Amanda Cross : Sans nouvelles de Winifred

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INFOS ÉDITEUR

Amanda Cross - Sans nouvelles de Winifried
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Parution aux éditions 10/18 en juin 1997

Traduit par R.M. Vassallo-Villaneau

Née en 1925 dans le New Jersey, Carolyn Hellbrun est ce qu’il est convenu d’appeler une grosse tête. Du moins l’est-elle dans le domaine de la littérature anglo-saxonne et dans le monde universitaire américain où, depuis 1959, elle a fait une carrière des plus brillantes.

Avec un tel cursus, on imagine mal Carolyn Hellbrun auprès des reines et des princesses du crime. C’est pourtabt bel et bien le cas puisqu’elle est la créatrice du personnage de Kate Fansler dont les aventures ont débuté en 1964 et qui est, à ce jour, l’héroïne d’une dizaine de polars, tous signés Amanda Cross.

Sur l’échiquier du polar américain, les livres Hellbrun-Cross dégagent, il est vrai, un parfum peu banal, tant ils sont à la fois très classiques dans leur construction et très modernes dans ce qu’ils mettent en jeu. Alexandre Lous « le Magazine littéraire »

(Source : 10/18 – Pages : 220 – ISBN : 9782264019110 – Prix : – €)

L’AVIS DE CATHIE L.

Sans nouvelles de Winifred est le huitième opus de la série Kate Fansler écrit par Amanda Cross en 1986 et publié en France en 1992. Son intrigue, comme toutes celles de la série, se situe au cœur d’une Amérique en pleine mutation, prise entre ses valeurs puritaines et le modernisme prôné par ses jeunes générations. Ambivalence très bien illustrée par les romans de Carolyn Heilbrun, allias Amanda Cross, dont la construction classique développe des thèmes très modernes.

L’histoire, qui se déroule des deux côtés de l’Atlantique, met en scène des femmes remarquables, que ce soit pour leurs intérêts intellectuels, leur grande indépendance d’esprit et leur don pour l’amitié, en particulier avec d’autres femmes, tout aussi remarquables.

Les dialogues, souvent emprunts d’un humour quelque peu ironique, voire  grinçant, sont savoureux, notamment ceux entre Kate et son mari Reed. Le regard que l’auteur porte sur le monde dans lequel elle et son héroïne évoluent se teinte souvent d’ironie:  » Des présidents exclusivement: présidents des Etats-Unis – sortis de Harvard s’entend – présidents de Harvard, présidents du Harvard Club. Existe-t-il autre chose au monde ? » ( page 23).

Il est clair que les romans de Carolyn Heilbrun sont un agréable prétexte à donner sa vision  sans complaisance de la société américaine de l’époque mais jamais sur un ton agressif:  » C’était différent, à l’époque. Sans nous faire d’illusions sur le monde dans lequel nous vivions, nous remontions nos manches pour tenter de l’améliorer. Aujourd’hui, les jeunes ne songent qu’à réussir, et là se limitent leurs ambitions. » (…)  » Ce n’est pas que je conteste le droit des grosses sociétés à se défendre lorsqu’on leur intente un procès, mais certaines de ces affaires – voyez celle de l’amiante et tant d’autres – sont si proprement écœurantes que même nos jeunes loups refusent d’y salir leur nom. mais c’est pour mieux perdre leur temps dans de subtiles affaires de sociétés qui s’absorbent les unes les autres sans qu’on sache trop bien à qui ces manœuvres profitent. » (Page 24).

Amanda Cross, professeur de littérature anglaise à l’université de Columbia émaillent ses romans de fréquentes références littéraires , toujours d’une manière ludique. Ici, elle fait allusion, entre autres, au poème de Tennyson  » The Lady of Shallot » ainsi qu’au roman de Charlotte Brontë  » Villette ».

L’intrigue

Kate et Reed, son mari, sont invités à la réception annuelle organisée par, Laurence,  le frère de Kate, juriste dans un cabinet. Elle y rencontre Leighton, sa nièce, qui lui fait part de la mystérieuse disparition de la responsable du service traitement de texte du cabinet où travaille Laurence. Connaissant les facultés de déduction de sa tante, elle lui demande de mener une enquête sur cette disparition qu’elle trouve suspecte.

C’est alors que Toby, l’associé de Laurence, lui demande à son tour de mener une enquête sur la disparition d’une personne: il s’agit de Winifred Ashby, nièce de la célèbre romancière Charlotte Stanton. Il lui confie la mission de la retrouver car, après sa dernière lettre, elle a littéralement disparu sans laisser d’adresse et sans que personne ne l’ait aperçue. Pour l’aider dans son enquête, il lui fournit l’extrait de son journal intime ainsi que les lettres qu’elle lui a envoyées.

=> Originalité de l’intrigue qui dissimule une authentique disparition derrière une fausse alerte:  » Tu sais, je crois que nous ferions mieux de laisser l’affaire se décanter quelque temps. Trois ou quatre semaines au minimum. Tout ce que nous avons, pour l’instant, c’est une absence: pas de Winifred. En dehors de cela, aucun mobile, aucune preuve qu’il lui soit arrivé quoi que ce soit. » .

Les personnages

  • Kate Fansler: femme d’âge mûr, peu conventionnelle, professeur de littérature à l’université.
  • Reed Amhearst: mari de Kate, donne des cours de droit à la faculté de droit de Columbia.
  • Laurence R. Fansler, dit Larry: frère de Kate, juriste.
  • Janice: femme de Laurence.
  • Leo: neveu de Kate.
  • Leighton: sa cousine, également nièce de Kate.
  • Charlotte Lucas, dite Charlie: la première femme disparue, biographe de Charlotte Stanton.
  • Sinjin: amie de Charlotte Stanton, son exécuteur testamentaire.
  • George: fils de Charlotte et son héritier.
  • M. Fothingale: détective privé engagé par Toby et Charlie pour retrouver Winifred.
  • Marie-Louise Heffenroffer: amie de Winifred.

Mon avis

J’ai beaucoup apprécié ce polar peu conventionnel, assez court, qui se laisse lire d’une traite. Je le recommande chaleureusement à mes amis lecteurs afin de re -découvrir une romancière un peu oubliée aujourd’hui, ce qui est bien dommage, car elle propose des intrigues originales tout en abordant des sujets de société toujours d’actualité, tels que la place des femmes dans le monde moderne

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Ecrivain de romans historiques, chroniqueuse et blogueuse, passionnée de culture nordique et de littérature policière, thrillers, horreur, etc...

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