- Éditions De Borée, le 12 juillet 2018
- Pages : 368
- ISBN : 9782812923371
- Prix : 7,50 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
La découverte du journal intime de Juliette, sa fille, sonne l’heure de la vengeance pour son père, qui décide de traquer et d’éliminer la bande de jeunes voyous qui ont violé sa fille et lui ont fait endurer des actes infâmes de barbarie, la poussant à commettre l’irréparable. Juillet 2014 : Redouane Ben Diff, 22 ans, est retrouvé mort à Tournai. Ce délinquant, au casier impressionnant, a trempé dans tous les délits et entretient des velléités terroristes. Le crime est-il en lien avec ses nombreuses exactions ? Les indices sont minces, les pistes fragiles, surtout lorsque le commissaire Baudoin, du Centre de Coopération Policière et Douanière, les informe que Ben Diff avait été déclaré mort, depuis plusieurs mois, en Syrie.
L’AVIS DE CATHIE L.
Vengeance assassine, huitième roman de l’auteur, a été publié par les éditions De Borée en 2018. Ecrit à la troisième personne, au présent, pour plus d’immédiateté. Le style est moderne, nerveux, un tantinet gouailleur. Les phrases sont courtes, Alain Fabre va à l’essentiel, ne nuisant en rien à son sens du détail pour situer l’action. Les dialogues me font souvent penser à la patte inimitable de Michel Audiard. Le roman est découpé en 76 chapitres, donnant alternativement la parole à l’enquêteur et au tueur.
L’intrigue
Un homme, barbu et portant des lunettes fumées, abattu par balles est retrouvé près du pont des Trous. Aucun indice, aucun témoin. Les policiers fédéraux n’ayant pas réussi à l’identifier, ils demandent le concours du CCDP. Après de minutieuses recherches, il s’avère que le mort anonyme n’est autre que Redouane Ben Diff, officiellement mort un mois plus tôt en Syrie. Cherchez l’erreur !!
Dans les jours qui suivent, deux autres hommes sont abattus avec des balles de même calibre que le premier. L’affaire sent de plus en plus le règlement de compte, même s’ils ont eu lieu à Tournai, Paris et Marq-en-Baroeul. Quel point commun entre les trois victimes ? Et surtout, quel mobile ?
Monde la police: bien documenté : une enquête menée conjointement par la police fédérale belge, la PJ de Paris ainsi que le CCDP, assurant une fonction de conseil et de soutien non opérationnel pour les services belges et français n’est pas simple à mettre en scène. Il faut tenir compte des méthodes différentes, ainsi que le contexte propre à chaque pays ou région. Alain Fabre nous conduit dans ce dédale avec compétence, même si j’avoue que, parfois, j’ai éprouvé quelques difficultés à m’y retrouver. Il fait allusion aux fichiers utilisés par la police tel que le TAJ (traitement des antécédents judiciaires), ou le FAED (Fichier automatique des empreintes digitales), décryptant pour nous des sigles et des pratiques parfois énigmatiques, ainsi qu’au personnel CaLog, des civils chargés des tâches de la police technique et scientifique.
Les lieux
Alain Fabre ne s’encombrant pas de descriptions inutiles, ils distillent les détails à petites doses, notamment concernant la ville de Tournai, l’un des principaux lieux de l’intrigue : « Face à lui, il admire, comme à chaque fois, le beffroi qui est le plus ancien de Belgique et le sommet des cinq tours de la cathédrale. A sa droite, la Halle aux Draps. Elle reproduit, dans ses grandes lignes, la façade de l’hôtel de Ville de Gand. L’édifice s’est écroulé en 1881, mais a été fidèlement reconstruit à la fin du XIXe siècle. » (Page 26).
En conclusion
Alain Fabre nous offre ici un bon polar, nerveux, très agréable à lire, avec des personnages très attachants et une intrigue qui tient debout. Belge de naissance, il éclaire notre lanterne sur les spécificités des langues et de l’identité de son pays, rappelant à nous lecteurs français, peu au fait de ces questions, que la Belgique est avant tout un pays que nulle séparation entre Flamands et Wallons ne devrait déchirer.
Le – : l’humour de comptoir, les plaisanteries un peu lourdes revenant un peu trop souvent dans les dialogues.
Le + : dans la vie, rien n’est simple. J’ai apprécié le fait que les personnages ne soient ni complètement méchants, ni béatement gentils. Il montre que les criminels sont souvent pris dans un engrenage auquel, pour diverses raisons qu’il ne nous appartient pas de juger, ils ne savent ou ne peuvent résister. Il s’agit de comprendre et non d’excuser leurs actes.
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