Alexis AUBENQUE : Nuits noires à Seattle – Tome 2 – Pour le bien des enfants

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Alexis AUBENQUE : Nuits noires à Seattle - Tome 2 - Pour le bien des enfants
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Parution aux éditions Calmann Levy en janvier 2013

Parution aux éditions Livre de Poche en janvier 2014

Becky Parker mène la plus douce des vies au sein d’une famille modèle américaine dans la banlieue chic de Seattle. Élève brillante, douée pour la musique, elle vient de retrouver la trace de son grand frère, Oliver, adopté tout comme elle, mais placé chez des parents bien moins aimants que les siens. La perspective de retrouvailles – ils ne se sont pas vus depuis leur tout jeune âge en Sierra Leone – est assombrie par les circonstances : Oliver est désormais un voyou en perdition, soupçonné du meurtre d’un grand chirurgien.

Le capitaine Mike Logan charge le lieutenant Rivera et son nouveau coéquipier Liu Zhang de cette enquête délicate où se croisent les bonnes âmes et les trafiquants d’enfants. Même si elle ne veut pas y croire, Becky s’interroge : son frère est-il une victime innocente ou un redoutable manipulateur ?

(Source : Calmann-Levy – Pages : 400 – ISBN : 9782702144381 – Prix : 18,50 €)

L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT

Un riche homme d’affaires est assassiné sur un parking…

Pas d’indices, pas de revendication…

L’affaire commence mal et pour Mike Logan et son équipe de flics, l’enquête s’annonce corsée.

Après avoir beaucoup apprécié la trilogie « River Falls », j’ai pris plaisir à retrouver le capitaine Mike Logan et sa nouvelle équipe dans la ville de Seattle.

Première lecture pour ma part de ses nouvelles enquêtes avec la sortie en poche récente du second volet : « Pour le bien des enfants » : l’occasion pour moi de retrouver le personnage de Logan, sa compagne Jessica Hurley (que j’ai trouvé un peu effacée dans cette enquête, le seul bémol de ce bon polar)

A partir d’une intrigue originale, que l’on pourrait trouver classique de par son sujet, mais pour ma part, j’ai trouvé le sujet bien traité et c’est ce que j’aime avant tout dans les intrigues du romancier français : celles ci sont toujours ancrées dans le réel, pas de mauvaises surprises ou d’histoires manquant de crédibilité : à l’instar des polars scandinaves qui allient enquêtes policières et vie politique ou publiques de leurs propres pays, Alexis Aubenque a écrit lui aussi une intrigue sur un sujet fort, propre à s’insérer au sein d’une enquête policière, et qui donne de la crédibilité à l’histoire.

Du bon polar, avec une écriture sobre mais efficace : du rythme, un bon dosage des événements qui relance à chaque fois l’intrigue, de bons personnages comme toujours (les principaux comme les secondaires), pas de violence gratuite, pas sanglant (néanmoins, cela n’empêche pas de ressentir cette violence en profondeur dans la lecture).

Alexis Aubenque a ce don de nous embarquer dans les côtés par toujours reluisants de la population américaine, que ce soit dans les sphères de la politique, de la famille et de nous écrire une histoire forte et que l’on prend plaisir à lire.

Bref j’ai passé un très bon moment en lecture et je retournerai prochainement à Seattle : je ne peux que vous recommander d’aller y faire un petit tour aussi et éventuellement de faire un petit décrochage par River Falls pour aller vous replonger dans les anciennes enquêtes du capitaine Logan, flic intègre et efficace.


L’AVIS DE MURIEL LEROY

Ce deuxième opus de la trilogie de Nuits Noires à Seattle, reprend là les mêmes personnages, mais l’histoire est plus sombre… Elle met en scène deux enfants, frère et soeur, venus de Sierra Leone pour être adoptés séparément… Ils ignorent tout l’un de l’autre et vont se retrouver au cours d’une série de meurtres…

Dans ce livre, on retrouve comme thème principal la misère et le pouvoir… Ou comment les pays riches profitent d’une certaine manière de la misère des pays pauvres à travers l’adoption des enfants…

Alexis Aubenque nous montre les failles de ce système, malgré les bons sentiments. Tous croient agir pour le bien des enfants, qu’il s’agisse de parents adoptifs, des associations dites humanitaires. Celles-ci n’en ont que le nom, puisque de fait il s’agit de ligues anti avortement qui, bien plus tard, en Afrique, sous couvert d’associations humanitaires n’hésiteront pas à enlever des enfant. Elles finiront, enfin, par créer un centre de GPA. On peut donc se demander, pour ces dernières, si l’humain compte véritablement. Celles-ci, sous couvert d’aide à l’enfance, exploitent là la misère des femmes, prêtes à utiliser leur corps, afin d’aider des couples « stériles », ou à retirer des enfants à leurs parents, pour que d’autres puissent en avoir….

L’adoption est bien analysée, dans ce livre, car il montre les divers points de vue, tant celui des parents que des enfants et permet de se poser de vraies questions sur nos sociétés actuelles. Qui sommes-nous pour profiter du désespoir de ces femmes obligées :
-de se vendre ou de vendre leur corps, (nouvelle forme de prostitution aux allures plus nobles)…
-d’abandonner leurs enfants pour manger…
– Qui paiera le tribut par la suite ?
-N’y a t-il pas d’autres solutions que d’arracher un enfant à sa famille ?

Est-ce la seule solution envisageable? Aller dans les pays en guerre n’est-ce pas la facilité d’un certain point de vue? Se soucie t’on autant des enfants que ce que l’on dit? Grand débat car il est vrai aussi que la vie de ces enfants là-bas est menacée par les guerres civiles, la famine. C’est un livre noir, tout en étant  vraiment très contemporain, qui nous laisse avec notre conscience après…

Ce que j’aime dans les livres d’Alexis Aubenque, surtout dans cette trilogie la, pour peu que l’on veuille vraiment s’intéresser au fond de ce thème, c’est qu’il ne laisse pas indifférent. Alors oui certains peuvent dire « moi quand je lis j’ai pas envie de réfléchir », mais est-ce un mal? Un livre n’est-il pas fait pour générer des messages? Qui à part un auteur peut dénoncer les dérives de notre Société, les Politiques nous ne les écoutons pas personne n’y croit plus; les journalistes, quant à eux, cherchent le sensationnel, alors qui d’autre? Le livre est un formidable vecteur pour dénoncer les failles du système, y compris les livres policiers. Peu d’auteurs s’y risquent vraiment, car ils craignent de lasser ou de ne pas être lus… Ils ont tort ! En effet, ce qu’ils disent est utile et peut réveiller certaines consciences.
Parler de choses légères est facile; on est plus sûr de plaire à la masse, par contre dénoncer, c’est prendre des risques à plus ou moins grande échelle. Donc à titre personnel, j’ai une fois de plus aimé ce livre, et même davantage que le premier, car il touche à l’enfance et les agissements de certains pour le bien des enfants: mais quel bien? A qui cela profite t-il? Beaucoup de questions auxquelles je ne pensais pas véritablement. Cela m’a remuée et j’ai eu beaucoup de mal à trouver les mots pour en parler…. Faire une critique de ce livre est loin d’être aisée, car il ne peut laisser indifférent, et c’est donc plutôt une sorte d’analyse que j’en ai retirée.

Lisez-le vraiment et vous comprendrez ce que je veux dire! Ce livre est loin d’être creux, fade, et rien que pour cela je le conseille vivement.

Après « Charité bien ordonnée », j’ai eu du mal à lire un autre livre, du coup j’ai pris le second… Là que faire ensuite? Prendre Noel à River Falls où là encore on retrouve une critique de la société, dont je ne manquerai pas de vous faire part…

A bientôt donc pour un autre volet


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