Interview de Philip LE ROY pour Leviatown – Club Van Helsing

philip leroy - cvhAuteur français, Philip Le Roy est influencé par Hitchcock, Kubrick, De Palma et Tarantino, initié aux arts martiaux et bassiste rock à ses heures…

Le rituel de présentation … Qui êtes-vous ?

Ah ! La question la plus importante que l’homme se soit jamais posé : « Qui suis-je ? » Pour faire court, disons que :

– Je pense, donc je suis Philip Le Roy, avec un regard principalement tourné vers l’extérieur. Ce regard a engendré cinq thrillers à ce jour.

– Je ne pense pas, donc j’existe. Dans ce cas, mon regard est tourné vers l’intérieur. Ma conscience s’élargit, je deviens moi, vous, les autres, le cosmos, Dieu, le Diable, Bouddha. Là est ma véritable nature.

– Je suis, donc je ne suis pas. Je ne suis pas le mouvement, l’exemple, les tendances, l’opinion générale, la pensée commune…

Alors, selon vous, la collection Van Helsing « polar » ou « fantastique »?

« Cross-culture ». Mélange des arts et des genres, interaction du Rock, de la B.D., du cinéma, du jeu vidéo, de la littérature, fusion du policier, du thriller, du wu xia pian, du fantastique, du manga, de l’horreur, de l’aventure, de la comédie. La collection Van Helsing, c’est tout cela et même plus encore, ancré dans la réalité d’aujourd’hui.

Comment avez-vous été recruté par les créateurs de la série ?

A la manière de ceux qui ont recruté Jason Bourne. On nous a demandé d’oublier qui on était et de tuer sans se poser de question. Plus sérieusement, j’ai été contacté par des personnes qui partagent la même culture que moi, nourries au même cinéma et à la même littérature populaires, des fans de Tod Browning et de Bram Stoker, des docteurs ès vampires, des dingues de la Quatrième Dimension et de X-Files, des férus de films de série B et Z, des fondus de John Carpenter, Lucio Fulci ou Michael Mann. Le courant est passé instantanément comme si j’avais été assis sur une chaise électrique.

Selon vous quelles sont les qualités requises pour écrire dans cette série et ce genre de romans ?

Du style et de l’humilité. Du style, parce que c’est pour lui qu’on nous recrute, et c’est ce qui fait qu’aucun épisode de la collection ne ressemblera à un autre. De l’humilité, car il faut savoir mettre ce style au service, non de son ego, mais d’une bible que l’on n’a pas créée. Paradoxalement, et c’est là l’une des magies de la création, on s’aperçoit que les contraintes ou les figures imposées ne sont pas des entraves mais des éperons qui nous poussent à aller plus loin, dans des directions que l’on n’aurait jamais osé prendre.

Qui est l’illustrateur des magnifiques couvertures ? Avez-vous eu votre mot à dire sur l’illustration ?

Le coupable est Stéphane Valley. Je ne l’ai jamais rencontré mais il paraît que parmi ses dessinateurs favoris, il y a Berni Wrightson (lisez Presque humains et vous comprendrez) et Frank Frazetta. Donc tout va bien, nous sommes en phase à défaut de nous être retrouvés en face. J’ai bien sûr eu mon mot à dire sur l’illustration de Stéphane. Il a été le même que le vôtre : magnifique !

Avez-vous un monstre imposé pour l’écriture ou êtes-vous totalement libre de ce choix ? Comment avez-vous été inspiré ?

Le monstre ne nous est pas imposé. Mais on est prié de choisir un monstre existant, mythique, cinématographique, littéraire, légendaire. Quant aux chasseurs, certains sont proposés dans la bible du CVH. On peut ainsi y piocher le sien. Pour Léviatown, je les fais tous apparaître lors de la cérémonie d’ouverture présidée par Hugo Van Helsing. Cependant, j’ai préféré créer mon personnage principal. Il me fallait un héros sur-mesure. Ainsi est née Kathy Khan, une kunoichi descendante de Gengis Khan.

Léviathan, lui, m’est apparu tout de suite. Comme l’a dit Stephen King, il reste parfois du carburant à la fin d’un roman pour écrire autre chose. Il m’en restait après La Dernière arme. C’est ainsi que Léviathan est sorti tout droit de La Dernière arme, sous l’apparence d’un monstre qui, pour régner sur le monde, ne va pas sucer le sang, ni manger nos congénères, mais s’incarner dans du béton et prendre les rênes du vrai pouvoir : le pouvoir économique.

Quels sont les thèmes imposés pour l’écriture ? Quelles sont les limites ?

Aucun thème n’est imposé. Il n’y a qu’un axe dramatique à respecter : un chasseur est recruté par Hugo Van Helsing pour affronter de nos jours un monstre qui constitue une réelle menace pour l’humanité. C’est carrément une relecture contemporaine des mythes monstrueux, c’est Freaks chez Matrix. Une fois qu’on a intégré ce postulat, il est recommandé de ne pas avoir de limite, sauf sur la longueur du récit, mais là je déborde sur la question suivante.

Même question sur l’écriture : Y-a-t-il des critères imposés (format, nombre de pages) ?

La seule limite, qui pour moi était de taille puisque je suis plutôt un adepte du thriller bien épais, c’était le nombre de pages. J’ai un peu dépassé la limité autorisée, mais on n’a rien coupé. J’ai gardé le final cut.

Elle sera publiée un jour la petite bible du CVH ?

Non, car elle s’autodétruit à chaque fois qu’un auteur en prend connaissance.

Imaginez-vous une adaptation en série tv par exemple ? Qui verriez-vous dans le rôle de principal ?

Quoi ? Une série pour le télé française, avec des monstres, des scènes sanguinolentes, du fantastique, de l’horreur ? Kathy Khan à la place de Julie Lescaut ? Euh…oui on peut toujours rêver. Le rôle de Kathy requiert une belle actrice eurasienne de 18 ans, aussi agile et athlétique que Zhang Ziyi dans Le secret des poignards volants.

Léviatown, ce serait pas mal en B.D. aussi. D’ailleurs, cela se fera peut-être.

Quels sont vos projets pour l’année à venir ?

Couverture dangereuse sortira en février 2008 au Diable Vauvert. Suivront Casting fatal, un thriller en forme de huis clos et UltraViolence, un recueil de nouvelles. Les deux sont déjà écrits.

Je travaille actuellement sur des concepts de séries TV et je développe trois projets de romans, des thrillers toujours, dont le troisième volet des aventures de Nathan Love.

L’expérience du Club Van Helsing m’a donné envie de revenir à la source du thriller : la peur. C’est la réaction que j’aime le plus susciter chez les autres, avec le rire. Quand je vois un de mes lecteurs se marrer ou se bouffer les ongles, cela vaut tous les Goncourt.

A l’avenir, je vais donc m’atteler à vous faire de plus en plus peur.

Merci à Philip LE ROY de nous avoir accordé cette interview.

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Co-fondatrice de Zonelivre.fr. Sophie PEUGNEZ est libraire et modératrice professionnelle de rencontres littéraires. Elle a été chroniqueuse littéraire pour le journal "Coté Caen" et pour la radio.

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