François-Michel DUPONT : Les ombres du quai

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François-Michel Dupont nous entraine dans un nouveau road movie palpitant, de la presqu’île caennaise au Finistère, du grand Ouest au grand Nord…

INFOS ÉDITEUR

Francois-Michel DUPONT - Les ombres du quai
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Parution aux éditions Vistemboir en février 2017

Dans le port de Caen, confortablement assis sur le pont de son bateau, le commandant Philippe Pesqueur goûte la quiétude de cette fin de matinée ensoleillée et les saveurs parfumées d’une bière triple. Le téléphone vibre : le corps d’un gamin vient d’être découvert dans la poussière grise des quais…

A la suite de « Mémoire à bout portant », François-Michel Dupont nous entraîne dans un road movie palpitant, de la presqu’île caennaise au Finistère, du grand Ouest au grand Nord…

(Source : Vistemboir – Pages : 264 – ISBN : 9791092828115 – Prix : 18,00 €)

L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ

Les ombres du quai. Un jeune garçon est retrouvé assassiné sur les bords du port de Caen. Dans un lieu où l’on trouve encore des camionnettes blanches et autres parias de la société à l’ombre des beaux bâtiments tout neufs. François-Michel Dupont propose un roman policier très ancré dans Caen avec ses rues et des personnalités réelles. Investigations menées par le commandant Pesqueur qui vit sur un bateau.


L’AVIS DE CHRISTOPHE DUBOURG

Avant-propos :

Juste un constat…

Le polar régional – ou roman du terroir – n’a, semble-t-il, pas toujours bonne presse auprès du lecteur de polars. Trop identifié « local », parfois même estampillé « bouseux » ou marqué d’un infamant  « c’est forcément moins bon » lapidaire, il est souvent considéré comme le laissé pour compte de la production hexagonale de romans policiers. Production, rappelons-le, déjà mal considérée et péjorativement rangée dans la case « roman de gare » ; la littérature dite « blanche » attirant à elle tous les louanges. Mais bon… pourquoi ne va-t-on pas s’offusquer d’un Grangé qui situe son intrigue à Paris ? D’un Thilliez qui va la placer à Lille ou à Dunkerque ? Etc… Bref, pourquoi sectoriser ainsi le polar ? Le roman régional est un roman tout court. Les éditions Ravet-Anceau dans le Nord en donnent un bel exemple. Les éditions Le Vistemboir en Normandie, un autre. Et ce qui vaut pour ces deux maisons d’édition vaut également pour celles d’autres régions… Tout ce laïus pour dire que le « polar régional » s’enorgueillit de belles pépites… que l’on aurait bien tort de laisser dans l’ombre. Ce qui m’amène (enfin) à vous parler du roman de François-Michel Dupont : « Les ombres du quai », deuxième opus des enquêtes du commandant Philippe Pesqueur.

Avant-goût :

Dans le port de Caen confortablement assis sur le pont de son bateau, le commandant Philippe Pesqueur goûte la quiétude de cette fin de matinée ensoleillée et les saveurs parfumées d’une bière triple.

Le téléphone vibre : le corps d’un gamin vient d’être découvert dans la poussière grise des quais…

A la suite de « Mémoire à bout portant », François-Michel Dupont nous entraine dans un nouveau road movie palpitant, de la presqu’île caennaise au Finistère, du grand Ouest au grand Nord…

Le vif du sujet :

Une enquête qui se déroule donc en partie à Caen, dans le calvados. Ce qui frappe de prime abord : la qualité des descriptions. Une poésie certaine dans les phrases de l’auteur pour décrire les ombres et lumières de la ville, pour exposer l’ambiguïté de lieux communs traités avec justesse et sensibilité, considération sans commisération ; je pense notamment au pavillon Savare, aux quais du port de Caen. Si le lecteur caennais s’amusera des multiples références qui parsèment le roman, de faits bien réels mêlés à la fiction, de certaines rues et endroits fréquentés par les habitants (El Camino, Les casseroles qui chantent, et même un certain… Brouillon !), les autres se satisferont sans problème du tableau dressé par l’auteur. Une ville dépeinte avec suffisamment de caractère, une ville à la physionomie architecturale contrastée qui devient peu à peu la norme des grandes cités.

Le même traitement est appliqué aux personnages du roman ; une finesse dans l’analyse des rapports humains, une vérité dans les catégories sociales décrites ; policiers, voyous, notables, sans-abris ou citoyens lambda sont traités à égalité, sans parti-pris faciles et avec la même recherche de réalisme. « Les ombres du quai » est un roman d’atmosphère avant tout. Pas d’actes grandiloquents, héroïques ou plus grands que nature, ici, le réel et l’humain prévalent sur le reste. L’auteur ne commet pas l’erreur de faire de son héros un « super flic ». Il fait preuve d’un souci du détail assez bienvenu lorsqu’il s’agit de le représenter dans sa fonction, se garde bien de le rendre over the top mais au contraire, l’évoque avec une profonde normalité, capable de doutes mais aussi d’empathie. Pas de posture « pro » ou « anti flic » chez François-Michel Dupont, juste le désir d’être « vrai »… Ainsi le policier reste un humain faillible qui se débat avec ses problèmes de tous les jours, qu’ils soient d’ordres hiérarchiques, familiaux ou sentimentaux…

Véracité, authenticité sont les maitres mots. Ce qui ne veut pas dire qu’on s’y ennuie, hein !

Bien au contraire… ce réalisme constant participe beaucoup à l’efficacité du roman.

L’auteur met en lumière le paradoxe des « grandes villes », l’hypocrisie ambiante qui souvent la gangrène. La ville… une espèce de monstre protéiforme où la pauvreté jouxte sans vergogne l’opulence, et ce, à la vue de tous, sans avoir besoin de parcourir des kilomètres… François-Michel Dupont ne dénonce pas, il constate. Sa plume n’est pas aussi incisive que celle d’autres auteurs « sociaux », (on ressent ici une certaine retenue ou du moins une sorte de bienveillance dans la description) mais les contradictions, dysfonctionnements et autres aberrations qui sont malheureusement devenues inhérentes à toutes grandes cités sont décrites. Sans lourdeur ni manichéisme aucun. Et le résultat laisse forcément un goût un peu amer…

Mais l’on ressent aussi un grand plaisir à travers l’écriture de l’auteur : L’invitation au voyage. Parcourir régions et pays qui peuvent nous être étrangers ou que nous ne connaissons qu’à travers le prisme tronqué de l’imagination. François-Michel Dupont ne cherche pas à nous immerger (c’est un polar, pas un roman ethnologique !), mais davantage à nous sensibiliser à des cultures différentes – avec ce qu’elles supposent de codes, d’us et de coutumes -, et aussi à nous apprendre certains faits méconnus ayant traits à l’histoire d’un pays, histoire d’évacuer certains clichés. Le roman ne se veut pas non plus didactique, (avec tout ce que ce terme « scolaire » peut laisser induire), il nous invite plutôt à ouvrir – les yeux et l’esprit – à d’autres horizons. L’humain prime sur le reste chez François-Michel Dupont. L’intrigue reste assez linéaire, réaliste et avec suffisamment de rebondissements (amoureux et policiers) pour que l’intérêt ne s’étiole pas. Ce n’est pas à un roman social désespéré que nous convie François-Michel Dupont, davantage à un polar tendance sociétal dans lequel transparaissent – malgré l’horreur du crime perpétré envers un enfant -, une grande sensibilité voire une forme d’indulgence face au genre humain. (J’ai bien conscience des multiples répétitions du terme « humain » dans cette chronique mais c’est vraiment ce qui prédomine dans l’écriture de l’auteur. Et puis… c’est MA chronique ! )

Certains verront peut-être dans ce roman policier un manque de surprises, un déficit niveau action et frénésie… « Les ombres du quai » n’est en aucun cas un whodunit, ni même un thriller à suspense avec options poursuites échevelées, serial killer et déballage de tripaille. Je répondrais donc à ceux-là que le propos est ailleurs… François-Michel Dupont nous livre un polar attachant, (hâte de revoir Adèle, moi !), résolument tourné vers une forme d’authenticité, sans poudre aux yeux ni lapin sorti d’un chapeau pour faire diversion, un second opus au réalisme policier aussi palpable que l’atmosphère qui s’en dégage.

Epilogue : (Ou trois bonnes raisons de lire « Les ombres du quai ».)

Il n’est pas nécessaire d’habiter Caen ou sa région, ni de connaitre le patois normand ou breton pour apprécier ce roman, oui, je le répète… encore…

L’impression d’apprendre certains pans d’histoire méconnus en passant du grand Ouest au grand Nord tout en lisant un polar bien mené ne se refuse pas.

Enfin, s’il faut encore achever de vous convaincre, sachez que le grand Gunnar Staalesen – célèbre norvégien, auteur de « La femme dans le frigo », « Le loup dans la bergerie » entre autres, a grandement apprécié le roman. La preuve, il y a apposé sa bienveillance en quatrième de couverture…

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