Morgane CAUSSARIEU : Dans les veines

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INFOS ÉDITEUR

Dans les veines - CAUSSARIEU
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Parution aux éditions Mnemos en septembre 2012

Parution aux éditions Helios en mai 2015

La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.

Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n ose encore le prononcer.
Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.

Si Dans les veines ne s’interdit rien, c’est pour mieux revenir à l’essence première du vampire : un être amoral, violent, à l’érotisme déviant. Le récit emprunte au cinéma gore son esthétique de la démesure, et se nourrit de la culture underground.

Il redonne ainsi au mythe son sombre éclat et sa sulfureuse réputation, plus proche des univers de Poppy Z. Brite et d’Anne Rice que des romans de Stephenie Meyer…

(Source : Mnemos – Pages : 312 – ISBN : 9782354081447 – Prix : 19,50 €)

L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT

« Parce que les gentils vampires, ca n’existe pas »

C’est l’auteure qui le dit elle-même.

Morgane Caussarieu aime les vampires et elle le fait savoir dès son premier roman.

Et ça se sent à la lecture de celui ci. Sans pour autant renouveler le genre (comme avait pu le faire Anne Rice, grande dame de la littérature avec ses chroniques des vampires), la jeune auteure française a néanmoins su tirer son épingle du jeu, en nous concoctant un pur joyau jubilatoire de fureur, de violence verbale et physique, dans un climat de terreur morbide, dans un monde de chair, de sexe et de sang.

Surfant avec ses références culturelles en la matière de musique, cinéma, littérature spécialisée, Morgane Caussarieu a su, avec force et lyrisme, conjugué son envie d’écrire sur le genre vampirique, tout en montrant ce qui pouvait l’animer d’écrire sur le prince (ou les princes dans le cas présent) des ténèbres, maintes fois adapté à l’écrit comme à l’écran.

Indubitablement, si vous lisez ce roman (et si vous aimez le genre, c’est obligatoire sinon passez votre chemin pauvres mortel(lles) ), vous serez très envahi pour les innombrables références et univers qui font la part belle dans ce récit diabolique. Impossible de ne pas penser au film de Kathry Bigelow, aux écrits de Anne Rice, aux films surannés de la Hammer Films, du « Vampires » de Carpenter… Mais la force et le talent de la jeune romancière a été de jongler avec toutes ses références et d’en tirer un jubilatoire cocktail de violences sanglantes et terrifiantes avec tous les personnages qui composent ce premier roman.

Évitant les clichés les plus éculés sur ces créatures des ténèbres, mais sans les renier toutefois (elle a su en tirer le meilleur parti parmi tout le fatras entre mythes et légendes, qui existe à ce sujet) Morgane Caussarieu a écrit une fabuleuse histoire, d’une noirceur sans égal, d’une profondeur sombre comme la nuit, et même davantage.

Ses héros de la nuit, tous différents les uns des autres (une très belle galerie de dangereux buveurs de sang) écument la ville de Bordeaux et commettent les pires outrages en se régalant du nectar rouge qui coulent dans les veines de leurs victimes. Un duo de flics va avoir fort à faire pour traquer ses criminels, alors qu’il ignorent la réalité de leur identité. Au cours d’une soirée privée dans un club glauque à souhait, Lily jeune lycéenne et fille d’un des flics va entreprendre une dangereuse relation, perverse et veinéneuse avec l’un des prédateurs de la nuit. Dès lors, pour la jeune femme qui voit sa vie bouleversée, rien ne sera plus comme avant.

Et le flic père qui surprotège sa fille, tout en ayant une relation des plus ambiguë avec elle, va découvrir peu à peu l’horrible vérité sur l’amoureux de sa fille et aussi sur les criminels qui sévissent dans la capitale girondine.

Dans une ambiance malsaine, crue et cruelle, mélange addictif de chair, de sexe et de sang, la jeune romancière nous balade dans une véritable symphonie de l’horreur, et révèle devant nos yeux de lecteur, un cauchemar en temps réel. Tout au long de ces pages emplies de fureur et de noirceur, visuellement époustouflante (le final est d’une beauté sanglante et d’une horreur extraordinaire, et écrite avec une sauvagerie qui défie l’imagination) l’auteur nous convie à un déluge de violence dans ces pages noircies par la couleur noire des mots mais aussi par le rouge qui au fil du récit, remplit celles ci. Un mélange fascinant du « rouge et le noir » !

Mais on ne sombre pas dans le gore pour autant, c’est violent, sanglant certes mais le tout est écrit avec talent.

Son second roman « Je suis ton ombre » est tout aussi excellent (même si différent de par son sujet) et il fut mon second coup de coeur de l’année.

Je ne regrette pas ma découverte.

N’hésitez plus ! Si vous aimez le genre vampire et en plus le genre « vampire pas gentil du tout », entrez de plain pied dans son univers diabolique.

Cédez à la tentation de vous faire mordre par son écriture, et plongez avec elle dans les ténèbres rouge sang !


L’AVIS DE LAURE CHIRON

J’ai fait la connaissance des écrits de Morgane Causssarieu grâce à la chronique de « Je suis ton ombre », publiée ici même par Jean-Marc Volant, dans laquelle il mentionne le mot « vampires », en parlant de son premier livre, « Dans les veines ». Forcément, en bonne addict de ces créatures et de tous les mythes qui les entourent, je me suis jetée dessus lorsqu’il est sorti en poche aux éditions Hélios.

Eh bien bon sang, je ne regrette absolument pas de l’avoir fait !

Quand vous lisez le quatrième de couverture, il y est dit que l’écriture de Morgane Caussarieu est d’une méticulosité jouissive… C’est encore mieux que ça. En termes de méticulosité avec ses personnages, elle ne fait vraiment pas dans la dentelle, et remet au goût du jour le VRAI vampire, cet être odieux et sanguinaire, dans tout ce qu’il a de plus horrible pour satisfaire les besoin de sa nature d’immortel. Avec des termes trash et cash, son écriture navigue entre le langage ordurier, le familier et le langage soutenu, en fonction du personnage qui est au premier rang dans le chapitre en cours. Ainsi, on retrouvera des passages emplis d’une certaine « poésie » et pleins de bons sentiments, pour plonger au chapitre suivant dans la vulgarité la plus totale.

Parlons un peu des personnages, justement… On se rend vite compte que malgré la communauté qu’ils forment, ils sont chacun leur propre personnalité, et que pour certains d’entre eux l’entente n’est pas si bonne que ça. Le chef de la bande est un gamin haut comme trois pommes, à qui ont donnerait le bon dieu sans confession (tout du moins en apparence, bien sûr), et qui, quelque part, tient ses comparses en laisse. Parmi eux, une bande de mortels qui ne sont que des abreuvoirs et des fournisseurs de cames, auxquelles l’un deux, un ancien punk déchu, est véritablement accro.

Puis vient Damian, décrit comme une gueule d’ange (et c’est bien ainsi que je l’ai imaginé en lisant sa description), un vampire à l’âme torturée et sombre. Je n’aime pas faire de comparaisons entre les livres d’auteurs qui ont écrit sur le sujet des vampires, mais avec Damian, force est de constater que je n’ai pu m’empêcher de penser au couple de Twilight lorsqu’il commence sa relation avec Lily… (ne pas m’étriper, merci d’avance !). Pendant quelques chapitres, Morgane Caussarieu a tellement bien détourné les pistes que j’ai bien cru me retrouver avec un gentil vampire plein de regrets, et failli lâcher ma lecture. Fort heureusement, ma comparaison inutile et tordue s’est bien vite arrêtée, lorsque la véritable motivation de Damian est apparue, et que l’auteure a remis les choses à leur place.

Ce qu’il faut aussi retenir de ce livre, ce sont les nombreuses et ô combien jouissives références autant cinématographique et littéraires que l’auteure nous distille savamment tout au long du livre. Rien que le nom de la boîte de nuit où les jeunes bordelais vont se dépraver, le Bathory, en est une qui m’a donné le sourire jusqu’aux oreilles. Des références comme celles ci, qu’elles soient contemporaines ou bien plus anciennes, le livre en est truffé, et c’est vraiment le pied. Elle maîtrise le mythe du vampire sur le bout des doigts, et venant d’une jeune auteure qui s’attaque à un sujet aussi vaste et exploité, ça frôle la perfection.

Avec « Dans les veines », Morgane Caussarieu remet les points sur les I et les barres sur les T : non, les vampires ne sont pas tous gentils, ce sont des monstres sanguinaires et égoïstes, qui ne pensent qu’à eux… et à ne surtout pas se faire griller par le soleil. Merci pour ça, parce que Edward Cullen qui vous fait une soirée disco dès qu’il met le nez dehors en plein jour, je l’ai encore en travers de la gorge !

J’ai aussi impatiemment attendu une chose en particulier dans ce livre : la transformation. Comment, chez Morgane Caussarieu, on passe de l’état de poche de sang à celui d’immortel. Et là… Outch. J’avoue que c’est le seul bémol que j’apporterai à ma lecture, parce que la manière dont se passe les choses est comment dire… D’une violence extrême, et ne se fait pas en une seule fois comme on a pu le lire avant. C’est vraiment dégueulasse (pardonnez-moi l’expression), et ce n’est pas celle que je préfère dans ce processus…

Il y a quand même une précision importante à apporter pour les futurs lecteurs qui décideraient de se lancer dans la lecture de ce livre : si vous êtes des âmes sensibles, abstenez-vous. Le gore, le vrai gore je veux dire, où le sang et les tripes volent dans tous les coins est présent à chaque page. Morgane Caussarieu n’épargne pas son lecteur, parce que comme elle le dit si bien « Les gentils vampires, ça n’existe pas… ». Mais ça, je le savais déjà, et l’auteure le confirme d’une manière aussi brillante que sanglante.

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3 Commentaires

  1. Géniale ta chronique Jean-marc, j’adore ♥__♥
    Le livre et l’auteure aussi, tu me diras, et ce grâce à toi, alors une fois encore, un million de mercis !! La mienne arrive bientôt, et « Je suis ton ombre » est (enfin) entre mes p’tites mains depuis hier, mouhahaha !!

  2. […] Dans une ambiance malsaine, crue et cruelle, mélange addictif de chair, de sexe et de sang, la jeune romancière nous balade dans une véritable symphonie de l’horreur, et révèle devant nos yeux de lecteur, un cauchemar en temps réel. Tout au long de ces pages emplies de fureur et de noirceur, visuellement époustouflante (le final est d’une beauté sanglante et d’une horreur extraordinaire, et écrite avec une sauvagerie qui défie l’imagination) l’auteur nous convie à un déluge de violence dans ces pages noircies par la couleur noire des mots mais aussi par le rouge qui au fil du récit, remplit celles ci. Un mélange fascinant du « rouge et le noir » !http://polar.zonelivre.fr/morgane-caussarieu-dans-les-veines/ […]

  3. Ce fut un immense plaisir de t’avoir fait succomber à l’écriture de l’auteure et moi je ne regrette pas non plus ma découverte de son écriture « mordante » et enivrante !

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