Philippe NICHOLSON : Extramuros

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INFOS ÉDITEUR

extramuros - Philippe NICHOLSON
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Parution aux éditions Kero en février 2015

Quand les entreprises auront pris le pouvoir, de quel côté du mur serez-vous ?

Dans un monde confronté à de fortes chaleurs et à une pénurie d’électricité, des zones d’affaires se sont multipliées. Elles assurent le confort et la sécurité des employés de grandes sociétés, séparés par de hauts murs électrifiés du commun des mortels aux conditions de vie de plus en plus difficiles. Les zones d’affaires, s’accaparant énergie et richesse, sont vite devenues plus puissantes que les pays qui les accueillent. L’Espagne vient de leur céder une de ses régions pour y édifier le premier état-entreprise, Evergreen. Mais dans le monde, la révolte gronde et la résistance s’organise. Le jeune Max souhaite en faire partie. Il va être entraîné malgré lui dans un engrenage qui risque non seulement de bouleverser sa vie, mais de changer la face du monde.

Devant la menace d’un monde gouverné par les entreprises, chacun va devoir se positionner et se confronter à sa propre vision de la résistance. Philippe Nicholson signe le polar politique du XXIe siècle.

(Source : Kero – Pages : 352 – ISBN : 9782366581348 – Prix : 19,90 €)

L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

Les romans d’anticipation sont particuliers. Soit on adhère au genre ou alors pas du tout. Ce roman fait partie de ceux auxquels j’adhère, car il a su titiller ma curiosité, car pour une fois il ne s’agit pas d’une catastrophe planétaire, d’un cataclysme, de la folie humaine ou des nanotechnologies ayant pris le pas sur l’homme.

Dans ce roman nous avons simplement la conséquence de la dérive du monde actuel aussi bien en terme politique, qu’écologique, que financier et qu’en terme humain.

L’idée de départ est fort séduisante : suite aux crises financières du début du XXIe siècle, les grandes entreprises ont pris le pouvoir géopolitique de la planète. Les États ne sont donc plus que des faires valoir à la merci de ces zones affaires qui contrôle toutes les ressources. La société est maintenant coupée en 2 : d’un côté les zones affaires qui sont riches, puissantes et possédant toutes les richesses, technologie et confort et d’un autre côté, le reste du monde gisant la pauvreté, l’insalubrité et sans trop d’espoir d’en sortir.

Cette mise en opposition est bien construite, notamment grâce aux protagonistes de ce roman. Ils sont nombreux, mais ont tous leur utilité, leur finalité. Ces personnages sont comme le monde de 2045 tel qu’il est décrit : d’un côté les « méchants » issus des zones affaires, et tous les opprimés, idéalistes et révoltés de l’autre côté.

Nous suivons donc la destinée sur quelques mois de plusieurs personnes avec des histoires bien identifiées, mais qui finalement se recoupent. Tous ces personnages sont ciselés avec précision et minutie, qui font que chacune de leur facette rend service au roman.

Tout d’abord, il y a Max, un jeune homme élevé dans une zone affaires et qui n’en peut plus. Il veut combattre ces dernières en manifestant, mais celui qui le motive, Flynn O’Connor, est un être sombre avec une part d’ombre importante qui va jouer un double jeu avec le pauvre Max qui se retrouve embarqué dans une fuite en avant qui le dépasse et qui va beaucoup plus loin que la manifestation à laquelle il pensait participer.

Nous avons aussi les parents de Max, qui traversent le monde à sa recherche, et qui ne comprennent pas ce qu’il se passe. Là aussi dans ce couple, la dualité du monde est présente et crée des situations intéressantes, car la mère habite dans une zone en Irlande, et le père habite en dehors d’une d’elles près de Marseille.

Gravitant autour, il y a la rousse incendiaire Camille, issue des bas-fonds du monde et qui est prête à tout pour se faire une place dans le monde et qu’importe le prix à payer.

Nous avons également les politiciens, qui ne voient que leurs propres intérêts dans leurs négociations avec les zones affaires.

Enfin, il y a le représentant des zones, le ténébreux Ted Muller-Smith, représentant des zones, dirigeant toutes les zones d’une main de fer. Cet homme a toujours un coup d’avance sur tout le monde, profite de sa puissance, est antipathique à souhait. Un personnage qu’on aime détester, mais qui est en fin de compte le point central de ce roman.

Pour conclure, je dirais que l’auteur nous livre ici un roman intelligent, haletant et prenant. En effet, il prend les thématiques actuelles, les amplifie et donne à ses lecteurs des pistes de réflexion, car en y réfléchissant bien, tout cela peut être crédible, et ceci est très plaisant.

Cependant, comme souvent, la fin n’est, pour moi, pas à la hauteur du roman, car cette dernière n’est pas celle qui aurait dû être, celle qui me semblait logique. Cela m’a déçu et me laisse un certain gout d’inachevé et c’est fort dommageable surtout quand il s’agit de refermer le livre sur ce sentiment.

J’ai malgré tout passé un excellent moment avec ce roman de Philippe Nicholson. Même si vous n’êtes pas fan de roman d’anticipation, vous pouvez le prendre comme un thriller politique. Dans tous les cas, je vous le conseille.

Pour terminer, je reviens à la 4ème de couverture, et quand nous lisons le pitch, « Quand les entreprises auront pris le pouvoir, de quel côté du mur serez-vous ? », on se dit que la réponse est simple, mais l’est-elle vraiment ?

Aimerions-nous vivre libres, mais dans l’insalubrité, ou vivre dans l’opulence et le confort dans une prison déguisée ?

Ceci est un vaste débat, mais la réponse nous l’avons tous en nous…

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