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Il faisait particulièrement doux ce soir-là.
Nous étions en été, un samedi soir, la fête annuelle de la base nautique des Crozes avait battu son plein toute la journée.
Justine avait demandé à ses parents, également présents, de pouvoir passer la nuit avec sa cousine et deux copains de classe sur l’îlot des Bois-Obscurs, au centre du lac. Un camping entre pré-adultes. Une récompense pour le bon travail fourni toute l’année. Promis, ils seraient de retour le lendemain, à 10 heures au plus tard.
Le dimanche matin, les adolescents se font attendre. L’un des parents, de rage, parcourt la distance à la nage. Sur l’îlot il découvre l’étendue du massacre : les corps meurtris, outragés, dénudés.
Les familles des victimes, des accusés, la région, tous vont connaître le chaos et le déclin.
Ma vie d’enfant a basculé ce jour-là. Quelqu’un – quelque chose –, au visage indéfini, malveillant, a pris possession de mon imaginaire, de mon âme.
Vingt ans après le drame, l’occasion de dépasser ce traumatisme collectif s’offre à moi.
Je vais enfin pouvoir donner un visage à mes peurs.
L'avis de Léa D.
Merci à Fleuve !
Eté 1980, dans un village du Massif Central. Comme chaque année, certains habitants se réunissent pour faire la fête au club nautique. Certains de leurs enfants, deux filles et deux garçons, obtiennent la permission de camper sur un petit îlot juste en face du club. Ils promettent de revenir pour le lendemain matin. Ne les voyant pas revenir, les parents traversent l’eau et arrivent sur le lieu d’un carnage…
Cette tuerie inexpliquée de quatre enfants sonne le glas du lac de Basse-Misère et de son village. La vie dans la vallée décline, c’est la fin d’une époque. Pendant que les habitants se dissolvent peu à peu, le tuer cours toujours.
Un souffle, une ombre nous raconte l’histoire des habitants d’une petite ville, des meurtres inexpliqués, mais surtout de Marc-Édouard Peiresoles, un habitant de cette région devenu professeur à l’université de Toulouse. Homme renfermé, toujours anxieux, il va tenter de chasser ses démons personnels en faisant la chasse à d’autres démons, plus réels. Alors qu’il n’était qu’un collégien, il a assisté de loin à l’événement, ce qui a conditionné toute sa vie future. Il décide de reprendre l’enquête, pour tenter de comprendre l’indicible.
Je ne connaissais pas Christian Carayon avant de commencer Un souffle, une ombre, et je suis très satisfaite d’avoir pu remédier à cette lacune ! Malgré le fait que le point de départ de l’histoire soit un meurtre, Un souffle, une ombre s’éloigne de l’intrigue classique des romans policiers. Le personnage principal n’est ni un enquêteur ni un détective privé, il est un simple historien cherchant un peu de paix. Mais outre la construction de l’histoire, c’est davantage la façon de présenter les différents protagonistes qui fait la force du récit. Tout d’abord : Marc-Édouard. C’est un homme brisé, avec sa part de noirceur et de faiblesses, mais un homme bon malgré tout. Sa volonté de comprendre le passé, pour pouvoir mieux avancer, est très touchante. Pour ce qui est des autres personnages, ils sont tous bien distincts les uns des autres, mais tout aussi intéressants. La ville et le lac de Basse-Misère font partie prenante des personnages, on ressent parfaitement l’oppression et le désespoir qui imprègne encore les lieux.
Il faut s’attendre à un roman dense, fouillé : il y a un certains nombres de personnages et de descriptions, donc ne soyez pas surpris ! Un souffle, une ombre est donc une lecture intéressante et que j’ai apprécié.
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