Maxime CHATTAM : Que ta volonté soit faite

Maxime CHATTAM - Que ta volonte soit faite
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PRÉSENTATION ÉDITEUR

Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait Jon Petersen. Il est ce que l’humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là…

Réveillera-t-il l’envie de tuer qui sommeille en vous ?

Maxime Chattam nous manipule tout au long de ce récit troublant dont le dénouement, aussi inattendu que spectaculaire, constitue l’essence même du roman noir : la vérité et le crime.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Albin Michel
Date 2 janvier 2015
Éditions Pocket
Date 10 novembre 2016
Pages 384
ISBN 9782266207089
Prix 7,50 €

L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT

L’auteur nous l’avait dit : mon nouveau roman sera différent, de par le sujet et par son ambiance…

Et en effet, sans nul doute, la nouvelle publication d’un des grands maitres du thriller « made in France » est une vraie surprise !

Déjà la couverture sur fond blanc, avec un lettrage différent (rien à voir avec ses habituelles couvertures sur fond sombre) et ce visuel sobre d’un coquelicot rouge (sang ?) annonce la couleur (si je puis dire) et la tonalité d’un roman qui vous marquera et qui à coup sûr, fera date et figure d’exception dans la bibliographie de l’écrivain français.

Certes Maxime Chattam nous a habitué depuis quelques années à approcher un autre univers de son écriture à travers sa saga d’héroïc fantasy « Autremonde » mais pour les lecteurs habituels de ses thrillers sombres, violents et quelquefois cauchemardesques, « Que ta volonté soit faite » est à marquer d’une pierre blanche et la présence (de par sa couleur inhabituelle) de son nouveau roman dans votre bibliothèque saura là pour vous le rappeler.

Situant son récit dans un petit patelin américain du nom de Carson Mills, en plein Midwest, l’auteur français nous convie à approcher d’un peu plus près la vie de cette petite bourgade bien sous tous rapports, sans qu’aucun fait malencontreux vienne troubler sa tranquillité.

Et pourtant… quelque part, le Mal avec un grand M sévit depuis longtemps, à travers la jeunesse et la vie adulte d’un homme prénommé Jon Petersen, dont la vie et les actes seront racontés via la voix d’un narrateur mystérieux tout au long du livre.

Jamais Maxime Chattam nous avait donné l’occasion d’approcher la vie de ses personnages de cette façon : la narration de la vie de cette petite bourgade américaine, avec ses hauts et ses bas et les tourments de celles et ceux qui y vivent est tout simplement époustouflante et criante de vérité. Tant de sincérité et d’honnêté transparait dans ce nouveau roman comme on ne l’avait jamais pu le lire dans les précédents écrits de l’auteur, grand maître de nos frissons.

En nous contant la vie de Jon Petersen, figure emblématique de Carson Mills, et à la personnalité sombre et dévastatrice, le romancier nous convie à approcher la figure du Mal d’une façon plus proche de nous, dont on ne peut rester indifférent tant cette figure du Mal pourrait nous cotoyer un jour (peut être avons-nous eu déjà occasion de le faire malgré nous)

A travers différents faits tragiques qui vont secouer la petite ville de Carson Mills, Maxime Chattam nous raconte tout simplement la vie d’une ville paisible, violemment confrontée à ces démons intérieurs, qui viennent pourrir cette fragile tranquillité. Le personnage de Jon Petersen est absolument éblouissant et fascinant de perversité (le prologue du roman est d’une maestria remarquable) et on ne peut rester indifférent à son sujet tant sa personnalité pourrait etre plus proche de nous que l’on ne le pense.

D’autres personnages vont tout au long de ce roman, vont brilller eux aussi à leur manière. Ils seront un parfait contrepoint à la folie dévastatrice de Petersen, prêt à démontrer que le Mal qui a sévit et qui continue de pourrir les esprits des habitants de Carson Mills, doit être éliminé et mis hors de course.

Un roman bouleversant, émouvant, une épouvantable tragédie qui n’est pas sans rappeler certains romans (du moins dans l’ambiance) du grand Stephen King (dont on connait l’admiration de l’auteur français pour le romancier US) et celui de la grande écrivain JC Oates (son roman « Zombi »)

Le dernier roman de Maxime Chattam dans son final surprenant et très particulier, nous convie en plus (un peu comme dans son « diptyque du temps ») à nous interroger sur notre nature humaine, sur ce que nous sommes et ce que nous voulons pour aspirer à une vie meilleure.

Lorsque vous aurez fini ce roman, le titre de celui ci (bien mystérieux il faut l’avouer) vous sautera à la figure inévitablement.

« Que ta volonté soit faite » est un roman magistral et il est mon premier coup de coeur de l’année 2015.

Chose étonnante pour ma part de célébrer un auteur que j’ai connais bien pourtant en écriture et de lui attribuer un tel mérite mais quelquefois il faut accepter qu’une écriture habituelle prenne tout à coup un tournant et nul doute que le nouveau roman de Maxime Chattam en est un dans la carrière du romancier.

L’AVIS DE LAURE CHIRON

Qu’on se le dise tout de suite, le vingtième roman de Maxime Chattam est un excellent crû ! Si les Editions Albin Michel et l’auteur voulaient créer la surprise en publiant ce roman en littérature générale plutôt qu’en thriller, alors c’est gagné.

L’ambiance de ce roman est à proprement parler envoûtante, singulière et pourtant excessivement réaliste. Je n’ai eu aucun mal à me projeter dans l’atmosphère lourde des petites villes rurales de l’Amérique profonde, comme on peut souvent le voir dans certains films ou séries télé. Maxime Chattam a parfaitement reproduit l’ambiance sombre et noire des petites villes où tout le monde se connaît et se regarde en biais dès qu’un crime est commis. La violence et le mal, thèmes de prédilection de l’auteur, sont bel et bien présentes, mais sans surenchère ou description sanglante. Tout est dans la suggestion, au lecteur de se faire sa propre idée des scènes.

Déçue que j’ai été sur ses derniers écrits, j’ai retrouvé avec joie ce fameux style d’écriture si particulier qui m’a tant séduite à la première heure, à l’époque où je ne lisais que des polars étrangers.

Du côté des personnages (mon domaine de prédilection quand je lis), je n’ai pas été déçue non plus, ils m’ont accrochée de suite. Y compris le « méchant » de l’histoire. On apprend à les connaître au fil de leur vie, et à se faire notre propre opinion sur ces derniers. Quand je dis qu’il a su décrire une Amérique profonde, celle d’avant l’ère des nouvelles technologies, ce sont de bien faibles mots. Immergés, vous le serez immédiatement, et vous vivrez par procuration jusqu’à la fin du livre.

J’ai eu du mal à trouver mes mots pour décrire tous les sentiments que j’ai ressentis lors de ma lecture, sans tomber dans ces chroniques où tout il est beau tout il est merveilleux, c’est un livre génial. Force est de constater que c’est le cas ! Je me suis surprise à compter les heures avant de pouvoir retrouver ses mots, à espérer que tel ou tel personnage ne subirait pas les foudres de sa plume acérée. Et enfin, je me suis surprise à me dire « vivement ce soir pour que je lise la suite », et me dire dans la foulée, toute dépitée, « ah ben non, je l’ai fini… ». J’ai eu beaucoup de mal à me sortir de cet univers unique et pourtant si loin de ses écrits habituels.

Que ta volonté soit faite est un véritable hommage aux romans noirs à l’ambiance glauque et poisseuse, que j’affectionne tout particulièrement. Je me répète, ne vous attendez pas à du trash bien sanglant, ce n’est pas le cas. C’est mieux que ça. Et si vous aviez catalogué Maxime Chattam comme un auteur de thrillers digne des films d’horreur, changez vos étiquettes. Avec ce roman, Maxime Chattam montre qu’il peut encore nous apporter beaucoup, et continuer à nous surprendre, encore et toujours.

L’AVIS DE LEA D.

Enfin un nouveau Maxime Chattam ! Un événement que j’attends toujours avec impatience, surtout lorsque c’est un one-shot particulièrement intrigant comme celui-ci ! Intrigant aussi par le fait que Maxime Chattam semble s’éloigner de son style habituel. Il nous a habitués à des Thrillers qui font frissonner, souvent chargés d’hémoglobines, avec des retournements de situations… Depuis quelques temps, il revient au fantastique qu’il avait commencé avec Le 5ème Règne en poursuivant avec sa série Autre-Monde. Et aujourd’hui avec Que ta volonté soit faite, il part sur quelque chose qui se rapproche davantage de la littérature pure plutôt que du policier.

Nous sommes dans une petite ville du Midwest américain, et dont on va suivre l’histoire depuis les années 1960 jusqu’aux années 1980. Dans la ville de Carson Mills, tout semble aller pour le mieux. Petite ville, la plupart des habitants se connaissent, il n’y a pas l’effervescence des grandes villes américaines et ses dangers. Non, à Carson Mills, il y a pire : il y a Jon Petersen. On va découvrir beaucoup de personnages, tant principaux que secondaires, mais tous intéressants et bien décrits. Mais surtout on va pouvoir se plonger dans la psyché de Jon Petersen, qui parait être vraiment la quintessence du Mal. Il est arrivé au monde baignant dans le sang, ce qui semble l’avoir poursuivi et construit tout au long de sa vie. C’est un personnage auquel il est difficile, voire impossible de s’attacher. J’ai même souhaité que les forces de l’ordre l’attrape, m’égosillant « Mais c’est lui ! Luiii ! Vous ne voyez pas tous les indices sous vos yeux ?? ». Il y a certains méchants qu’on ne peut pas faire autrement qu’aimer, apprécier, s’attacher… Dans ce cas-là, impossible ! Mais certains personnages secondaires sont particulièrement attachants, comme le shérif, qui est vraiment celui que j’ai préféré. Mais surtout on ne peut que compatir avec certains des destins de cette petite ville : la vie de quelques-uns est vraiment très triste, à tirer des larmes.

Maxime Chattam a fait de Que ta volonté soit faite un hommage aux romans noirs américains. C’est vraiment un livre glaçant, qui décrit bien tout ce qui peut arriver de pire dans les profondeurs de l’Amérique, et tout ce qui peut se passer dans les petits villages reculés. Dans cette campagne reculée, à cette époque, la vie était vraiment très différente de ce que nous pouvons connaitre actuellement (encore que je suis sûre que ça pourrait se passer dans certains endroits), et c’est quelque chose à la fois très dure et très intéressant. On y découvre une manière de penser et des manières qui peuvent paraitre totalement étrangère et bizarre.

Avec Que ta volonté soit faite, Maxime Chattam revisite totalement son genre littéraire, nous prouvant qu’il peut toujours nous surprendre et nous interpeller. Je dirais difficilement nous émerveiller, vu qu’il nous plonge à chaque fois dans ce que l’âme humaine a de plus noire et de plus mauvais, mais à chaque fois c’est une vraie surprise et un excellent moment de lecture. Adepte de ses écrits depuis la première heure (ou presque), je suis vraiment captivée et soufflée à chaque fois. Il nous prouve qu’un auteur peut s’éloigner du genre dans lequel il a commencé et nous livrer quelque chose d’inédit et d’innovant. On assiste à un nouveau Chattam, même à une nouvelle écriture, une nouvelle histoire.

Comme chaque fois avec Maxime Chattam, je suis vraiment addict !

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