Stanislas PETROSKY : Dieu pardonne lui pas !

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Présentation Éditeur

Estéban Lehydeux, dit Requiem, est de retour. Le curé exorciste débarque cette fois sur le port du Havre.

Il y découvre un docker bien sous tout rapport –  si, si ça existe  –, accusé de meurtre ; une boîte d’import-export d’objets et de matériel pas bien catholiques ; un syndicaliste forcené mais pas mauvais bougre ; des fanas du troisième Reich ; et bien évidemment une accorte jeune femme tellement mal fringuée qu’il s’empresse toujours, dès qu’il la croise, de la déshabiller  !

Entouré de ces drôles de paroissiens notre héros, un Don Camillo carburant à la bière plus qu’à l’eau bénite, va devoir jouer du goupillon et faire quelques entorses aux règles de son ministère pour parvenir à distinguer le bon grain de l’ivraie…

Ce deuxième épisode des aventures de Requiem est basée sur un fait réel  : l’histoire de Jules Durand, qui défraya la ville du Havre en 1910. Cette sorte d’affaire Dreyfus dans le monde ouvrier est encore dans les mémoires de nombreux havrais.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Lajouanie
Date 14 avril 2017
Pages 186
ISBN 9782370470812
Prix 18,00 €

L'avis de Christophe Dubourg

Estéban Lehydeux, dit Requiem, est de retour. Le curé exorciste débarque cette fois sur le port du Havre.

Il y découvre un docker bien sous tous rapports – si, si ça existe –, accusé de meurtre ; une boîte d’import-export d’objets et de matériel pas bien catholiques ; un syndicaliste forcené mais pas mauvais bougre ; des fanas du troisième Reich ; et bien évidemment une accorte jeune femme tellement mal fringuée qu’il s’empresse toujours, dès qu’il la croise, de la déshabiller !

Entouré de ces drôles de paroissiens notre héros, un Don Camillo carburant à la bière plus qu’à l’eau bénite, va devoir jouer du goupillon et faire quelques entorses aux règles de son ministère pour parvenir à distinguer le bon grain de l’ivraie…

Ce deuxième épisode des aventures de Requiem, de Stanislas Petrosky, est basée sur un fait réel : l’histoire de Jules Durand, qui défraya la ville du Havre en 1910. Cette sorte d’affaire Dreyfus dans le monde ouvrier est encore dans les mémoires de nombreux havrais.

Préambule : Je suis toujours passé à côté de l’univers des Dard, Monfils, etc… J’ai bien tenté à 15 ans de lire San Antonio mais on va dire que j’étais sans doute trop jeune pour apprécier la verve et les jeux de mots du bouquin entamé… et jamais fini. Je n’avais jamais récidivé depuis, déjà parce que ce n’était pas – à priori –ma tasse de thé mais aussi par méconnaissance du genre et par peur d’être largué dans un univers codifié qui m’était étranger : l’argot. Pourtant, je suis fan des Barbouzes, des Tontons flingueurs, des Audiard, Ventura, Gabin etc… mais ce que j’ai souvent apprécié au cinéma m’a toujours échappé en littérature.

Pour ça qu’à 40 ans (largement) passé, je remercie aujourd’hui le curé de m’avoir fait rentrer sous ses ordres. Alors sois gentil avec tes lecteurs dans tes romans, Requiem, les brebis égarées sont converties… et laisse ma femme et mon beau-frère tranquille !

Requiem revient donc, tout aussi déjanté, accompagné cette fois-ci par la jolie Sandy, aussi belle que mal fringuée !

La série des Requiem, c’est avant tout un personnage. Et un sacrément bon. Croisement improbable entre Don Camillo, Guy Gilbert (le curé en Santiags) et Bébel, c’est un drôle de paroissien, un curé qui ne ressemble à aucun autre, qui ne fait ni dans la dentelle, ni les choses à moitié. En verve, aussi prompt à dégainer ses mots qu’à tirer sur tout ce qui bouge (et pas qu’avec son calibre en acier…), il se pose un peu en justicier ecclésiastique. Parce qu’il faut préciser que Requiem fait partie de la Sapinière, les services secrets du Vatican. Un peu comme l’agent secret James Bond du MI6 (1) … mais en beaucoup plus marrant. Un curé secret, quoi…

Requiem, c’est aussi en filigrane, une critique de la société. De ses dérives, – Internet et le Darknet pour le 1er opus -, les groupuscules néo-nazis pour celui-ci -, à ses travers (de porc mais pas que), tel que le racisme,  – qu’il désamorce en une ou deux phrases à l’intention du lecteur avant que son héros ne soit mis à l’index par ses mots -, et qu’il fustige et dénonce (avec force) par ailleurs. Si l’auteur a fait de son héros un curé, il ne tire pas pour autant à boulet rouge sur la religion. Requiem est juste, il fait la part des choses. Le curé considère que s’il y a des brebis galeuse dans la team du Seigneur, il y en a aussi dans d’autres corporations. Il ne force pas le trait, ne se moque pas de l’Eglise. Requiem reste un homme de foi (il s’adresse et se réfère ainsi beaucoup au Patron) mais se sert aussi de ce que son Bon Dieu lui a légué entre les jambes. Et la vache ! Il est sévèrement burné le cureton !

C’est un antidépresseur Requiem, un antimorosité aigu, une prescription obligatoire. Un roman qui à chaque page tournée, nous arrache un sourire, voire un rire. Des références émaillent le roman. Certaines, que les moins de 20 ans ne peuvent (peut-être) pas connaitre (la fameuse porte verte par exemple), d’autres plus évidentes (cinématographiques ou littéraires)… mais toujours savoureuses. Des clins d’œil aussi, que les mordus d’auteurs et de lecture sauront apprécier : La juge Favan, un certain Saussey, Falvo, Loley… Et que dire de ses notes en bas de pages sinon que l’on se marre assez souvent ! L’auteur est féru de jeux de mots, de calembours et de contrepèteries et ça va parfois loin, très loin, jusqu’aux titres de ses chapitres… Un exemple ? Okay, un seul… Pas envie de recevoir une Ostie jaune ou une extrême onction de la part du curé, moi !

« Chapitre où j’ai un dur repas… »

Nous, lecteurs, ne sommes pas lésés… enfin, si, peut-être un peu quand même… Parce que le serviteur du Seigneur ne nous épargne pas non plus ! Il interpelle nos femmes, nous brutalise (gentiment, hein !) très souvent… Bref, le lecteur aussi en prend pour son grade. Presque un roman participatif ! C’est la grande force de Requiem : Ne pas se prendre au sérieux tout en énonçant quelques vérités.

Un très bon roman passé sur les bancs de l’église. Comme quoi… C’est court (moins de 200 pages), drôle (que 200 pages) mais pas que… parce que c’est aussi instructif.

N’hésitez pas, Lisez Requiem, Okay, c’est : Il court, il court, le furet… (2) mais qu’est-ce que c’est bon !

La politique vous tue ? Essayez la religion !

Notes
1 – Note au curé : James Bond est un agent du MI6, les services de renseignements britanniques Extérieurs. Et non du MI5, parce que ça, l’Intérieur donc, c’est Chapeau melon et bottes de cuir… (Voilà, c’est cadeau, c’est pour ma femme : Arrête de l’embêter dans tes bouquins… ;-))
2 – Même toi cher lecteur…devrais trouver facilement…
Note à Cécile : Une pensée pour toi, te laisse pas exorciser plus longtemps, prends les armes ! 🙂

L'avis de JEAN-MARC VOLANT

Une nouvelle plume à découvrir en provenance de cette fort sympathique maison d’édition, et quand je dis une nouvelle plume, ce n’est pas que je ne connais pas encore l’écriture de Stanislas Petrosky qui n’en est pas son premier roman, mais parce que cette fois ci , et depuis son arrivée chez Lajouanie éditions, notre cher auteur est parti rejoindre des territoires et des lieux d’écriture dont il affectionne.

Si il y a découverte, c’est aussi avec ce personnage incroyable et « pas piqué des hannetons » que ce curé, pas très catholique (oui je sais cette blagounette est facile, j’en conviens) nommé Esteban Lehydeux mais baptisé par ses ouailles (ou pas) sous le nom charmant de Requiem. Ce curé pas comme les autres, aime la bonne chair (ah ça oui, et ca vaut son pesant d’or quand il en parle et ce, dans les deux sens du terme et dans tous les sens même je dirais (ou dirait-il en interpellant le lecteur de ses aventures), la bonne bouteille, la bonne vadrouille et faire les 400 coups !

Sa seconde aventure (et Requiem se charge de nous rappeler souvent sa précédente escapade littéraire) le transporte sur le port du Havre où il doit enquêter sur la mort d’un docker. Une mort suspecte (bien évidemment!) qui n’est pas sans rappeler un fait divers en 1910, se déroulant dans les mêmes circonstances. Dès lors, notre cher Requiem, avec ses fidèles ouailles, va partir enquêter et cette investigation (qui n’est pas de tout repos, faut-il encore qu’il prenne le temps de se reposer, entre deux parties de jambes en l’air) va le conduire à rencontrer des personnages plutôt farfelus jusqu’à la résolution de celle-ci.

Ami lecteur (ou lectrice bien sûr, ce cher Requiem n’est pas misogyne pour un sou) je te préviens quand même que si tu n’aimes pas le dialogue qui fuse, qui ventile, qui s’éparpille à tous vents et dans tous les sens, passes ton chemin, tu serais fort déçu(e). Par contre, si tu aimes les dialogues qui claquent, qui tapent, qui bousculent la verve verbale la plus stoïque qui soit, alors là tu es le bienvenu (et c’est pas Requiem qui va dire le contraire)… en effet, Stanislas Petrosky est un amoureux des mots, c’est surtout un amoureux d’une certaine gouaille verbale en écriture. San Antonio, Michel Audiard et d’autres du même genre sont les maitres mots dans cette jubilation d’écriture. Je l’avoue je ne connaissais pas San Antonio (juste de réputation) et si on peut quelquefois trouver cela un peu exaspérant (un peu lourd même), il faut avouer que sans cette gouaille verbale, le personnage de Requiem ne serait plus le même et quand on sait que celui-ci est un curé (ou du moins ce qu’il en reste vraiment de ses fonctions de prêtre, et exorciste en plus).

Une verve d’écriture qui donne du pep’s à ce roman policier mais pas que… (ouf, ca y est, j’ai enfin pu placer la tagline de cette collection d’ouvrages). Alors sans hésiter, si vous aimez les romans de Frédéric Dard, les dialogues d’Audiard et autres consorts du même acabit, précipitez-vous dans les pages des aventures (seulement deux pour l’instant) de ce curé pas comme les autres, mais qui est propre à vous faire perdre votre foi (ou le peu que vous avez) en vous damnant de la plus belle des façons (non mais, qu’allez-vous imaginer, chères futures lectrices, un peu de tenue que diable (oui mais un peu seulement la tenue hein…!)

L'avis de YANNICK PROVOST

Béni soit le retour de Requiem. Un tome en sa compagnie est assurément un moment de bien-être. Je me suis surpris à pouffer, pour ne pas dire rire tout seul dans mon coin. Dieu pardonne, lui pas aurait pu tout aussi bien se nommer Mon curé chez les putrides.

Alors quoi que c’est Dieu pardonne, lui pas ?

En gros, car je ne vais pas te dévoiler le truc, c’est une poilade  polarisante sur fond de docks, de groupuscule néo-nazi et d’histoire de meurtre. Intrigué par un fait divers, un docker accusé de meurtre, notre prêtre exorciste préféré, perfecto sur le dos, Doc Martens sur l’accélérateur de sa Ford Mustang, fond sur le Havre.

A travers un hommage appuyé aux dockers et aux luttes syndicales – je ne connaissais pas Jules Durand – Stanislas Petrosky plonge Esteban Lehydeux dans une boîte d’import-export louche. Très louche. Les salariés sont étrillés et certains triés sur le volet officient dans l’ombre. Ça fleure bon le trafic d’armes et avec des relents nazis.

Les personnages secondaires sont taillés sur mesure. Il y a de quoi rabattre à grands coups de goupillon dans la sacristie tant chez les méchants tordus que chez les sympathiques assimilés collaborateurs de Requiem. Et si certaines semblent avoir le jupon léger, notamment une jeune femme si mal fringuée qu’elle nécessite d’être déshabillée sans cesse, c’est toujours pour la bonne cause. Tu l’auras compris, il y a bien entendu un lot de galipettes.

La chair est faible, mais l’âme s’élève. Et si Petrosky fait couler davantage de bière que d’eau bénite entre ses pages, c’est pour faire laver l’aspect glauque du sujet en un éclat de rire.

Comme pour le 1er tome, le récit est rythmé, la plume vive et le langage pour le moins fleuri. Tourne les pages de cette œuvre et tu constateras que l’on fait dans le grossier mais pas dans le vulgaire. La nuance est de mise. La gouaille est sans pareille (mis à part les aventures de San A bien entendu). Le fait qu’Esteban s’adresse sans arrêt au lecteur ne fait que rehausser la promiscuité qui s’installe entre nous. Ce niveau de familiarité est à mon sens agréable. Que dis-je généreux !  Ce roman s’avale comme une grande lampé de whisky écossais. C’est plein de saveur et ça réchauffe.

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