Jacques-Olivier BOSCO : Loupo

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INFOS ÉDITEUR

Jacques-Olivier BOSCO - Loupo
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Parution aux éditions Jigal en septembre 2013

Parution aux éditions Pocket en mai 2016

Loupo, Kangou et Le Chat se sont rencontrés dans l’antichambre de l’enfer, à l’Assistance Publique. Orphelin, fugueur ou petit voyou, leur galère ne faisait alors que commencer… Vingt ans plus tard, la vie, ils ont décidé de la cramer… Ils sont devenus voleurs, braqueurs et délinquants. Les casses, les flingues, le fric, l’adrénaline, la révolte, la nuit…

Ils sont comme l’orage, sombres et déchaînés… Sur les tuyaux du Chat, Loupo et Kangou – son ami, son frère – écument les bureaux de poste et les banques de la région parisienne. Pour l’argent, pour le plaisir, pour le frisson glacé… Jusqu’au jour où lors d’un braquage, Loupo tire par erreur sur un môme et le blesse grièvement. Après, c’est comme dans un rêve, plus la fin approche, plus les images s’effilochent…

Les flics lancés à leurs trousses, une meute des cités qui leur colle aux basques, ils deviennent des loups… Disparaître, se livrer, tuer ou être tués…

L’étau se resserre, mais avant, il leur faut solder les comptes et régler définitivement l’addition…

(Source : Jigal – Pages : 200 – ISBN : 9791092016062 – Prix : 16,80 €)

L’AVIS DE JEAN-MARC-VOLANT

Les petites frappes, les voyoux, les braqueurs à la petite semaine… voici un sujet exploité souvent dans le registre du polar, que ce soient en personnages secondaires dans une enquête policière ou en faisant partie intégrante d’une histoire dont ils sont les acteurs principaux.

C’est ce type de personnages que l’on va retrouver dans le dernier roman « Loupo » du français Jacques Olivier Bosco, paru aux Editions JIGAL, un auteur que je découvre à l’issue de cette lecture très aimablement proposée par le site Zonelivre.fr.

Loupo, Kangou et le Chat sont 3 jeunes gens qui ont vécu l’enfer de l’assistance publique et vingt ans plus tard, ils vont jouer les braqueurs, voleurs et délinquants. A la suite d’un braquage qui a mal tourné (l’un d’entre eux a tiré sur un gosse) ils décident de se ranger un peu avant de tenter le GRAND COUP comme ils disent… avant que Loupo ne se rende à la police, la consience dévastée par le remords, suite à la balle qui a frappé le jeune garçon lors de leur dernier coup.

Mais ils faut aussi qu’ils règlent leurs comptes avant car il semble que quelqu’un les a dénoncés aux flics…

Et puis Loupo a rencontré Nora aussi…

Ambiance sombre et dure du milieu des petites frappes de banlieue, qui vivent de leurs larcins, braquages au sein des cités ou même des grandes villes, le romancier français avec une plume bien stylée et assez forte (l’auteur connait visiblement le langage « très à fleur de peau » des voyous et il sait l’utiliser) nous dépeint un univers prenant, entre brutalité et sentiments avoués ou non. Son trio de personnages principaux (nos 3 jeunes cités plus haut) et une bonne galerie de secondaires volent de manière fulgurante tout au long de ses pages, et le tout sur un rythme endiablé. Tout va vite, trop peut etre pour les 3 petites frappes, qui voudraient bien se ranger un peu mais dont l’envie de gagner de l’argent vite fait, bien fait, les titille toujours.

Echanges forts, frappés comme un coup de poing dans la g…, des échanges verbaux et physiques durs, très durs parfois, toujours à base du langage propre aux voyoux (on regrettera cependant une utilisation un peu trop prononcée, quelquefois à la limite du caricatural de ce langage de la rue) néanmoins, les scènes se déroulent comme les différentes actes d’une pièce de théâtre jusqu’à la scène finale.

Derrière cette brutalité (un peu déguisée et surfaite, faut bien crâner un peu quand même quand on est un voyou) se dessine en trame de fond les caractères bien trempés, durs mais aussi fragiles de ces gosses de vingts ans qui ont juré de brûler les chandelles par les deux bouts. Accompagnant cette dureté, se trouve la jeune Nora, la douce dulcinée de Loupo, qui l’aime comme un fou. La jeune femme, par ses quelques apparitions dans les pages de ce roman noir, apporte un peu de lucidité et de douceur dans ce monde de brutes.

Un monde de brutes oui, qui ne s’achèvera pas dans la tendresse. On devine et on pressent des larmes et des coups forcément.

Si vous aimez ces personnages de voyous, avec leur langage bien à eux (il ne faut pas être allergique à la grossièreté et aux tournures ou vocabulaire particulier de la rue – un peu de modération aurait été la bienvenue malgré tout dans ce « LOUPO ») et les univers noirs, durs des cités dont les jeunes sont laissés un peu à la dérive, vous aimerez forcément l’histoire pas banale de Loupo et sa bande !

Un roman qui frappe et qui déménage bien.

Une bonne petite paire de baffes, si vous voulez pas avoir trop mal quand même.


L’AVIS DE LAETITIA

Loupo, c’est ce qu’on peut vulgairement appeler une racaille, un p’tit braqueur des cités, un jeune qui a déjà les épaules trop lourdes d’une vie qui commence à peine. Ses coups, Loupo les prépare avec des potes de l’Assistance, des potes qui en ont tout aussi gros que lui.

« Mais la vie n’en avait pas fini avec moi.
Cette salope. »

Puis vient le coup de trop. Le dérapage, la foirade morbide. Un gosse putain ! Tu as buté un gosse !

Un roman  noir empli de mots qui frappent comme si la mort attendait tapie derrière cette porte, derrière son pote Kangou, derrière le visage de la rousse et tourmentée Nora, derrière ce gosse… La mort en filigrane.

Violence, noirceur intense, désespoir.

Des bouquins sur les âmes égarées des cités, on en a lu. Je pense à l’oppressant Balancé dans les cordes de Jérémie Guez. Des histoires qui nous mettent en empathie avec ces jeunes abimés qui s’engagent sur le mauvais bitume. Et avec Loupo, Jacques-Olivier Bosco nous livre une véritable figure torturée, un personnage tendu et habité de démons qui le dévorent de l’intérieur. Un personnage écrasé et écrasant.

« Ce n’est pas pour son âme, son esprit que l’on a peur, c’est pour sa peau, ses os. Des loups à corps humain hantent les cités. Ils attendent, ils attendent que la nuit mange tout, comme le désespoir les dévore. Elle leur colle à la peau, elle leur bouffe le cerveau, elle leur y fout des étoiles, des envies, des tas d’envies. Et ça fait brûler les corps, ça les fait vibrer. S’exciter. »

L’écriture de Bosco est comme Loupo, raide, brutale et sans concession. Des mots comme une branlée, des mots comme des hématomes.

Un auteur à suivre, assurément.

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