout de ses investigations, sur le terrain qu’est la ville de Washington.
Cette ville prestigieuse de par ses institutions se révèlent comme un labyrinthe obscure, le soir venant, avec ses ruelles incertaines, ses bois environnants, malgré l’histoire chargée, les monuments érigés à la gloire des plus illustres personnalités des Etats-Unis qui l’entourent.
L’information n’attend pas, à toute heure de jour, comme de nuit, elle va devoir employer les grands moyens, son réseau d’informateurs, faire des recoupements, vérifier sur place et in-visu la véracité des sources, donner c’est recevoir, recevoir c’est donner, tout se monnaye qui derrière le manteau, qui dans le renfoncement d’un lieu de rendez-vous, l’auteur nous fait pénétrer sur les traces d’une véritable journaliste d’enquête, dans le jeu des faux-semblants, les apparences trompeuses, tout est possible dans ce monde de dupes et implacable, il faut avoir beaucoup de courage et de lucidité, de discernement pour se faire sa place, prouver sa valeur. Qui plus est, dans une des villes les plus violentes d’Amérique, en dépit de son prestige et de ville historique.
Même si l’histoire ne va pas jusqu’à la Maison Blanche, le récit flirte tout de même avec de hauts lieux du pouvoir politique, juridique, la police et bien sûr les médias (la télévision et la presse) pour nous hisser dans des alcôves intouchables, des sphères d’influence, caresser cette frange du haut gratin de la toute puissance, celle qui décide du destin de tout un chacun … ou presque.
La disparition d’Evelyne Carney agit comme un détonateur dans la tête de Virginia Knightly, son travail de recherche en coopération avec les enquêteurs va la mener très loin, plus loin qu’elle ne l’aurait voulu mais un pas après l’autre, une fois suffit, la machine est lancée et va la plonger irréversiblement, prise dans un étau, l’engrenage, malgré elle, tout va l’aspirait dans l’espace et dans les tréfonds de la ville mais surtout va la confronter aux plus plus vils et décharnés de l’être humain, à ses turpitudes.
A travers la lecture de La journaliste, j’ai aussi vécu le combat d’une femme, son abnégation, sa determination sans faille, à ses risques et périls, dissocier le vrai du faux et inversement, c’est un très beau portrait d’une femme dans une mer infesté de … requins, il règne une atmosphère souvent lugubre, tantôt sarcastique à travers les différents personnnages plus ou moins impliquées dans la disparition d’Evelyne Carney, les prismes des plus bas instints de l’âme humaine, ses failles et ses trahisons, les mensonges qui vont la heurter de plein fouet et souvent pas pour les bonnes ou mauvaises raisons, tout est lâché dans l’arène qui ressemble à s’y méprendre aux jeux antiques et de cirque de l’empire romain, rien de neuf sous les tropiques, on prend les mêmes et on recommence, tout est machination et montages fictifs à tous les niveaux, retour à la case départ, renvoi sans ascenseur.
Le roman s’articule bien, les chapitres s’enchaînent très vite et l’auteur a su insuffler une énergie communicative de la protagoniste dans son périple pour tenir en haleine le lecteur, le maintenir dans cet état d’apesanteur permanent dans l’action, j’ai ressenti une réelle empathie à l’égard de Virginia, à vouloir mener de front plusieurs lièvres à la fois, à trouver son salut dans ses indéniables qualités professionnelles, ses capacités mentales à repousser ses limites et ses défenses naturelles, son courage, son empathie à l’égard de la disparue qu’elle espère aider la police à retrouver, elle va devoir aussi apprendre à mieux connaître son milieu professionnel et les personnes qui la cotoient quotidiennement ainsi que les autres personnages qui interagissent à travers cette enquête pour personne disparue, c’est une enquête complexe qui va la mener au bout … d’elle-même.
Percer les secrets parmi les plus enfouis, pénétrer dans les arcanes des réseaux , qui ne risque n’a ou n’obtient rien dans ce cas, en tant que journaliste d’investigation deuxième acte de sa carrière, Virginia Knightly va donner, recevoir, se révéler d’autres cordes à son arc, devoir se découvrir et briller par sa perspicacité et son intelligence, faire tomber les masques ou les protéger, se déjouer des intrigues qui se tissent et se défont continuellement, elle va apprendre à ses dépens combien elle ne connaissait pas si bien la ville, et certains de ses acteurs les plus influents, qui l’a hissé de simple journaliste à productrice exécutive, Washington.
Pour moi et c’est très important de le souligner en tant que lecteur, au-delà de l’enquête menée par l’héroïne du roman, Virginia Knightly pour rechercher la vérité sur la disparition d’une jeune avocate d’un grand cabinet washingtonien, le personnage d’Evelyne Carney incarne cette jeune femme qui est arrivée dans la capitale fédérale avec plein d’espoir, d’illusion, le désir de prouver et se prouver à elle-même, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à toutes celles (et tous ceux aussi) qui ont fait le même chemin mais vers … Hollywood.
Elle a réussi à intégrer un des plus connus cabinet juridiques de Washington, elle s’est mariée, tout allait si bien, sa vie prenait le bon chemin … jusqu’à sa disparition.
Que s’est-il vraiment passé ce soir là alors qu’elle s’est disputée avec son mari dans un restaurant branchée de la Capitale ? Où s’est-elle ensuite rendue à la sortie de l’établissement ? S’est-elle volatilisée toute seule ou bien avec l’aide d’une tierce personne ? Autant de questions qui vont interpeller et vous alpaguer, vous donner envie d’aller jusqu’au dénouement stupéfiant et époustouflant.
La journaliste de Christina Kovac (The Cutaway pour le titre en version originale) est un thriller qui m’a agrippé et pris en tenaille d’entrée avec cette disparition mystérieuse d’une jeune avocate à priori sans histoire et dans le même temps, c’est un saisissant portrait d’une femme moderne, tout en nuance et contraste, une personne forte de tempérament et paradoxalement fragile dans ses apparences, dans un monde en pleine mutation, dans un milieu impitoyable, sans scrupule et… sans pitié.
Je vous invite à découvrir ce très beau roman qui est un formidable thriller mais qui recèle également d’autres richesses.
Je remercie infiniment les Éditions Hugo & Cie collection Hugo Thriller pour cet envoi, une qualité éditoriale irréprochable, une très belle couverture qui met dans l’ambiance, cette intrépide journaliste qui va devoir rester à l’affût et à sa plus grande attention, sous son regard incisif et acéré pour tenter de découvrir tous les tenants et aboutissants de cette enquête d’investigation passionnante.
L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT
Un formidable page turner ! Voici comment je qualifierais le premier de Christina Kovac, ancienne journaliste de profession et qui connaissait donc son sujet, même si celui du livre est fictionnel. Quoi que…
Une productrice de télévision, journaliste de terrain accompli, va enquêter sur la disparation mystérieuse d’une jeune avocate. Sans savoir pourquoi, elle va se prendre au jeu et d’un intérêt certain et troublé de mener des investigations sur cette disparition de cette jeune femme, tout de suite après avoir quitté son mari d’un restaurant. Ce qu’elle va découvrir au fil de son enquête, va se révéler terrible pour elle et son entourage professionnel, qui lui n’est pas au beau fixe. Son chef a décidé certaines choses dans son dos et un climat de paranoïa s’est installée au sein de la chaîne TV.
Une enquête incroyable, menée sur un excellent rythme et avec un bon sens du suspens et de retournements de situation comme il faut : tout est fait dans ce roman pour passer un excellent moment de lecture, pour peu que l’on aime ces récits d’enquêtes menés par des journalistes, véritables fouineurs comme on le sait et qui ont donné d’excellents films au cinéma ou de série télévisuelles. Le fait de situer ce récit en Amérique et qui plus est dans la capitale, donne tout son sens à ce récit de disparition et alimente ô combien le principe de suspicion, de paranoïa, de suspects louches dans toutes les sphères de la population américaine, même dans les plus hautes arcanes du pouvoir en place. Ce thriller compose avec des personnages certes un peu stéréotypés, cause de l’abondance et de l’image un peu cliché du journaliste américain « fouineur », mais chacun d’entre eux tire son épingle du jeu et leur présence tour à tour, donne de la substance au récit.
Un roman qui est tout droit calibré pour le grand ou le petit écran, c’est inévitable. Son sujet, ses personnages mille fois vus il est vrai, donnerait toutefois un excellent film ou une bonne série TV sur une ou trois saisons. Avis aux producteurs ! Dans l’attente d’une éventuelle adaptation, je reste sur une très bonne impression de lecture et il me tarde de découvrir le nouveau roman de l’auteure américaine !
A votre tour d’enquêter et de plonger dans les arcanes du pouvoir !
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Un livre qu’il faudrait que je tente à l’occasion !