Dominique MAISONS : Le festin des fauves

Flag-FRANCE

INFOS ÉDITEUR

festin des fauves - dominique maisons
[amazon template=image&asin=2732474924]

Parution aux éditions de la Martinière le 5 novembre 2015

A Neuilly, un notable corrompu donne une somptueuse soirée libertine. Les hommes portent des masques de prédateurs : hyènes, lions, chacals… Les femmes sont les proies : gazelles, antilopes ou biches. Mais au moment du discours qui doit lancer la fête, l’hôte s’écroule, dans un jaillissement de sang. Un poison lui a fait exploser tous les organes.

Quelques jours auparavant, la victime avait reçu une lettre de menaces, signée d’un curieux nom : Judex. Que vient faire dans cette affaire le justicier en cape noire du feuilleton de Louis Feuillade et Arthur Bernède ? Et cette dénommée Lucy, maîtresse SM, qui n’a de cesse de retrouver sa compagne disparue, Roxana ? Et ces trois frères brésiliens qui sèment la mort pour récupérer d’étranges urnes funéraires ?

Quand un nouveau grand ponte succombe aux avertissements de Judex, c’est tout l’appareil étatique et policier qui se retrouve en danger. Le Commandant Rossi sait qu’il sera le fusible, le premier à être sacrifié si tout dégénère. Pour sauver sa peau, il doit remonter la piste de Judex jusqu’aux plus hautes sphères.

(Source : La Martinière – Pages : 540 – ISBN : 9782732474922 – Prix : 22,00 €)

L’AVIS DE JEAN-MARC VOLANT

L’annonce de son nouveau roman fut une super bonne nouvelle, il faut le dire !

Ayant fortement apprécié ses deux précédents ouvrages « Le psychopompe » (rebaptisé « les violeurs d’âmes pour la version poche) et « Rédemption » sortis tous deux dans ces 5 dernières années, avoir le nouvel opus de Dominique Maisons dans mes petites mains était fort réjouissant à l’idée de cette nouvelle découverte de l’écriture de l’auteur.

Quittant le milieu des pratiques vaudoues (qui avait fait le succès de ses deux derniers opus) le romancier nous emmène cette fois ci dans les arcanes du Renseignement français, à grand renforts de sigles connus ou non de la populace, les fameuses DGSE, DGSI et autres succursales de la police hexagonale.

Ces services de renseignements qui vont devoir déjouer les plans machiavéliques (le méchant le vaut bien) d »un nommé « Judex » qui se targue de déjouer la police et surtout de vouloir terroriser le gouvernement français en assassinant quelques uns de ses plus hauts dignitaires. Dès le premier attentat, c’est une véritable chasse à l’homme qui se prépare à travers le pays, entre filatures, planques, et recherches sur la toile pour démasquer ce grand bandit qui se représente sous les trais d’un justicier de littérature et de cinéma, qui porte le même nom de malfrat. Ce fameux « Judex » qui veut mettre à mal le gouvernement, en dénoncant ses magouilles, ses dérives, ses affaires camouflées, ses arrangements avec la loi… Ca Judex en a plus qu’assez et il le fait savoir.

Deux flics, un duo d’excellents policiers, le Commandant Rossi et le Lieutenant de Malicandre vont avoir fort affaire pour dénouer les noeuds de cette affaire hautement prioritaire mais dans laquelle on s’évertue à leur mettre des bâtons dans les roues.

Assorti d’une galerie de personnages haute en couleurs, principaux et secondaires (aaaah la petite Lucy !) Dominique Maisons nous offre un savoureux cocktail de scènes d’action, de dialogues bien sentis, et d’une intrigue qui pourrait paraitre simpliste au premier abord mais au final se révèle plus complexe qu’il n’y parait.

Bien documenté sur le sujet, l’auteur nous fait plonger dans les arcanes du pouvoir et du renseignement français dont on sait (entre mythes et vérités) qu’elle n’est pas « toute blanche » sur certaines affaires politiques ou non… En tant que lecteur, on est baladé dans ce labyrinthe où le paraitre doit rester comme il est, sous prétexte de froisser du beau monde, et où la vérité n’a pas toujours son mot à dire.

Armé d’une bonne intrigue secondaire qui sert fort à propos l’un de ses personnages (oui bon je veux parler encore de la petite Lucy) on lit un roman trépidant, haletant, à l’écriture bien sentie et proprement jubilatoire. A l’image d’une scène d’ouverture magistrale et de chapitres finaux tout aussi époustouflants, nos deux flics, Rossi et de Malicandre forment un excellent duo, à chacun dans leurs domaines et dans leurs scènes respectives, où ils tirent admirablement leur épingle du jeu pour résoudre cette affaire et mettre à mal les projets diaboliques du fameux « Judex »…

Vous l’aurez compris, j’ai pris un immense plaisir à retrouver la plume de Dominique Maisons dans ce roman, à mi chemin entre le roman policier, d’espionnage et d’aventure. Des personnages extra (un duo de flics que j’aimerais beaucoup retrouver dans un prochain roman) une intrigue formidable, un méchant d’envergure, le tout servi avec de chouettes scènes à lire (il y a même du c… – formidablement bien écrit par ailleurs) que demander de plus en tant que lecteur ?

Je ne peux que vous recommander ce roman de l’auteur français et je lui souhaite un franc succès !

A moins que « Judex » y mette du sien pour entraver les bonnes ventes de ce nouveau roman de l’auteur.

Donc restons sur nos gardes, « Judex » n’est peut-être pas très loin.


L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

Il arrive parfois que des auteurs passent à travers les mailles de mon filet. Dominique Maisons en fait partie. Du moins en faisait partie jusqu’au jour où j’ai lu le 4ème de couverture du « Festin des fauves ». En lisant ces quelques lignes, je me suis dit il me le faut absolument. Et je crois que mon intuition fut bonne sur ce coup…

Tout commence dans une soirée libertine sur le thème de la chasse dans laquelle le maitre de cérémonie meurt assassiné au moment du lancement des hostilités. En parallèle 3 brésiliens ne laissent que des morts dans leurs sillages afin de récupérer des boites pour le moins étranges.
Peu après un autre homme de puissance meurt assassiné. La DGSI va donc mettre tout en œuvre pour retrouver ce mystérieux meurtrier, Judex, qui prévient les forces de l’ordre avant chaque coup d’éclat, et qui semble plus que bien documenté.

C’est donc ici que débute l’enquête du commandant Rossi et qui va l’amener à croiser notamment la route de la troublante Lucy, une maitresse SM qui semble ne pas être étrangère aux évènements…

J’ai découvert un super auteur avec ce livre. Un auteur bourré de talent. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas fait ballader de la sorte dans un roman. La narration est sans faille, le récit coule tout seul, l’ambiance est sombre et intrigante, les personnages sont ciselés à la perfection.

Comme je l’évoquais à l’instant, le récit, et donc l’intrigue se déroule sans accroc. Nous passons successivement de point de vue en point vue, naviguant entre la DGSI et le commandant Rossi et Malic qui mènent l’enquête, la belle et intrigante Lucy qui recherche Roxana, et ce avec l’aide de Judex, Hugo un petit hacker qui est manipulé par le 1er qui passe, un trio brésilien ultra violent et déterminé et enfin Judex qui est omniprésent durant tout le roman.

Je viens de parler de point de vue et précédemment j’évoquais l’ambiance. Tout cela est lié, car le style est très visuel, ce qui rend une ambiance tout à fait remarquable. Dans cette atmosphère nous retrouvons du sordide, du glauque, de la luxure, de l’aventure, de l’humour. Chaque personnage à son cadre et son univers…un peu comme si suivant le personnage en présence l’avatar et la charte graphique changent, et se mélange suivant les moments.

J’adhère vraiment à cela d’autant plus quand l’écriture est rythmée, dense, et sans temps morts…bref ça swing, mais ça swing intelligemment et avec pertinence.

Un peu plus haut je vous parlais également des personnages. Ils sont justes. Ni trop. Ni pas assez. Chacun ont leurs forces et faiblesses même si parfois nous avons un peu des caricatures et des traits un peu téléphonés, mais je n’en dirais pas plus pour ne pas trop dévoiler de l’intrigue et des ressorts humains de l’histoire.

Néanmoins, les protagonistes sont très très bons, et j’ai une mention spéciale pour Lucy et Judex.

Lucy Marvel est tout simplement une héroïne de roman comme on les aime : indépendante, intrépide, sexy, déterminée, rebelle. Pour combler le tout, elle chevauche une grosse cylindrée ce qui ne gâche rien. Enfin derrière ses côtés farouches, il y a une vraie nana que l’on va découvrir durant tout le roman, et nous réserve quelques surprises.

Judex quant à lui est un méchant comme on les imagine. Vous vous souvenez de Fantomas ? Et bien pour moi c’est un peu la même aura autour de lui. J’imagine ne pas me tromper en disant que Dominique Maisons a sans doute pris beaucoup de plaisir en construisant ce personnage, d’autant plus que durant tout le roman nous développons une espèce de compassion voir d’admiration pour ce criminel. Bien jouer monsieur Dominique !

Pour finir, je dirai simplement que ce roman est un énorme coup de cœur pour 2015. Rarement les sensations perçues los de la lecture de la 4eme de couverture se confirment, et bien là nous avons une de ces perles. Il faut absolument le lire, car vous passerez un moment génial avec ce roman de Dominique Maisons.

Maintenant c’est à Dominique de jouer, car il y a encore des questions sans réponses et j’espère bien avoir des réponses plus tard…pourquoi pas dans une suite… et comme dans 2 mois c’est Noel ne m’en veuillez pas de passer ma commande…


L’AVIS DE LAETITIA

A un moment de ma vie de lectrice où je peine à lire un thriller, à un moment où je me dis que sitôt mes engagements de lecture sur le genre susnommé rendus on ne m’y reprendra plus, à ce moment-là donc, voilà que Dominique Maisons se retrouve sur mes genoux, choux, cailloux, hiboux.

Mais que voilà un texte qui vient contrarier mon humeur d’alors ! Tu ne vas pas le croire mais dans ce bouquin, j’ai trouvé un fond et une forme crénom ! Et quand je dis un fond, je dis du solide et du cohérent et du pas commun. Et quand je dis une forme, je dis qu’il sait écrire le bougre.

D’abord, faut que je te plante l’ambiance. Ça démarre dans une soirée grand luxe, t’imagines une somptueuse demeure avec au plafond de gigantesques luminaires suspendus étincelants et de grandes baies vitrées donnant sur des jardins immenses. Une soirée libertine où les hommes portent des masques de prédateurs et où les femmes sont des proies. L’hôte est un notable connu pour être corrompu et ce soir-là, alors qu’il s’apprête à énoncer son discours d’ouverture de la chasse, sa gorge s’enflamme, il tousse, « du sang éclabousse sa main (…) Du sang coule à flots par son nez et il en expulse un dernier jet avant de s’effondrer au centre d’une flaque rouge ». Son dernier mot avant d’expirer, « Judex », le juge. Te voilà ferré cher lecteur de moi.

Judex, celui qui fait justice, celui qui supprime la vermine haut placée, ces politiques véreux et pervers. Qui est-il ?

Pour le savoir, l’auteur va nous trimballer sur plusieurs fronts. Vers Lucy, une maîtresse SM pleine de rage, qui recherche son amour disparue, vers des brésiliens qui fouillent le fond d’un cargo échoué et vers Rossi, le commandant qui partira en chasse de ce Judex tout droit sorti du feuilleton de Louis Feuillade quand de nouveau un nanti périra douloureusement empoisonné.

Un thriller cadencé, peu de temps morts, les tableaux se succèdent, les personnages se découvrent, on avance dans l’intrigue à leur rythme. Très visuel, l’auteur prend le temps de poser les lieux, les visages, les ambiances. Voilà un texte qui se collerait parfaitement sur grand écran. Il y a du mouvement, l’écriture est dense, travaillée et ça moove !

Le personnage énigmatique de Judex n’est jamais présent physiquement dans le récit et pourtant il y tient une place prépondérante, il fait la lourdeur de l’atmosphère générale, il plane sur chaque scène mais tu ne sauras pas qui il est jusqu’à la dernière page.

Dire qu’il y a une volonté de sensibiliser voire de dénoncer les corruptions, magouilles et autres abus de pouvoir de ceux qui contrôlent le pays serait peut-être excessif, mais je n’ai pu m’empêcher de garder après la dernière page, un résidu d’aigreur. Et parlons-en des dernières pages, tiens ! Une accélération qui te fait monter la sève, un peu comme le Ô Fortuna de Carl Orff (on a les références qu’on peut), une vraie fin qui te laisse bouche bée et les yeux dans le vide (faut un peu de temps pour revenir parmi les vivants).

Dominique Maisons est un auteur qui ne fait pas dans l’insipide ou le remâché et rien que pour ça je l’en remercie. A découvrir, c’est certain.


L’AVIS DE MURIEL LEROY

Ce livre est complexe tant par l’intrigue que par le nombre de personnages je dois dire ! C’est un livre que l’on doit lire avec attention pour bien comprendre la fin.

Le thème de départ est un thème hélas un peu trop prisé ces temps-ci et donc forcément traité de manière plus ou moins caricatural suivant les auteurs. Il y a aussi beaucoup de personnages secondaires, du moins en apparence, car tous trouvent leur place dans le récit.

Cela dit Dominique Maisons a su rendre de manière forte l’injustice, les coups bas de nos politiciens prêts à tout pour éviter les compromissions.

Le tueur « Judex », clin d’œil au film de George Franju mais aussi au fichier de renseignement de la Police, apparait dès lors  presque comme sympathique tant il cherche à rétablir l’ordre en s’en prenant à des mafieux et des pervers. Il rend la justice là où celle-ci est défaillante et utilise pour ce faire tous les moyens possibles, la fin justifiant les moyens ! Certes les puissants ne sont pas innocents et loin de là  mais un peu trop malsains peut-être malgré tout. Le ton est donné très vite et une course contre la montre commence !

On constate aussi qu’il y a là deux mondes qui se clivent celui des travailleurs honnêtes qui font leur travail et ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues les dirigeants, manipulateurs.

Cela dit l’histoire se suit sans problème, le récit est très bien construit et je dois dire que je n’avais pas vu la fin venir. Conclusion, qui d’ailleurs, laisse un goût amer, crée un malaise !
La psychologie des personnages est si bien travaillée  qu’ils apparaissent soit sympathiques pour les protagonistes principaux soit détestables (les politiciens). C’est donc réussi aussi de ce point de vu là. Il y a une empathie qui se crée au fur et à mesure de l’histoire. Le style, lui, est fluide ce qui permet de lire et d’entrer dans l’histoire très facilement.

C’est pour moi un roman réussi car il réunit tous les ingrédients qui nous font tenir en haleine jusqu’au bout, malgré les détails cités plus haut, et je le recommande pour ceux qui aiment les thrillers !

News

David Wautier : La vengeance

Wyoming, XIXe siècle. Un homme, accompagné de ses deux jeunes enfants, traque les assassins de sa femme.

Jérôme Lefèvre : Un corbeau sur l’eau

Tandis que chacun s’interroge sur la disparition d’Aïcha, Stéphane traîne sa détresse et ses amours libres jusqu’à Amsterdam

Chris Hadfield : Apollo – Mission meurtrière

Excellent thriller, Chris Hadfield, sur fond de Guerre froide, sous l’Amérique de Nixon lors d'une nouvelle mission Apollo

Joseph INCARDONA : Les corps solides

Les corps solides, Incardona se lâche sur le voyeurisme médiatique, la manipulation, la cupidité, le tout avec un humour noir affuté

David Wautier : La vengeance

Wyoming, XIXe siècle. Un homme, accompagné de ses deux jeunes enfants, traque les assassins de sa femme.

Jérôme Lefèvre : Un corbeau sur l’eau

Tandis que chacun s’interroge sur la disparition d’Aïcha, Stéphane traîne sa détresse et ses amours libres jusqu’à Amsterdam

Chris Hadfield : Apollo – Mission meurtrière

Excellent thriller, Chris Hadfield, sur fond de Guerre froide, sous l’Amérique de Nixon lors d'une nouvelle mission Apollo

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre commentaire
Entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.