Interview de l’auteur René MANZOR

Rene ManzorSébastien MOUSSE : Bonjour René, tout d’abord merci de m’accorder un peu de ton temps pour le site Zonelivre. Quand j’ai su, lors du Bloody Week End [1] de l’an dernier que tu écrivais, j’ai été étonné, pour moi Manzor, c’est surtout le père du génialissime 36-15 code Père Noël [2]… l’écriture une  Seconde passion ?

René MANZOR : En fait, une première. Mes écrits d’adolescent étaient avant tout romanesques. Si j’ai ressenti une difficulté, ça a été de me détacher de l’écriture romanesque en abordant le cinéma, plutôt que d’y revenir. Je me souviens qu’après avoir lu le scénario du “Passage”, Alain Delon m’avait dit: “J’ai beaucoup aimé votre roman”. Et il ne plaisantait qu’à moitié. Certains écrivains rêvent de faire du cinéma, moi j’ai toujours rêvé d’écrire des romans. C’est la plus belle façon de raconter une histoire. Car le lecteur n’est pas passif. On ne lui impose pas un imaginaire. On excite le sien. C’est lui qui « imagine », au sens premier du terme, c’est-à-dire qui fabrique des images. C’est lui qui réalise le film. Le lecteur n’est pas un spectateur, c’est un spect’acteur.

SM : Puisque l’on parle passion, pour écrire un livre sur les traditions funéraire autour du cadavre, est-ce parce que tu es passionné par ce genre de rituels ? Par l’approche de différentes sociétés culturelles autour de la mort ?

RM : Les rituels funéraires sont des portes d’embarquement vers une destination inconnue. Les thèmes de la mort et de l’après-vie me hantent depuis ma petite enfance. J’ai toujours eu du mal à envisager la mort comme une barrière infranchissable, je veux dire dans l’autre sens. J’accepte aisément qu’on puisse mourir, mais j’ai du mal à accepter qu’on ne puisse pas revenir. Quand j’achète un billet, je ne prends jamais un aller simple.

SM : Tu es au départ réalisateur et scénariste comme je l’ai dit plus haut, on peut espérer un jour une adaptation cinématographique de Celui dont le nom n’est plus ? On serait dans la pleine lignée de films comme Seven

RM : Les adaptations au cinéma sont souvent décevantes pour les lecteurs car, en deux heures, on est souvent tenté de réduire un roman à son intrigue. J’ai préféré opter pour une adaptation sous forme de mini série. Une co-production Franco-Britannique est en place pour un six fois une heure, ce qui permettra de s’attacher plus aux personnages.

SM : D’un côté ton livre est annoncé comme un thriller, mais il gagne le prix du polar francophone de Cognac, et perso, je lui trouve même un arrière-goût de roman noir sur la fin. Celui dont le nom n’est plus, c’est quoi exactement ?

RM : Il est au carrefour de plusieurs genres comme la plupart des histoires que je raconte. Mais ton analyse me semble juste. Le groove des personnages le tire vers le roman noir.

SM : J’ai toujours deux questions qui reviennent dans mes entretiens, la première : Si tu devais faire lire ce livre à une personne, vivante ou décédée, réelle ou fictive, qui serait-elle et pourquoi ?

RM : Mon père, car il est mort avant de savoir que je pouvais inscrire « romancier » sur mon passeport. Et ma mère, car plusieurs chapitres de ce livre ont été écrits à voix haute, à son chevet. Elle est partie avant d’en connaître la fin.

SM : La seconde, une musique pour écouter avec ce livre palpitant ?

RM : la Gnossienne n°1 d’Erik Satie pour des raisons inhérente au récit

SM : René, quelle est ton actualité littéraire du moment ?

RM : L’écriture de mon troisième roman. L’action se déroule en Caroline du Sud, le pays de Dahlia Rhymes.

SM : Je te remercie de m’avoir accordé de ton temps pour répondre à mes quelques questions, au plaisir.

 

[1] Le Bloody Week End est un festival crée par mon pote Loïc Bugnon que tu dois faire au moins une fois dans ta vie, c’est le pèlerinage du gore et de l’horreur, dans le cinéma et la littérature, cette année les 29.30 et 31 mai à Audincourt (25)
[2] Dis-moi pas que c’est pas vrai ? Tu n’as pas vu ce film ? File acheter le DVD !

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