Chelsea CAIN : Pourquoi moi

INFOS ÉDITEUR

Parution aux éditions JC Lattès en mai 2016 Parution aux éditions Livre de poche en octobre 2017 Traduit par Perrine Chambon Tout le monde pensait que Kick Lannigan était morte. Enlevée par des inconnus à l’âge de six ans, elle a incarné le pire cauchemar de tous les parents. Cinq ans plus tard, elle est retrouvée et fait la une des journaux. Depuis, Kick n’a eu de cesse de vouloir échapper à son passé. Désormais âgée de vingt et un ans, elle sait se défendre. C’est une pro des armes à feu, elle peut crocheter des serrures, esquiver les coups, lancer des couteaux et étudie les arts martiaux, entre autres activités. Kick n’est pas vraiment quelqu’un de sociable. Mais quand un mystérieux ex- vendeur d’armes baptisé Bishop lui demande de l’aider à retrouver deux enfants récemment kidnappés, elle accepte. Bishop a des contacts dans la police, des moyens visiblement illimités et encore plus de secrets qu’elle. Premier coup marque le début d’une époustouflante nouvelle série dans le domaine du suspense psychologique. Un livre haletant mené tambour battant par une héroïne extraordinaire qui se bat contre les fantômes de son passé. Premier coup ne ressemble à aucun autre livre. (Source : JC Lattès – Pages : 350 – ISBN : 9782709647519 – Prix : 21,50 €)

L’AVIS DE LEA D.

Merci au Livre de Poche !

Kick Lannigan a été enlevée à l’âge de 6 ans. Cinq ans plus tard, elle est retrouvée et rendue à sa famille. Seulement, on ne se remet jamais vraiment d’une expérience semblable…

Maintenant âgée de 21 ans, la jeune femme fait tout pour ne plus être « faible » et sans défense : elle maîtrise les armes à feu, les arts martiaux, et – entre autres – sait lancer des couteaux et crocheter des serrures. Une des autres conséquences de son passé, c’est que Kick fait difficilement confiance, ne tient qu’à son frère et à son chien, et tente de rester hors des ennuis.

Mais l’arrivée fracassante de Bishop bouleverse son monde encore plus. C’est un ex vendeur d’armes, qui dispose de moyens imposants, des contacts utiles… Et surtout qui lui demande de retrouver deux enfants disparus. Malgré elle, Kick s’intéresse à cette affaire et se joint à Bishop.

Je suis très heureuse d’avoir pu lire Pourquoi moi, que j’avais raté à sa sortie en grand format chez JC Lattès. Car ce roman policier s’est avéré une lecture vraiment captivante !

Chelsea Cain a fait de Pourquoi moi un thriller psychologique très bien tourné, au rythme soutenu, et surtout a dépeint des personnages vraiment captivants. Le style d’écriture est très bon, les événements s’enchaînent parfaitement, et malgré les sujets glauques (notamment la pédophilie et la pédopornographie), il n’y a pas de voyeurisme inutile. Le suspens est là, mais surtout la psychologie et les émotions. Kick, notre personnage principal, est particulièrement touchante et frappante, dans tout les sens du terme ! Ce qu’elle a vécu l’a profondément impactée (normal, me direz-vous !), et cela influence toute sa vie, et malgré sa réticence à joindre l’enquête de Bishop, cela va être pour elle l’occasion de prendre sa revanche – sur son ravisseur Mel, sur les pédophiles, sur toutes les personnes qui l’ont traumatisé. Ensuite, il y a Bishop : un autre personnage complexe et intéressant ! Très dur, très professionnel, très renfermé… On ne sait jamais trop ce qu’il pense, s’il ment ou non, ce qu’il ressent. On peut entrapercevoir de temps en temps des failles et des blessures, mais vraiment très rarement. Ce qui donne encore plus envie de le connaître, bien sûr ! Le duo de ces deux personnages fait des étincelles, et si ils n’ont pas des méthodes orthodoxes, on ne peut pas nier leurs résultats. Dans les personnages secondaires, il y a James – le frère de Kick – et Mel – le ravisseur de Kick : tout les deux très intéressants, très complexes. Cela permet d’introduire notamment un certain syndrome de Stockholm, et les relations qui se nouent contraintes et forcées entre les agresseurs et les agressés. Chelsea Cain nous décrit encore une fois ces émotions avec justesse, avec beaucoup de force et de délicatesse.

Décidément Pourquoi moi est une excellente lecture, et je la recommande vivement !

L’AVIS DE HÉLÈNE B.

Ce thriller psychologique est terrifiant car le sujet qu’il traite est très difficile. Kick a été kidnappée par un homme nommé Mel lorsqu’elle avait six ans, elle déménageait souvent et était utilisée à des fins pédopornographiques. Elle est retrouvée à onze ans. Maintenant adulte, elle sait manier les armes et vit dans un appartement au-dessus de James un garçon qui a vécu le même sort qu’elle. Elle reste une jeune femme fragile mais déterminée, aussi quand un mystérieux personnage nommé Bishop lui propose de l’aider à retrouver deux nouvelles petites victimes, elle se lance corps et âme dans cette enquête. Elle va se retrouver face à ses démons une nouvelle fois et devoir reconstituer le puzzle de ces terribles années. L’ambiance de ce roman est donc particulière, heureusement l’auteure a choisi une grande décence pour évoquer ce terrible sujet. On devine l’horreur sans avoir de descriptions crues et violentes. Les souvenirs remontent lors de la mission proposée par Bishop, est-ce peut-être la thérapie qu’il lui fallait ?

Bishop, l’homme énigmatique qui lui propose cette mission est difficile à cerner tout au long du roman, je pense qu’on commence à l’apprécier à la fin du roman. Kick est un personnage intéressant, victime d’un enlèvement et de pédophilie, elle fera plusieurs thérapies qui ont échoué. Elle pallie ces échecs par le maniement des armes et la pratique des arts martiaux. Cependant , si la coquille semble solide , l’intérieur révèle une grande fragilité. On devine avec effroi qu’elle semble dépendante encore de son kidnappeur … on comprend bien à quel point la manipulation dont elle a été l’objet n’est pas si loin que ça. Tout cela évoque le Syndrome de Stockholm, phénomène psychologique que peuvent rencontrer les victimes de prise d’otage ou de séquestration prolongée.

J’ai apprécié ce roman qui a su aborder un sujet difficile avec pudeur et efficacité. Le suspense est très présent et la fin ne manque pas de surprendre le lecteur.