Arthur Conan DOYLE : Une affaire d’identité – Et autres aventures de Sherlock Holmes

Royaume-uni
Arthur Conan DOYLE - Une affaire identite - Et autres aventures de Sherlock Holmes
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  • Éditions Gallimard Folio en janvier 2010
  • Traduit par Julie Pujos
  • Pages : 113
  • ISBN : 9782070436668
  • Prix : 2,00 €

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Parution aux éditions

Traduit par Julie Pujos

Quel ignoble individu a bien pu abandonner cette jeune femme devant l’église le jour de son mariage ?

Pourquoi ce mendiant repoussant et difforme aurait-il assassiné Neville St Clair ?

Et qui a si terriblement mutilé ce patient du docteur Watson?

Autant de problèmes que le plus célèbre des détectives devra résoudre!

L’AVIS D’EVA LEVEQUE

Avant-propos…

« La vie est infiniment plus étrange que tout ce que pourrait inventer l’esprit humain » S.Holmes

Ce sont sur ces mots éloquents prononcés par Holmes que débute la nouvelle dont je vais vous parler. Une place significative pour explorer l’étrange, pour le tester. Conan Doyle a pourtant réussi en créant Sherlock Holmes; lui qui saisit dans sa globalité toutes les possibilités de fonctionnement de l’esprit humain et qui peut expliquer jusqu’à l’inexplicable. Un génie engendré par un autre génie! J’ai toujours admiré l’intelligence de Conan Doyle. Le problème, lorsque l’on crée un personnage qui devient légendaire, c’est que sa légende avale tout cru l’auteur, elle l’efface un peu. L’on oublie par exemple Doyle a écris beaucoup d’autres choses, d’autres histoires (cf. « Inédits et Introuvables » de Conan Doyle aux éditions Bouquins) que les aventures de Sherlock. Il était d’ailleurs nettement plus enclin à écrire des récits fantastiques que policiers. Comme son héros, Doyle avait le double atout de l’Art et de la Science, ou de l’Imagination et de la Logique. Ce n’est pas pour rien qu’Holmes manie aussi bien le violon que les éprouvettes! Sherlock Holmes est un peu devenu un symbole de l’intelligence humaine grâce à celle de son créateur. Comment peut-on arriver à former dans son esprit des intrigues aussi parfaites, aussi logiques? Il est obligatoire, je crois, pour tout amateur de policiers et d’énigmes, de lire Conan Doyle. C’est la finesse même. Il a su donner ses lettres de noblesse au genre qui, de nos jours, à tendance à être plus efficace que littéraire. Je me suis souvent dit que si Doyle avait affublé le détective d’une addiction à la drogue, à la logique, s’il l’a doté d’un incroyable ego, c’était sans doute pour garder une trace d’humanité. Donner à Holmes, l’imperfection pour nous faire comprendre que la perfection n’existe pas. Holmes est un artiste de la déduction, mais malheureux car éternellement insatisfait. Moriarty, l’ennemi juré, le double maléfique de Holmes comblait le vide du détective jusqu’à Reichenbach. Il doit être, en effet terrible de tout savoir, de tout comprendre car que reste t-il à apprendre de la vie? C’est là le côté romantique du personnage de Sherlock Holmes. Le romantisme contre la science. L’homme est paradoxal et c’est pour cette raison qu’il fascine des milliers de lecteurs depuis le XIXe. Sans plus attendre, rejoignons-le…

La Nouvelle….

Holmes est avec Watson en train de lire la presse, comme d’habitude il s’ennuie et titille Watson en cherchant à lui prouver que toutes les affaires, même les plus simples, ont une faille plus ou moins intéressante. Sur un ton blasé, quelque peu hautain il dit d’ailleurs « Les plus grands crimes ont tendance à être les plus simples car plus le crime est énorme et plus le mobile est évident en général. ». Doyle sème ici sa première petite clé pour comprendre. Le détail, cette nouvelle est représentative du système de « microscope » qui fait de Holmes un observateur né et tout devient passionnant. Mary Sutherland, femme blessée au cœur, fait irruption dans l’histoire. Sa description dans le texte est révélatrice du sens du détail de l’auteur. N’oublions pas que Conan Doyle écrit ce que voit Holmes, or, son personnage est un homme qui voit tout, cela exige un certain talent! Les descriptions sont particulièrement édifiantes dans toutes les œuvres de Doyle.

Miss Sutherland, jeune secrétaire douce mais déterminée demande de l’aide à Holmes pour retrouver Hosmer Angel, son fiancé. Alors que Watson attend que Sherlock exprime son inintérêt pour cette histoire banale, celui-ci se montre attentif. Angel n’était pas le bienvenu chez sa prétendante, le beau-père de Mary étant implacable. Les deux amoureux se sont fiancés en secret. Plus Mary poursuit son récit, et plus son fiancé se révèle mystérieux : ne jamais se promener de jour avec elle, verres teintés, une étrange façon de parler…..Hosmer organise un mariage en secret en faisant jurer Mary sur la bible qu’elle resterait loyale et…..il ne vînt jamais.

Dès la fin de l’entretien Holmes sait qu’elle ne reverra jamais son fiancé. Ce qui est habile chez Doyle est qu’il arrive à découvrir un coin du voile sans que le lecteur sache ce qu’il y a dessous. Nous savons qu’il sait sans savoir quoi, cela nous sera donné comme des miettes sur un chemin. Après le départ de Mary, Sherlock dit « je l’ai trouvée plus intéressante que son petit problème, qui, d’ailleurs en est un banal. » L’intérêt n’est pas l’histoire mais la personne qui la raconte. Dans ce cas, Watson le narrateur serait-il plus important que Sherlock car Watson est Doyle, il observe l’observateur. Watson mérite bien une petite digression ayant évolué à l’ombre du héros, on pourrait oublier son importance dans ces aventures. La force du personnage est sans nul doute son humilité. Watson accepte sereinement le second rôle, il écoute les leçons que profère le maître. Comme ici, Holmes va instruire Watson, après le départ de Mary, il lui impose un test d’observation : « Je ne parviens pas à vous faire comprendre l’importance des manches, le caractère suggestif des ongles, ou les grands résultats qui peuvent découler d’un lacet de bottine. Maintenant, qu’avez recueilli de l’apparence de cette femme ? Décrivez ». S’en suit un cours magistral d’observation dont la narration gâcherait le plaisir de la découverte. La relation amicale entre Watson et Holmes n’est-elle pas davantage celle d’un élève à son professeur?

Holmes, on s’en doute, saisit tout de l’affaire en peu de temps et arrive à la solution en notant les défauts de la machine à écrire qui servît à écrire les missives à la douce Miss. Il convoque le beau père de la jeune éplorée et le confond. Celui-ci s’était grimé en Hosmer Angel afin d’éloigner les prétendants de Mary, garder près de lui sa belle-fille et surtout, surtout son héritage. J’aime cette petite nouvelle car elle est représentative des caractéristiques de Sherlock Holmes. L’important n’est pas tant la solution (élément attendu par le lecteur de policiers) mais l’explication de celle-ci, voilà pourquoi Watson est capital. C’est à travers lui que l’on obtient les rouages de la pensée géniale de Holmes.

A lire, les Sherlock Holmes sont à consommer sans modération !

Eva LEVEQUE – journaliste

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